Musique : Pauline Croze nous présente "Bossa Nova"

 
Encore une fois pour ma part une belle découverte.

Pauline Croze je connaissais de nom mais jusqu'alors je n'avais jamais vraiment prêté l'oreille car un style qui ne me correspondait pas. En effet, cette jeune fille née en région parisienne, n'en n'est pas à son premier album. Ses chansons se rapprochent du style pop/folk avec une forte influence de groove.

Cette fois ci elle nous propose un album Bossa Nova qui est dans les bacs depuis le 27 mai dernier chez Un plan Simple/Sony Music.
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En effet, 4 ans après  son dernier album "Le Prix d'Eden" son troisième album, elle nous propose avec l'album "Bossa Nova" des mélodies reprenant des chansons éternelles comme "La Fille d'Ipanema", "Voce Abasou", "Les eaux de Mars", "Manha de Carnaval", "Tu verras" avec des invités prestigieux comme Flavia Coelho, Bruno Ferreira ou Vinicius Cantuaria.

Onze ans depuis qu’elle se révéla aux oreilles du grand public avec son premier disque éponyme. A l’heure où tout accélère, où l’horloge antidate illico le moindre projet branché, Pauline Croze prend le temps de ne pas se presser. Hors des modes, elle joue non pas à contre-courant, juste en suivant sa pulsation intérieure. Des Transmusicales qui la célébrèrent dès 2004 à L’Olympia qui consacra son succès, la native du 93 a très tôt choisi de ne pas enchaîner au risque de se perdre. De suivre son instinct, mi sauvage, mi fragile, quitte à surprendre : sur son deuxième album, Un Bruit qui court, elle dévoilait déjà une autre facette de sa personnalité, un bon sens du groove. Celle qu’on voulut simplement mettre dans le costume, un peu étriqué, de la chanteuse folk-pop rappelait son goût pour les musiques métisses, pour les rythmiques venues d’Afrique, mais aussi son désir de ne pas se contenter d’une formule calibrée. « L’innocence, c’est comme quand on fait les choses pour la première fois. On n’a pas de référence d’erreur ou de réussite. On reçoit ce qu’il se passe de la manière la plus pure. Comme on le fait sans réticence spéciale, c’est peut-être ça qui fait que ça marche. », rappelait-elle en 2014, lors de la soirée Mix ta Race. Elle y confiait être en « recherche de cette spontanéité ». Un an plus tard, cette autre dame brune de la chanson française change une nouvelle fois de peau, pas de voix. La sienne, originale, l’emmène vers la bossa. Pauline et les doux rivages carioca, cela sonne comme une évidence… Sur les plages de Rio, en mode à la coule, la Française adopte le tempo qu’il faut.
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« La bossa m’attire depuis longtemps. Le point de départ, ce fut Orfeo Negro, un film que j’ai vu à dix-sept ans : la bande-son et la danse, la favela fantasmagorique et les allégories sur la mort… » C’est ainsi qu’elle fredonne l’éternel « Manha de Carnaval », l’un des anthems de cette esthète révolution de velours. De même, elle fait sien l’éternel refrain de « A Felicidade », un thème qu’elle aime emprunter depuis belle lurette, juste pour elle. « Je n’avais pas le courage d’oser le jouer devant les autres… » C’est chose bel et bien faite : Pauline Croze appose son style, ajuste son interprétation, à cette chanson phare du répertoire de Tom Jobim, auteur majuscule et référence majeure. « Ce qui m’intéresse dans la bossa, c’est le rapport guitare/voix. La quintessence ! Il y a un vrai sens de l’économie, un sentiment de dépouillement, mais constamment un rien de swing nonchalant. Ça traîne, ça freine, ça flotte… » Un brin décalé, un sens de l’oblique, sensuel, qui colle parfaitement à celle dont la marque de fabrique repose sur un rapport entre l’harmonie et le rythme, conjugué à l’imparfait de son singulier suggestif. Sa signature, ce sont les cordes subtiles, voix voilée et guitare épurée. Des qualités naturelles qui lui permettent, sans forcer, de donner sa vision, originale, de ce sentiment diffus, « une tristesse un peu apaisante » comme elle sourit. La bossa nova, une bande-son qui soigne les bleus à l’âme, qui calme les esprits, une douce onde qui résonne autrement ici. Pas question de simplement reprendre à la virgule près ceux qui l’ont précédée en la matière. A quoi bon…
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A chaque fois, il s’agit d’honorer l’esprit, sans coller à la lettre près. « Nous sommes partis pour chaque titre de la guitare acoustique de Bruno Ferreira, des interprétations à partir desquelles Serge Sentis mon co-arrangeur posait les bases, que je reprenais ensuite seul pour ajuster ce qui me semblait aller dans la direction artistique souhaitée par Pauline », assure Richard Minier, aux manettes de cet album. « On voulait garder la spontanéité des premières idées de production, sans devoir ajouter des rere de voix. Tout s’est fait en mode cool, en moins de deux mois… » Sons de synthé venant du r'n'b, échos de l'électro, samples de kora et de percussions maliennes, les arrangements offrent de nouvelles perspectives, un climat « electro-acoustique » propice à souligner l’élégance de la bossa nova. Totalement raccord, l’immense Brésilien Vinicius Cantuaria vient d’ailleurs donner la réplique le temps d’un titre. « C'est toujours un challenge de s’attaquer à des chansons ultra connues, reprend Minier. Le but était de coller à la voix au grain particulier de Pauline… » D’ajouter un zeste de pop métissée, tout à fait adapté au sujet.  Exemplaire de cette démarche, le pas chaloupé qu’elle adopte au moment de suivre « Essa Moça Ta Differente » de Chico Buarque, qu’elle pimente de quelques pointes « electro ». Pour transcender ce tube de l’été, « très associé au machisme depuis la pub Schweppes », Pauline Croze invite non sans malice une sœur d’âme, la jeune Cubaine Niuver, pour un duo au diapason. « J’aime sa voix. Elle m’aide à équilibrer la mienne. » Pas de doute, cette collaboration résume l’état d’esprit de ce recueil, un remède plus qu’un intermède, qui incline à prendre les chemins buissonniers, un nécessaire pas de côté qui incite à prendre la pause dans la folle course du monde…


Pauline Croze sur les plages de Rio, cela sonne comme une évidence… En mode à la coule, sans presser le pas, la Française adopte le tempo qu’il faut. Elle appose son style, ajuste son interprétation, sur un répertoire majuscule. « Dans la bossa nova, il y a un vrai sens de l’économie, un sentiment de dépouillement. Ça traîne, ça freine, ça flotte… »
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Un brin décalé, un sens de l’oblique, sensuel, qui colle parfaitement à celle dont la marque de fabrique sont les cordes subtiles, voix voilée et guitare épurée. La bossa nova, « une tristesse un peu apaisante » comme elle sourit, une bande-son qui soigne les bleus à l’âme. 
Pas question de reprendre à la virgule près ceux qui l’ont précédée en la matière. Tout au long de Bossa Nova, il s’agit d’honorer l’esprit, sans coller à la lettre près. Sonorités r’n’b, échos de l’électro, samples de kora, le climat « électro-acoustique » offre de nouvelles perspectives à ces chansons éternelles. La Fille d’Ipanema, Samba Saravah, Essa Moça Ta Diferente, toutes  retrouvent un air de jeunesse en prenant des chemins buissonniers, en osant un nécessaire pas de côté qui incite à prendre la pause dans la folle course du monde…

Elis Regina et « Les Eaux de Mars », Nougaro et sa reprise du terrible « Berimbau », les exemples ne manquent pas, mais si elle les connaît bien, Pauline Croze a préféré ne pas s’y référer pour oser le défi de s’y mesurer.  « Je n’ai pas trop écouté les versions précédentes pour ne pas me limiter. Ça me permet de chercher mon interprétation, mon feeling, par rapport à ses chansons. C’est déjà suffisamment difficile de reprendre ce répertoire. Ça me permet d’exprimer des choses que j’ai fond de moi. Cette musique fait partie de mon ADN… » La chanteuse emprunte de longue date à la musique latine, notamment le son cubain, à l’Afrique qu’elle a sillonné lors d’une tournée en 2009. Elle y ajoute ses propres inflexions, comme désormais elle annote les classiques grande classe qui balisent l’histoire de la bossa : « La Fille d’Ipanema », en se basant sur l’adaptation de Sacha Distel, autre esthète adepte, et « Samba Saravah », cette âme bohème magnifiée par Pierre Barouh, « Voce Abousou », où elle mixe la version française (« Fais comme l’oiseau ») et l’originale, et « La Rua Madureira », une mélodie de toute beauté ciselée par Nino Ferrer. Autant d’hymnes à la belle ambiguïté, à la douce amertume de cette samba aux teintes bleu nuit. Quant au « Jardin d’hiver », enregistré au crépuscule de sa vie par Henri Salvador, il s’enrichit de discrètes couleurs reggae…

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Un album qui donne envie de bouger, de danser, un album parfait avec l'été qui s'annonce. Un album qui fait voyager et qu'est ce que ça fait du bien. 

A écouter sans modération. 



 © Claire Pathé *-  ©Léonce Barbezieux**
Vidéo : Pauline Croze

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