J'ai à maintes reprises parlé de Marie-Claudre Pietragalla ainsi que de Julien Derouault. Très hétéroclites, que ce soient pour La femme qui danse, Etre ou paraître, M & Mme Rêve, ils revisitent ou proposent des spectacles insolites.
Cette fois ci ce sera Giselle(s)....
En effet, à présent plurielles, les Giselle(s), véritables combattantes modernes s’unissent pour obliger les coupables à danser. Cette nouvelle vision féministe du ballet se veut une ode à la sororité et interroge le spectateur sur la possibilité d’une rédemption.
Une œuvre traditionnelle, travaillée dans une version moderne qui est mise en chorégraphie par Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault.
182
ans après la création du ballet originel, l’histoire de Giselle
raisonne toujours et le duo de chorégraphes offre une réinterprétation
plus que jamais nécessaire d’un classique avec Giselle(s), un ballet
contemporain puissant qui s’empare des violences faites aux femmes.
GISELLE(S)
A la Seine Musicale
Du 14 au 17 mars 2024
Et en tournée dans toute la France
2h30 (avec entracte)
Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault, chorégraphie et mise en scène
Avec Marie-Claude Pietragalla, Julien Derouault et 16 danseurs
Musiques : Adolphe Adam, Les tambours du Bronx
Création musicale : Wilfried Wendling
Création costumes : Evanbenjamin
Conception et Installation lumière : Jean-Christophe Aubrée
La formule est simple, suivez les images vous obtiendrez la recette.
100 recettes à préparer en un temps record et un déroulé imagé instinctif pour vous régaler au quotidien : Bœuf à la coriandre et à la citronnelle, gnocchis à la tomate au aux saucisses piquantes, Papillotes de colin et légumes à la moutarde, Gambas alajillo, Tiramisus aux framboises, Brownie aux noix de pécan...
Rarement la cuisine aura été aussi facile à réaliser et avec peu d'ingrédients.
Avec : Luna, Romane Dubut, Julien Cinqueux & Sélim, Stéphanie Ait Taleb, Ismaël Ait Taleb
Distribué par Pyramide Films
Genre : Documentaire
Origine : France
Durée : 1 h 38
Synopsis :
Jour et nuit, deux couples de parents entourent leurs enfants de soin et d’attention, dans l’attente d’un don d’organe. Leur soutien, allié à l’extraordinaire dévouement des soignants, est vital sur le chemin de la guérison. Une célébration de l’espoir, de la résilience et de l’engagement - une véritable histoire d’amour !
A propos du réalisateur :
Né à Tunis d’un père tunisien et d’une mère française, Karim Dridi réalise ses premiers courts-métrages dès l’enfance. C’est ZOÉ LA BOXEUSE qui le fait remarquer.
En 1995, il réalise ses deux premiers longs-métrages, PIGALLE, en compétition au Festival de Venise, et BYE-BYE, sélectionné dans la section Un Certain Regard à Cannes et couronné du prix de la jeunesse. Il réalise ensuite deux documentaires, un sur Johannesburg, IMPRESSION D’AFRIQUE... DU SUD, et un sur Ken Loach. Puis il tourne CUBA FÉLIZ, road movie musical sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. En 2003, FUREUR est en sélection au Festival de Berlin. En 2007, KHAMSA est présenté à Locarno. En 2009, il dirige Marion Cotillard et Guillaume Canet dans LE DERNIER VOL, tourné dans le désert du Sahara. Son dernier long-métrage, CHOUF, tourné pendant l’été 2015 dans les quartiers Nord de Marseille, est présenté en sélection officielle au Festival de Cannes et rassemble plus de 300 000 spectateurs dans les salles françaises.
Après des films de fiction, le réalisateur nous propose un documentaire fort intéressant. Il nous fait entrer dans un service de réanimation et s'intéresse à deux couples et leurs enfants qui doivent subir une greffe.
Karim Dridi n'interroge pas les protagonistes et ne fait pas de questions/réponses, il les suit et nous fait vivre leur quotidien de parents avec un enfant hospitalisé. Ces derniers ont installé un mini chez soi avec les jouets, habits pour enfants, ils dorment à tour de rôle sur place et mis à part les soins importants, s'occupent jour comme nuit de leur bébé.
Le réalisateur a du se faire tout petit pour nous faire suivre au plus près les angoisses, les montées de joie, puis de peine, bref toutes les émotions des parents qui vivent au jour le jour. Pour les bébés, ont les voit avec des perfusions, des branchements un peu partout, et ces petits bouts de chou nous attristent certes, mais ils se montrent déjà tellement forts que l'on se dit que s'ils s'en sortent, ils pourront tout vaincre dans la vie.
Karim Dridi nous fait entrer dans cette promiscuité mais sans jamais de voyeurisme et c'est tout à fait remarquable de sa part.
C'est à l'hôpital de la Timone à Marseille qui se déroule ce documentaire. Tout le corps médical se démène comme il le peut pour ces petits êtres et s'attache à eux, comme aux parents le temps faisant.
Comment rester insensibles à ces petites bouilles, minuscules, touchés par la maladie et qui doivent endurer des protocoles longs, douloureux, en attente d'une greffe qui viendra ou pas.
On voit également la douleur des parents, les tensions qu'il peut y avoir avec la fatigue, les doutes, la crainte de voir son enfant du jour au lendemain ne pas se réveiller. Leur état d'esprit est comme les électrocardiogrammes des bambins il monte, il descend, car parfois le moral tient bon et d'autres fois non. On se demande parfois comment leur couple tient si bon et n'explose pas en mille morceaux. Le parcours est long, mais que ce soit la famille ou les soignants, tous s'engagent fortement et des liens se tissent entre eux.
Lorsque des greffes peuvent avoir lieu, pour ma part, je n'ai pas été sans penser à ces autres parents qui ont perdu leur enfant, et qui vont donc faire le bonheur d'un autre avec le don d'organes si l'opération réussit, mais qui garderont en eux une trace indélébile par la perte de leur fille ou garçon.
Une ode à la vie et à l'amour des parents envers leurs enfants, sans oublier le corps médical qui se dévoue corps et âme pour les petits malades.
MA NOTE : 3.8/5
Crédits photos et vidéo : Pyramide Distribution
SORTIE EN SALLE LE 28 FÉVRIER 2024 REVIVRE Réalisé par Karim Dridi Avec : Luna, Romane Dubut, Julien Cinqueux & Sélim, Stéphanie ...
Titre original : Het Smelt - Titre anglais : When it melts
Réalisé par Veerle Baetens
Avec : Rosa Marchant, Charlotte De Bruyne, Amber Metdepenningen, Matthijs Meertens, Anthony Vyt, Sebastien Dewaele
Distribué par Jour2Fête
Genre : Drame
Origine : Belgique, Pays-Bas
Durée : 1 h 51
Synopsis :
De nombreuses années après cet été où tout a basculé, Eva retourne pour
la première fois dans son village natal avec un énorme bloc de glace
dans son coffre, bien déterminée à affronter son passé.
A propos de la réalisatrice :
Veerle Baetens, est née en 1978 à Brasschaat dans la province d’Anvers. Elle étudie le piano dans une école de musique, puis le théâtre musical au Conservatoire royal de Bruxelles. Par la suite, elle obtient plusieurs rôles dans des pièces de théâtre et lance sa carrière à la télévision pour VTM. En 2005, elle remporte le prix musical John Kraaijkamp pour son rôle dans la version théâtrale de Fifi Brindacier. En 2012, elle se lance dans la musique et devient chanteuse d’un groupe nommé Dallas qu’elle fonde avec Sandrine Collard. Dallas sort l’album Take It All en 2012. L’une des chansons figure sur la bande originale du film ALABAMA MONROE. En 2013, la France la découvre au cinéma dans le rôle d’Élise dans ALABAMA MONROE The Broken Circle Breakdown) qui remporte en 2014 le César du Meilleur Film Étranger et est nommé à l’Oscar du Meilleur Film Étranger. Son rôle dans le film de Felix Van Groeningen lui permet de se faire connaître au niveau international et de remporter le prix de la Meilleure Actrice du film narratif au Festival du Film de Tribeca et le Prix du Cinéma Européen dans la catégorie «meilleure actrice européenne». En 2016, elle reçoit le Magritte de la Meilleure Actrice pour UN DÉBUT PROMETTEUR et en 2018 pour DUELLES. En 2019, elle est la partenaire de Guillaume Canet dans le film remarqué AU NOM DE LA TERRE. En 2023, elle signe avec DÉBÂCLE son premier long métrage en tant que réalisatrice, adapté du roman écrit par Lize Spit. Elle en co-signe également le scénario.
Elle a aussi joué dans des séries TV principalement diffusées aux Pays-Bas ou en Belgique. En 2008, elle remporte le prix de la Meilleure actrice aux Vlaamse Televisie Sterren pour son interprétation dans la série Sara, version flamande de la série Ugly Betty. Elle tient pendant trois ans le rôle du commissaire Hannah Maes dans la série Code 37. En 2016, elle joue dans Au-delà des murs, une mini-série fantastique réalisée par Hervé Hadmar diffusée sur Arte. Prochainement, on la retrouvera en France à l’affiche de la nouvelle Création Originale CANAL + intitulée Plaine Orientale de Pierre Leccia.
A propos des interprètes :
Rosa Marchant, née en 2005, est au lycée à Anvers. Elle aime lire, dessiner, et écrire mais aussi jouer de la guitare et chante dans le groupe Short People. Sa première expérience au cinéma, elle la fait dans un court métrage Come Sweet Death de Jolke Van Aerde. DÉBÂCLE est son premier grand rôle dans un long métrage. Grâce à lui, elle remporte le Prix d’interprétation féminine au Festival de Sundance 2023.
Charlotte De Bruyne, née en 1990, a démarré sa carrière d’actrice à l’âge de 12 ans au sein de la compagnie de théâtre pour les jeunes ‘Kopergietery’ située à Gand, sa ville de naissance. C’est là, par la suite, qu’elle a intégré la compagnie de théâtre de renommée internationale Ontroerend Goed, pour laquelle elle continue à jouer. Elle débute au cinéma en 2012 avec LITTLE BLACK SPIDERS de Patrice Toye (inédit en France). En 2022, elle incarne le rôle de Margot dans TORI ET LOKITA de Jean-Pierre et Luc Dardenne. En 2023, elle interprète son premier grand rôle dans ce film.
On peut également citer les seconds rôles qui auront une place primordiale dans cette histoire : Amber Metdepenningen, Matthijs Meertens, Anthony Vyt, Charlotte Van Der Eecken, Naomi Velissariou, etc...
Note d'intention de la réalisatrice :
"Il y a quelques années, on m’a donné le roman de Lize Spit, Het Smelt (paru en France sous le titre Débâcle), accompagné du message suivant : « Lisez-le, je crois que vous devriez l’adapter au cinéma ». À l’époque, j’étais en plein tournage d’une série télévisée et cette proposition sortie de nulle part m’a laissée un peu abasourdie. Je n’avais aucune expérience de la mise en scène… Pourtant, c’était un rêve que je chérissais secrètement et cette suggestion a semé une petite graine en moi. J’ai lu le livre plus tard, et ce best-seller, traduit dans plus de 15 pays, m’a bouleversé. Dans cette histoire hors du commun, on suit une jeune femme, Eva, aux prises avec les fantômes du passé, qui décide de prendre le contrôle de son existence. Après plusieurs années de travail sur le scénario pour m’approprier cette histoire, je suis ravie de présenter mon film au public. J’espère que le cheminement d’Eva saura vous happer, celui de l’enfant sensible assoiffée d’amour comme celui de la jeune adulte meurtrie, qui tente de surnager dans un monde accablant, qui exige des gens résilience et réussite, et où on veut exister aux yeux des autres. La solitude infinie d’Eva me touche terriblement : son désir d’affection, d’attention et de compréhension; son état de malaise, presque glacé, qui l’empêche aussi bien de donner que de recevoir le moindre sentiment. Elle devient sa propre ennemie et, par-là, se coupe de tout son entourage. Ce film, je l’ai fait pour tous ceux qui enfouissent leurs souffrances au plus profond d’eux-mêmes, à un endroit où personne ne pourra les deviner et d’où elles les dévorent peu à peu. Un mutisme extérieur cache souvent un esprit qui hurle à s’en briser la voix. C’est nous, les autres, qui ne l’entendons pas. Ou peut-être, qui ne faisons pas l’effort d’écouter ?". - VEERLE BAETENS
Bon à savoir :
Ce film est inspiré du livre éponyme de Lize Spit.
Véritable coup de tonnerre dans le paysage littéraire aux Pays-Bas et en Belgique, Débâcle fut l’un des plus grands succès récents de la littérature néerlandophone avec 180.000 exemplaires vendus, des traductions dans une quinzaine de langues. Il fut couronné de trois prix littéraires importants aux Pays-Bas et en Belgique avant de devenir un succès en France. Le premier roman choc de Lize Spit traite entre autres de la perte de l'innocence à l’âge de l’adolescence. Il est servi par une écriture hyperréaliste et intransigeante qui en fait une expérience de lecture inoubliable. C’est un livre incontournable pour qui veut découvrir la littérature flamande contemporaine. En France, il est paru en février 2018 chez ACTES SUD puis en collection livres de poche BABEL.
Son autrice, Lize Spit est née en 1988 et a grandi dans la région d'Anvers. Après des études de cinéma au Royal Institute for Theatre, Cinema and Sound, où elle obtient un Master en écriture de scénario, elle enseigne à Bruxelles, où elle vit, l'écriture de scénarios. Son deuxième roman Je ne suis pas là est paru en février 2023 et son troisième roman L’Honorable Collectionneur paraîtra en mai 2024, toujours publiés aux éditions Actes Sud.
Le passé peut hanter votre vie, les faits qui se sont déroulés vont avoir une grande importance du passage de la vie d'enfant, à l'adolescence puis à adulte et rien ne pourra venir atténuer cette souffrance que vous portez en vous.
Avec ce film très fort, Veerle Baetens prouve, qu'en plus d'être une immense comédienne, c'est aussi une formidable réalisatrice.
J'avoue ne pas avoir lu le livre dont est tiré ce film est c'est donc novice que j'ai pu le visionner.
Deux actrices pour interpréter le rôle d'Eva. Même si l'on voit plus l'enfance de la protagoniste, les deux interprètes sont magnifiques.
La jeune Rosa Marchant irradie ce film. Elle ne joue pas Eva, elle est Eva durant les 2 h de ce long métrage. Ainée de la famille, entre une mère alcoolique, une petite soeur qui lui colle aux basques et un père qui met des oeillères pour ne pas voir ce qu'il se passe au sein de sa famille, la jeune Eva trouve réconfort auprès de Laurens et Tim, deux jeunes garçons de son âge mais qui la considère comme une copine alors que parfois Eva espère plus surtout de l'un des deux. Ils ne la trouvent pas belle, et lui font faire des bêtises afin d'attirer d'autres adolescentes dans leurs jeux.
Eva tente de se faire des amis, surtout avec Elisa, mais se sent toujours rabaissée et frustrée.La seule qui la comprenne réellement, et qui la cajole, est la mère de l'un des deux garçons qui tient une boucherie/charcuterie. Cette dernière aura un rôle capital dans ce récit.
La solitude est un ressenti de tous les jours pour Eva. Une véritable mention pour le jeu de cette jeune fille exceptionnelle.
Quant à Eva plus âgée, Charlotte de Bruyne y apporte beaucoup de profondeur et ira jusqu'au bout de son idée pour se venger.
A l'aide de Flash-back, la réalisatrice va remonter le temps et nous emmener vers un final dur et où on découvrira ce qui a pu se passer dans la prime jeunesse d'Eva. Avec des plans larges au début, Veerle Baetens fait le choix de faire des plans plus serrés surtout sur Eva jeune, au fur et à mesure que l'histoire évolue.
Veerle Baetens va peut être déranger avec ce film, avec un climat lourd, une fin choquante, mais qui montre toute la cruauté qu'à pu ressentir cette jeune adolescente devenue adulte mais qui n'a rien oublié et qui est meurtrie à jamais. La souffrance peut vous détruire et Débâcle le prouve bien.
N'ayant pas lu le livre, je ne peux pas dire si la réalisatrice a retranscris à l'identique ce film, mais elle ose et nous prouve que l'enfance n'est pas toujours aussi rose qu'on peut le croire. Un traumatisme subit bien des années auparavant ne peut pas s'effacer, ou s'atténuer, sans une aide et la réalisatrice le prouve avec ce très beau film. Pour une première œuvre, Veerle Baetens, nous montre toute l'étendue de son talent en attendant la suite.
Un long métrage qui ne laisse pas de glace......
MA NOTE : 4/5
Festivals et prix :
Festival de Sundance 2023 : Prix de la meilleure actrice
Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
Avec : Koyuki, Taketo Tanaka, Lily Franky, Aki Asakura
Distribué par Wayna Pitch
Genre : Drame
Origine : Japon
Durée : 1 h 53
Synopsis :
Satoshi est aveugle depuis ses 9 ans. Sa vie bascule une seconde fois à 18 ans, lorsqu'il perd l'audition. Accompagné par sa mère, Satoshi va réapprendre à vivre et s’évertuer à découvrir un nouveau sens à sa vie. Une superbe leçon de résilience basée sur une histoire vraie.
A propos du réalisateur :
La carrière cinématographique de Jumpei Matsumoto a débuté en 2012 avec le film STILL HUMAN BEINGS, et sa filmographie comprend notamment EMBERS (2014) – récompensé au Chelsea Film Festival – et PERFECT REVOLUTION (2017) – présenté à Raindance et récompensé par le Nippon Film Award.
Dans SATOSHI, Jumpei Matsumoto retrouve des acteurs qu'ilconnaît bien. Taketo Tanaka jouait déjà dans son premier film en 2012. Lily Franky a quant à lui, interprété le personnage principal de son dernier film : PERFECT REVOLUTION.
A propos des interprètes :
Taketo Tanaka est une étoile montante du cinéma japonais. Il obtient son premier rôle au cinéma à seulement 12 ans et joue autant dans des blockbusters : KENSHIN LE VAGABOND (2016), que pour des réalisateurs reconnus : TRUE MOTHERS (2021) de Naomi Kawase.
Koyuki commence sa carrière d'actrice en 1998. Elle tient le premier rôle dans de nombreux drames et tourne dans la série Netflix THE NAKED DIRECTOR. En occident, elle est surtout connue pour avoir interprété Taka dans LE DERNIER SAMOURAÏ (2003) aux côtés de Tom Cruise.
Lily Franky est un des acteurs fétiches du réalisateur Hirokazu Kore-eda. On le retrouve dans TEL PÈRE, TEL FILS (2013), NOTRE PETITE SŒUR (2014) ou encore APRÈS LA TEMPÊTE (2016). Il tient le rôle principal dans UNE AFFAIRE DE FAMILLE, récompensé par la Palme d'or en 2018
Notes d'intention du réalisateur :
"J'ai rencontré Satoshi Fukushima pour la première fois lors d'une conférence organisée à l'occasion de la projection de mon précédent film, PERFECT REVOLUTION. Comme c'était la première fois que je rencontrais une personne sourde et aveugle, j'étais intimidé. Mais au fur et à mesure que nous parlions, j'ai été subjugué par son extraordinaire sensibilité. Je savais qu'il n'avait pas "regardé" le film de la même manière que nous, mais il en avait une compréhension incroyable et nous a fait part de ses commentaires et de ses questions.
Plus j’en apprenais sur Satoshi et plus l'histoire épique de sa vie m'attirait autant qu’elle me déchirait le cœur. Un enfant en parfaite santé se voit lentement retirer ses fonctions corporelles. D'abord la vision de l'œil droit à l'âge de 3 ans, la vision de l'œil gauche à 9 ans, puis l'audition des deux oreilles à l'âge de 18 ans. Imaginez la peur de perdre progressivement la vue et l'ouïe. Je ne sais pas si l'expression est appropriée, mais son histoire est très inspirante et déchirante à la fois. Et tout au long de cette situation désespérante, c'est le dévouement de Reiko –la mère de Satoshi– envers son fils, qui brille le plus. Il ne serait pas surprenant qu'elle ait baissé les bras dans une situation aussi irrationnelle, mais elle y fait face avec un amour sans faille pour son fils. Probablement encouragé par cela, le jeune Satoshi ne perd jamais son sens de l'humour ni son espoir. J'ai été vraiment ému par la façon dont ils continuent à aller de l'avant sans jamais abandonner malgré tous les défis qui se présentent à eux. C'est ainsi qu'est né en moi le désir de faire un film sur la vie de cette mère et de son fils.
Satoshi Fukushima revient souvent sur sa vie dans ses livres et ses conférences afin de mettre en lumière les souffrances qu'il a vécues. Et il interprète la citation de Viktor E. Frankl, "Le désespoir est une souffrance sans signification", en disant : "Une souffrance avec une signification, c'est l'espoir".
Avec mon film précédent, j'ai été amené à parler du handicap, ce qui a renforcé mon intérêt pour l'exploration de ce thème. Tout au long de la production, il m'est apparu que le "handicap" n'est pas l'apanage des personnes que notre société classe dans la catégorie des "handicapés". Nous avons tous rencontré un handicap, qui peut être nos propres lacunes, notre incapacité à nous comprendre les uns les autres, une distorsion de la structure sociale et de la vie elle-même. Et chacun d'entre nous lutte contre ces handicaps à sa manière. En ce sens, je suis convaincu que l'histoire de Satoshi touchera le cœur de nombreuses personnes". - Jumpei Matsumoto
Inspirée d'une histoire vraie, SATOSHI, c'est l'histoire de l'amour entre une mère et son fils. De la façon dont ils luttent ensemble, avec le soutien de leur famille et de leurs amis. Leurs tentatives sincères de surmonter les barrières des handicaps sont dépeintes avec drame et humour. Un biopic, loué à la persévérance de celui qui est devenu le premier professeur d'université aveugle et sourd au monde.
A propos du vrai Satoshi :
Satoshi Fukushima est né dans la préfecture de Hyogo en 1962. Il perd son œil droit à l'âge de 3 ans et son œil gauche à 9 ans. À l'âge de 18 ans, il devient sourd et aveugle.
En 1983, il réussit l'examen d'entrée à l'Université métropolitaine de Tokyo, devenant ainsi la première personne sourde-aveugle du Japon à entrer à l'université. En 2008, il y devient professeur. C’est la première personne sourde-aveugle au monde à devenir professeur à plein temps. Il est également directeur de l'Association nationale des sourds-aveugles et était jusqu'à 2022, représentant régional asiatique de la Fédération mondiale des sourds-aveugles.
En 1996, il a reçu le prix culturel Eiji Yoshikawa avec sa mère, Reiko. Ensemble, ils ont développé le Finger Braille, nouveau moyen de communication en temps réel, à partir de leurs interactions quotidiennes. Le Finger Braille sert toujours de moyen de communication pour les personnes atteintes de cécité et de surdité.
En 2003, Satoshi Fukushima a été nommé "Héros de l'Asie" par le magazine américain TIME. En 2008, il a remporté le Grand Prix du Japon et le prix du ministre des affaires étrangères. C'est aussi un écrivain reconnu pour ses ouvrages Mōrōsha toshite ikite (La vie d'une personne sourde aveugle) et Boku no inochi wa kotoba to tomo ni aru (Ma vie est faite de mots). Surnommé "l'Helen Keller du Japon", il continue à être une personnalité influente dans le monde entier.
A propos d'Helen Keller :
Helen Keller est née en 1880 en Alabama, aux États-Unis. Après avoir contracté une maladie infectieuse, elle devient aveugle, sourde et muette à 18 mois. Ann Sullivan, jeune institutrice malvoyante, est chargée de son éducation à partir de ses 7 ans. Elle parvient à sortir la petite fille de son isolement en lui apprenant à communiquer avec des signes dans le creux de la main. Persévérante et bravant tous ses handicaps, Helen Keller suit sa scolarité au Radcliffe College (Harvard). Elle devient la première à souffrir de ce handicap à obtenir un diplôme universitaire.
Elle devient écrivaine, activiste et conférencière. Elle a écrit douze livres et de nombreux articles au cours de sa vie. Son autobiographie Sourde, muette, aveugle : histoire de ma vie a inspiré la pièce Miracle en Alabama, puis le film (oscarisé), du même nom.
Socialiste, elle a fait campagne pour le droit de vote des femmes, les droits relatifs au travail et l’antimilitarisme. Sa réputation l’emmène aux quatre coins de la planète. De Nehru à Roosevelt, sa vie est jalonnée de rencontres des grandes personnalités de son époque.
Elle prouva au monde que les personnes sourdes et aveugles sont capables de communiquer et peuvent être aussi compétentes que les autres. Helen Keller est sans doute la personne sourde et aveugle la plus connue de l’Histoire et un modèle pour beaucoup, dont Satoshi Fukushima.
Ce long métrage débute alors que Satoshi est bébé, puis tout jeune, et d'ailleurs mention spéciale à Yurito Mori qui interprète avec brio le protagoniste à 6 ans.
Ce film, comme vous l'avez compris, inspiré d'une histoire vraie, outre qu'il soit émouvant, nous prouve que rien n'est impossible dans la vie. Il est impensable de vivre sans voir, sans entendre, et pourtant à force de courage, aidé par une mère plus qu'aimante, qui va aller jusqu'à sacrifier sa propre existence, au détriment de son mari et de ses autres enfants, pour aider Satoshi, va faire en sorte que ce jeune adulte ne perde espoir et continue à se battre.
C'est avec une résilience hors du commun, après les faits absorbés, que mère et fils vont faire face.
Le réalisateur a décidé d'axer son œuvre sur la mère et le fils, et l'on suit le combat qu'ils vont mener ensemble afin que Satoshi puisse continuer d'exister et surtout de faire ce qu'il a toujours voulu faire. Bien entendu, il ne faut pas oublier le père qui tout en travaillant, s'occupe de la maison, des autres enfants, qui eux-mêmes, bien que se sentant parfois délaissés par leur mère, ce qui est légitime, aident à leur manière.
Jumpei Matsumot a l'intelligence de ne pas tomber dans le larmoyant et le mélo, il va à l'essentiel et nous montre une réalité impensable et qui pourtant existe : Ne plus voir et ne plus entendre. Il faut être plus qu'une mère pour dévouer son existence à son enfant et trouver des parades afin que celui-ci puisque continuer à communiquer.
Que dire de Satoshi, qui même si parfois il peut baisser les bras, fait preuve d'une force de caractère incroyable et accepte son sort. De plus, Satoshi est très intelligent, et veut étudier même si certains lui disent que c'est impossible.
Avec des prestations époustouflantes, Taketo Sanaka et Koyuki portent le film à bout de bras. Leur jeu est magnifique tout en restant sobre. Ils mettent en lumière les vrais protagonistes et ont une présence indéniable à l'écran.
A noter que l'on peut entendre dans ce long métrage La Pathétique de Beethoven qui est quelque part symbolique, comme le dit le réalisateur, puisque l'artiste avait perdu l'ouïe lorsqu'il l'a composée.
Satoshi - et sa mère - nous démontrent que la souffrance quelle qu'elle soit, le handicap, peuvent être surmontés et que ce n'est pas en plongeant et se renfermant que l'on trouvera la solution. Ces deux êtres en sont la preuve. Il faut certes un sacré mental et une abnégation totale pour y arriver.
Chacun donne à l'autre un sens à sa vie. L'amour peut faire des miracles et ce film en est un témoignage parfait.
J'apprécie de plus en plus le cinéma Japonais, et au même titre que Hokusai, on peut dire que Satoshi est un immense film, et qu'outre être un drame, c'est une sacrée leçon de vie.
MA NOTE : 4.2/5
Film coup de
Crédits photos et vidéo : Wayna Pich - Yasutaka Nagano
SORTIE EN SALLE LE 28 FÉVRIER 2024 SATOSHI Titre original : A mother's touch Titre Japonais : Sakurairo no Kaze ga Saku Réalisé p...