Ma sélection musicale du jour - Phantogram - 5

Après leur passage à Paris en 1ère partie de Muse cette année, Phantogram nous revient avec leur nouvel album.

Sur ce troisième effort studio, Three, le duo Phantogram formé par Josh Carter et Sarah Barthel s'aventure en territoire sonore sombre et intriguant, ajoutant de nouvelles textures à son style unique.

Three représente un nouveau sommet créatif que Phantogram a tout fait pour atteindre depuis dix ans. Carter et Barthel se sont fait connaître en 2009 avec le très graphique Eyelid Movies (Barsuk), enregistré dans une grange à Saratoga Springs, dans l'état de New York (à deux pas de leur ville d'origine, Greenwich). Puis après avoir créé le buzz avec l'EP Nightlife (Barsuk) et enchainé les dates de concert, Phantogram a opté pour un changement de décor en choisissant en 2014 d'enregistrer son deuxième album Voices (Republic) à Los Angeles avec le coproducteur John Hill (M.I.A., Santigold).

Entre Voices (d'où ont été tirés les tubes « Fall In Love » et « Black Out Days ») et Three, Phantogram n'a pas perdu son temps. Le duo a contribué à l'album The Terror des Flaming Lips, au titre « Parallel Lines » de A-Trak, ainsi qu'à l'album de Miley Cyrus, Miley Cyrus and Her Dead Petz, remixé par Charli XCX.

Le groupe a également été samplé par Kanye West et A$AP Rocky... sans mentionner sa collaboration fructueuse sur le projet Big Grams avec Big Boi d'Outkast. Après la sortie d'un premier album éponyme acclamé par la critique fin 2015, Big Grams a été de tous les festivals en 2016 pour la plus grande joie du public, qui a pu assister aux incroyables sets psyché-hip-hop de Big Grams et profiter de séances de mash-up entre les deux groupes.

Malgré un emploi du temps très chargé, la fontaine créative de Carter et Barthel ne tarit jamais. Le duo a récemment pu explorer de nouveaux horizons grâce à de nouvelles collaborations, et fait preuve sur Three d'une énergie n'ayant d'égal que sa volonté d'expérimenter et d'atteindre de nouveaux sommets esthétiques.

L'album a été enregistré l'an passé à Echo Park, dans le studio du producteur Ricky Reed. Trouvant l'inspiration dans des lieux improbables pour un groupe de plus en plus programmé sur les radios commerciales alternatives et pop, Carter a puisé dans l'Afro Beat et le R&B des années 60 pour créer les rythmes réguliers sur lesquels est bâti cet album. Malgré ces nouvelles influences et une forte envie de tenter de nouvelles expériences, Three demeure un disque de pur Phantogram, foisonnant de beats lourds ultra-efficaces et de mélodies imparables.

Three est un disque triomphal, mais est également marqué par une tragédie personnelle. Pendant l'enregistrement, Barthel a en effet vécu le suicide de sa sœur Becky, également amie d'enfance de Carter. Le duo a immédiatement cessé tout travail sur l'album, mais à sa reprise, il est vite apparu que ce drame aurait un impact très important sur les nouveaux titres de Phantogram (tout comme le décès de David Bowie et de Prince, deux idoles du groupe). Carter décrit la palette complexe des émotions humaines présentes sur l'album comme « la quête du beau dans le tragique ».

« Ça parle de chagrin, de devoir continuer malgré tout, et du défi que ça représente », explique Barthel. « Tout ça a fait de nous ceux que nous sommes vraiment, et c'est ce que cet album représente pour nous. »

Outre l'exploration de nouveaux territoires émotionnels, Phantogram s'aventure également vers de nouveaux horizons sonores sur Three. Les chansons éclectiques et osées de l'album vont de bombes aux accents pop (comme le single « You Don't Get Me High Anymore » et le dernier titre du disque « Calling All ») au titre mélancolique « Answer », offrant ainsi un équilibre parfait entre rythmes hip-hop souples, ballades tout en retenue et indie-rock vaporeux. D'autres titres plus expérimentaux comme « Run Run Blood », le déchirant « Barking Dog » bâti autour d'un sample de Steve Reich, et « Funeral Pyre » (une variation de l' « intro » que le duo utilise depuis longtemps sur scène et qui ouvre ici l'album), cohabitent à merveille avec la ballade à la beauté sombre « Destroyer », l'ensemble de ces morceaux abordant les thèmes du chagrin, de l'angoisse et de la persévérance. Le deuxième single « Same Old Blues », le duo menaçant « You're Mine » et le glaçant « Cruel World » ramènent l'auditeur vers le son chargé de samples et de synthés de Phantogram, auquel le groupe doit sa notoriété.

Disque aux multiples facettes, chaleureux même lorsqu'il explore le désespoir de la souffrance personnelle, Three est la nouvelle étape de l'impressionnante ascension de Phantogram vers les sommets de la pop alternative. Et la preuve que rien ne peut désormais arrêter le duo.
Phantogram, Three track list:

1. “Funeral Pyre”
2. “Same Old Blues”
3. “You Don't Get Me High Anymore”
4. “Cruel World”
5. “Barking Dog”
6. “You're Mine”
7. “Answer”
8. “Run Run Blood”
9. “Destroyer”
10. “Calling All”

En concert le 8 novembre au Petit Bain à Paris

Crédit photos et vidéos : Phantogram

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