J'aurais presque envie de parler de film évènement, car depuis Belgica, dans un tout autre genre, il y a bien longtemps que je n'avais pas été touchée par un tel long métrage.

Il fallait oser faire un tel film, mais Leena Yada l'a fait. La saison des femmes n'est pas à classer dans un énième film genre Bollywood. Dans ce film on y parle de sexe, de la dure condition des femmes, de prostituées, de la défense des droits des femmes....

Ce film est soit disant une pure fiction, mais je suis certaine que la réalisatrice nous révèle comment les femmes sont encore considérées en Inde. Mariage à 15 ans et forcé, la soumission face à son mari, conseil du village composé bien souvent d'une majorité d'hommes, et tout ce que l'on peut lire ou voir sur ce pays.

Ce long métrage a été tourné dans un véritable village au nord-ouest de l'inde, mais non sans mal car les villageois n'acceptaient pas qu'une femme dirige une équipe, porte des pantalons, ne se couvre pas la tête. Une langue a été inventée dans ce village imaginaire.

Ce film est destiné à défendre les droits des femmes et a été filmé comme une réaction aux différentes formes d'oppression dont elles sont victimes. 

La preuve que ce film dérange car aucune date de sortie n'est encore prévu en Inde il doit d'abord être visionné et validé par un comité de censure. Sortira, sortira pas là-bas ?

Dès les premières images, qui sont superbes, on peut voir les deux principales interprètes que sont Rani et Lajjo à bord d'un bus et leur sourire irradie l'écran.

Durant les presque 2 heures que dure ce film, on va pouvoir découvrir la condition des femmes, la misogynie des hommes, le dur labeur qui  attend ces femmes chaque jour, sans compter les coups qu'elles reçoivent le soir venu lorsque les maris rentrent bien souvent saoul, l'entraide qu'il peut régner entre certaines qui tendent à se révolter. 

Et puis il y a leur rire, leur fou-rire, malgré leur difficile vie lorsqu'elle se retrouve entre elles.

On y voit aussi Bijli, qui fait partie d'une compagnie de danse, un peu spéciale, qui vient dans les villages pour danser et pour les émoustiller mais aussi pour leur soutirer leur argent, car elle doit se prostituer pour rapporter de l'argent à son souteneur. Tous les ans elle revient dans ce village mais pas pour les raisons que l'on pourrait croire car ce film 'est une histoire de femmes et si Rani et Lajjo s'émancipent, ce sera beaucoup grâce à elle.

 

Comme dans de nombreux films indiens, la musique tient tout de même une part importante dans "La saison des femmes" ainsi que de la danse. Hitesh Sonik a composé la bande originale du film. C'est Gaazi Khan qui a enregistré la chanson "Baaisa" qui est une ode aux filles. 

Les costumes sont beaux, la lumière aussi. En fait tout irradie dans ce film sauf les hommes (mis à part un ou deux).

Ce film est une pépite, un diamant pas à l'état brut, car il est peaufiné. Il a été pensé, afin de faire avancer les choses. Il faut des femmes comme Leena Yada pour oser aborder des sujets tabous, montrer des seins, des scènes de sexe, sans jamais tomber dans la vulgarité. Les plus vulgaires e ce sont ces hommes qui tabassent, se cachent des traditions ancestrales. Ce film est cru mais dans le bon sens du terme.

 

"La saison des femmes" est long métrage courageux, beau, drôle, sensible, coloré, pétillant, intense, splendide, un véritable petit bijou et l'on ne peut qu'aimer toutes ces femmes. Une réalisatrice et des actrices engagées et j'aime ça.

Je n 'en dirai pas plus car je pourrai être intarissable sur ce film, je vous invite plutôt à aller le découvrir.

Mon coup de coeur du mois.

Ce film a reçu le prix du Jury au Festival 2 Valenciennes et les 4 actrices principales ont également été récompensées.

Aux commandes de ce thriller qu'est "Desierto", Jonas Cuaron qui avec ce film a été nommé au dernier Festival International du film policier de Beaune 2016. Ce jeune homme n'est autre que le fils du célèbre cinéaste Alfonso Curaon à qui l'on doit "Gravity".

Ce film Franco-mexicain a été tourné dans le désert et fut fort éprouvant lors du tournage.

Je n'ai pas vu ce film et c'est de nouveau la critique d'une personne qui m'a représentée que je vous livre : 

"Ce film le moins que l'on puisse dire est qu'il ne fait pas dans la dentelle.

La traque à laquelle on assiste par rapport aux clandestins mexicains, menée par un chasseur/traqueur américain,  qui chasse normalement les animaux, va cette fois ci s'en prendre à des humains. 

On y découvre un homme alcoolique et qui paraît être simple d'esprit. Il va tout faire pour défendre et préserver son territoire, son pays. Il donne l'impression d'être au-dessus des lois, au point de faire la sienne lui-même.

La scène ou le chasseur tue la plupart des migrants est violente, on a l'impression que le tueur est à la fête foraine au stand de tir. 

La manière de filmer les acteurs recevant l'impact des balles fait froid dans le dos. Le tension est permanente et l'on ressent intensément la haine portée par cet américain par rapport aux mexicains.

Les prises de vues lors des poursuites du chien vers les survivants du groupe donnent un plus au film et le chien est en parfaite osmose avec son maître.

Ce film relate certainement une part de réalité qui doit exister aux Etats-Unis par rapport à des situations similaires.

Le décor est grandiose, stressant par moment, hostile également, malgré la grandeur du lieu qu'est le désert, on a l’impression d’être dans un huis-clos au bout d’un moment.

La musique qui accompagne le film nous tient en haleine et donne du rythme et de l'intensité au scénario. Elle est signée Woodkid.

Les acteurs apportent du réalisme au film. Ils sont tellement juste qu'ils donnent l’impression d’avoir vécu ce genre de mésaventure. Un réel plaisir de retrouver Gael Garcia Bernal, que j'avais découvert dans "Carnets de voyage" où il interprétait majestueusement Ernesto Guevara ou le Ché. Ce dernier s'est beaucoup impliqué pour le film et son personnage.

Ce film montre bien le racisme qui existe partout dans le monde jusqu'à mener à la folie dévastatrice.

"Desierto" est un thriller fort, sanglant, où l'on sursaute souvent dans notre siège."

DESIERTO

Un film de Jonas Curaon

Avec : Gael Garcia Bernal, Jeffrey Dean Morgan, Alondra Hidalgo, Diego Catona

Genre : Thriller

Durée : 1 h 34

En salle le 13 avril 2016

Le synopsis : 

Désert de Sonora, Sud de la Californie. Au cœur des étendues hostiles, emmené par un père de famille déterminé, un groupe de mexicains progresse vers la liberté. La chaleur, les serpents et l'immensité les épuisent et les accablent… Soudain des balles se mettent à siffler. On cherche à les abattre, un à un

Crédit photos :
Copyright Version Originale / Condor

Merci à PL pour cette critique

 

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