Dans un hôpital de la région parisienne, un psychiatre se dévoue à sa mission au risque de perdre pied.
Comment bien soigner dans une institution malade ? Dans un hôpital de la région parisienne, le Dr. Abdel-Kader, psychiatre de liaison, navigue des Urgences au service de réanimation, de patients atteints de troubles mentaux à ceux qu’une maladie chronique retient alités. En dépit des impératifs de rendement et du manque de moyens, il s’efforce d’apaiser leurs maux.
Nicolas Peduzzi grandit en Italie où il entame des études de théâtre et de cinéma. Il s’installe ensuite aux États-Unis pour suivre les cours de nuit de Susan Batson et réalise alors plusieurs courts métrages autofinancés avant un premier long métrage, Southern Belle, sorti en France en 2018. Le film est présenté dans de nombreux festivals, intègre la sélection Best of doc du « Mois du documentaire » 2019 et remporte le Grand Prix du FID Marseille. Nicolas réalise ensuite Ghost Song, sélectionné à l’ACID en 2021, lauréat au festival de Séville, sorti en salles en 2022 et shortlisté par Vice aux États-Unis.
État Limite, lauréat du Prix du Jury au CPH:DOX 2023 et présenté à l’ACID Cannes 2023, est son troisième long métrage.
A propos du psychiatre :
Fils de médecins syriens établis en France, Jamal Abdel-Kader a grandi dans les couloirs de l’hôpital public. C’est là qu’il se sent chez lui, là qu’il a décidé de poursuivre sa vocation de psychiatre. Depuis 5 ans, il exerce en tant que médecin de liaison dans des hôpitaux publics parisiens.
L’essentiel de sa patientèle se compose de personnes affectées de maladies génétiques graves, de personnes en fin de vie, de rescapé.e.s de tentatives de suicide exigeant un suivi quotidien et personnalisé. En parallèle, il forme de futur.e.s soignant.e.s à la pratique délicate de la psychiatrie.
Notes d'intention :
"L’hôpital public français a toujours eu pour moi un visage amical : c’est lui qui avait sauvé mon père en 1990, lui qui m’avait accueilli et soutenu en service psychiatrique lorsque j’en avais eu besoin. Il y a quatre ans, la crise sanitaire a révélé l’ampleur du mal-être de l’institution, mais les causes de la gangrène étaient évidemment plus profondes. J’ai voulu les interroger, comprendre où et comment s’était ouvert la brèche, et je me suis mis à filmer le quotidien des soignants de l’hôpital Beaujon. Là, j’ai rapidement rencontré Jamal, figure indispensable et controversée. Indispensable : c’était le seul médecin psychiatre de l’établissement ; controversé ; malgré sa jeunesse, malgré tout son amour pour l’hôpital, il travaille vent debout contre les évolutions drastiques de l’institution, qui contredisent frontalement ses valeurs humanistes. Chaque jour, baskets aux pieds, il gravit et dévale à l’infini les escaliers de fer, courant d’un service à un autre et d’un chevet à un autre. Jamal, c’est Sisyphe, et Beaujon sa montagne. Notre premier contact fut frontal : en pleine explosion Covid, Jamal se méfiait des journalistes. Il a fallu que je montre patte blanche et lui prouve que ma démarche n’était pas journalistique. J’ai donc pris mes quartiers à Beaujon pour accompagner ses médecins et ses patients au long cours. C’est là ce qui l’a convaincu : le temps, c’est le cheval de bataille de Jamal. Dans un environnement déraisonnable de vitesse, qui enterre les gens sous les chiffres, il se fait un devoir de prendre son temps avec ses patients et leurs proches, et de leur offrir l’attention et l’écoute que personne ne veut, ne peut plus leur prêter. Il apaise, rassure, oriente avec une patience infinie. Un des enjeux du film, pour moi, est donc de faire exister ensemble ces temporalités contradictoires : d’un côté le rythme effréné de l’hôpital, en état d’urgence permanent – longs couloirs surpeuplés, échanges entre deux portes, cris des patients en demande d’attention ; de l’autre, les bulles de temps que Jamal aménage pour ses patients, imperméables au chaos. Pour ses patients, mais aussi pour ses collègues : Jamal leur a consacré beaucoup de son temps et de son énergie pendant le Covid, et certains ont gardé l’habitude de s’ouvrir à lui de leurs problèmes. Le film fait donc aussi entendre les voix de Romain, aide-soignant, d’Alice et de Lara, les internes qui le secondent au quotidien, d’Ayman, ancien patient devenu stagiaire. Toutes et tous partagent une même vocation et racontent l’amour du soin, mais aussi le vertige face à la souffrance des patients, leur propre mal-être, leurs doutes et leurs aspirations.
Jamal et ses internes sont les seuls médecins de Beaujon à circuler dans tous les services. A travers eux, j’ai donc eu accès à l’ensemble de l’hôpital. Partout le même constat : manque de financements, de lits, de personnel et de temps. Tant de manques pourraient se payer d’un défaut d’attention. Ce n’est pas le cas : les soignants de l’hôpital Beaujon retendent chaque jour leur effort vers l’idéal humaniste qui les a conduits à s’engager. Pour autant, tout le monde n’est pas prêt à sacrifier sa vie et sa santé sur l’autel de ses idéaux. Jamal est un personnage à part, hors du commun, dostoïevskien, un peu border en fait, qui substitue au monde tel qu’il est, le monde tel qu’il voudrait qu’il soit. Le problème, c’est que le réel menace toujours de le rattraper. C’est son corps qui a donné l’alerte le premier : une douleur lombaire s’est installée au fil des semaines. Et avec la douleur, le doute. Le film soulève ainsi le masque de confiance affiché par Jamal pour révéler ses doutes : a lui aussi, il semble parfois que les lignes ne bougeront pas assez vite, et que l’épuisement, la solitude, le manque de reconnaissance et le découragement finiront par avoir raison de sa vocation.
Le film raconte la force de son idéalisme, mais on comprend que Jamal doit accepter les limites de son humanité. Lorsque Jamal est au chevet de ses patients, je recueille leur témoignage. Je suis sensible aux personnalités troubles, et je partage avec Jamal cette idée que le dérèglement d’une société se mesure à la façon dont elle traite ses « fous ». Après deux premiers documentaires sur des personnages tourmentés aux États-Unis, État Limite fait entendre la souffrance des gens qui échouent ou se réfugient à l’hôpital, et que notre société française s’arrange pour ne pas voir. Au fond, l’hôpital Beaujon est un territoire aussi difficile d’accès que la banlieue de Houston, et les névroses des uns et des autres résonnent à l’unisson.
De manière générale, la gestion des troubles psychiatriques en France m’interpelle. Méconnue par les uns, dénigrée par les autres, la psychiatrie est indispensable à l’épanouissement de notre société. Le décalage entre la fragilité des patients et la rigidité de l’institution, trop bureaucratique, trop protocolaire, est intolérable. Intolérable, enfin, le fait que des médecins doivent assumer la tâche écrasante de soigner les hommes que la société a rendus fous". - Nicolas Peduzzi
Cette plongée au cœur de cet établissement, et de ce métier, est impressionnante. Comment ne pas tomber malade, ou devenir fou au contact de ces malades, mais surtout avec le rythme fou imposé, et le nombre de personnes qu'il faut examiner ?
Le Dr Jamal Abdel-Kader n'est pas un psychiatre comme les autres. Il n'enchaine pas les patients, il prend son temps, échange avec eux et il a un pouvoir de communication immense afin de faire parler ces personnes mal dans leur peau et qui ont fortement besoin d'aide.
Dans État Limité, le manque de personnel, de matériels dans un hôpital de l'assistance publique est vraiment bien décrit, et avec certainement un petit salaire, ces salariés se donnent comme jamais afin d'obtenir un résultat, parfois en vain.
Lorsqu'ils arrivent à soigner une personne en détresse, pour eux c'est une joie intense. Pourtant cette souffrance est bien présente, mais parfois non reconnue comme une maladie, et l'on comprend que ce service est parfois laissé pour compte.
Grâce au réalisateur, et aux protagonistes qui ont bien voulu se laisser filmer, on suit au plus près les différentes histoires. Chaque malade est différent, et bien que l'on regarde chaque cas, ce film est surtout là pour montrer les dysfonctionnements qui peuvent exister dans ce genre d'hôpital, et l'on se dit que le métier de psychiatre serait peut être mieux dans un établissement privé et mieux payé, mais ce n'est pas ce qui importe à ce médecin.
On peut noter ce mélange de clichés et de film, avec des photos belles mais graves, et une musique qui l'est tout autant.
Les praticiens humains, qui prennent le temps, sont uniques désormais et le Dr Jamal Abdel-Kader est un homme à part. Exceptionnel il l'est, mais ne le sait pas lui-même, il accomplit simplement son travail. Il nous entraine tout au long de ce documentaire avec lui et on se pose la question de savoir comment il fait pour se démultiplier. On ressent parfois le mal-être des patients, mais aussi parfois de son abattement, mais qui ne dure jamais longtemps, qui se bat parfois contre des moulins à vent.
Un être inestimable qui mérite une reconnaissance infinie. Un film rare et authentique.
MA NOTE : 3.8/5
Festivals :
Festivals internationaux
CPH: DOX - Danemark - Mars 2023 | Mention Spéciale du jury Dokufest - Kosovo - Août 2023 Zurich Film Festival - Suisse - Septembre 2023 DocLisboa - Portugal - Octobre 2023 Festival IFF Stockholm - Suède - Octobre 2023 Ramdam Festival - Belgique - Janvier 2024
Festivals nationaux
Acid Cannes 2023 Champs Elysée Film Festival 2023 - Grand Prix du Jury long métrage français indépendant et Prix du Jury presse FEMA , La Rochelle 2023 Festival Résistances, Foix 2023 Festival de Douarnenez, 2023 Festival du film de Montreuil, 2023 Festival Cinémondes, Berck-sur-mer 2023 Festival FIFIB, Bordeaux 2023 Festival Paris Science, 2023 - Prix du Public Festival Art et Psychiatrie, Lorgues, 2023 Festival Véo, Muret 2023 Festival Entrevue, Belfort 2023 Festival du Grain à Démoudre, Le Havre 2023 Festival Les Ecrans du Réel, Le Mans 2023 Festival La Grande Révolte, Paris 2024 Festival Atmosphère, Mayenne 2024 Festival du film politique de Carcassonne, 2024 Filmer le Travail, Poitiers 2024 Itinérances, Alès 2024 Rencontre de Salon de Provence, 2024
Avec : Corinne Masiero, Lucie Charles-Alfred, Marie-Sohna Condé, Salimata
Kamate, Maïmouna Gueye, Kool Shen, Abdallah Charki et Mariama Gueye
Distribué par Le Pacte
Genre : Drame
Origine : France
Durée : 1 h 27
Synopsis :
Rien n’avait préparé Eva à l’exigence d’un grand hôtel.
En intégrant l’équipe des femmes de chambres, elle fait la connaissance
de collègues aux fortes personnalités : Safietou, Aissata, Violette et
Simone.
Entre rires et coups durs, la jeune femme découvre une équipe soudée et solidaire face à l’adversité.
Lorsqu’un mouvement social bouscule la vie du palace, chacune de ces « petites mains » se retrouve face à ses choix.
A propos du réalisateur :
Nessim Chikhaoui est né en Région Parisienne et était éducateur avant de se lancer dans le cinéma. Il a d'abord été scénariste pour des films comme Le doudou, Les tuches 2, 3 et 4 et est passé derrière la caméra pour son premier film Placés.
A propos des interprètes :
Lucie Charles-Alfred est une jeune actrice française que l'on a pu découvrir en 2021 dans La traversée. Elle a déjà tourné sous la direction de Nessim Chikhaoui dans Placés. Depuis on a pu la voir au générique de Petites. Une jolie comédienne avec beaucoup de talent et de caractère dans ce film, et qui a l'un des premiers rôles.
Corinne Masiero fait moins du Corinne Masiero comme bien souvent, et ça fait du bien de la découvrir autrement. Elle interprète Simone une femme de chambre ayant fait sa carrière dans ce grand hôtel et qui va se prendre d'affection pour Eva. En 2023, on a pu la voir dans La marginale, Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû et sera à l'affiche prochainement de Sur la dalle, Je ne me laisserai plus faire.
A noter dans ce monde essentiellement de femmes, les interprétations de Marie-Sohna Condé, Salimata Kamate, Maïmouna Gueye, Mariama Gueye, des actrices déjà vues à la télévision ou au cinéma. Toutes sont très crédibles dans leurs rôles de femmes travaillant dans cet hôtel de luxe.
Côté masculin on peut citer le jeune Abdallah Charki, un jeune comédien que l'on a pu repérer à la télévision mais aussi dernièrement dans le film Ma part de Gaulois. Notons également la présence de Kool Shen (Du groupe NTM) qui tient le rôle d'un syndicaliste.
Inspiré de faits réels comme en Espagne où les femmes de chambres avaient manifesté, mais aussi celles du Park Hyatt en France en 2018, ainsi que de l’hôtel Ibis Batignolles en 2021, Les petites mains nous entraîne dans les coulisses des hôtels ou des femmes et des hommes s'activent afin de bien entretenir les chambres des clients.
C'est d'autant plus difficile dans des palaces, hôtels de luxe, où l'exigence est extrême, et où le temps est imparti pour rendre un lieu, parfois bien en désordre car certains clients n'ont aucun respect, impeccable.
Nous sommes réellement immergés dans le monde du raffinement, des souhaits parfois
improbables des clients, de la saleté et du non respect laissé par ces hôtes.
La sous-traitance est un véritable fléau, quel que soit le secteur d'activité, il est largement démontré dans ce film où ce genre est légion. Pour remplacer quelqu'un de malade, ou autres absences, ont fait régulièrement appel à des externes qui ont encore moins de privilèges que les véritables employées.
Malgré l'ambiance, il règne la joie et la bonne humeur parmi ces femmes, car elles aiment leur métier et font tout pour bien l'exercer.
Leur patience, et surtout leur salaire, ont des limites et petit à petit le groupe de grévistes grandit pour avoir des revenus à la hauteur du travail accompli, ainsi que des heures passées à briquer, afin de renvoyer une bonne image de l'établissement.
Ce film a beaucoup d'humanité et rend un vibrant hommage ici aux femmes de chambre, mais ce pourrait être pour toutes ces femmes ou hommes de l'ombre qui œuvrent à rendre l'existence des riches extraordinaires afin d’exhausser leurs souhaits leur plus fous, alors que ces êtres humains ne vivront jamais de leur existence un centième de ce qu'ils côtoient au quotidien.
A la fois sur le thème du social, mais aussi tourné façon comédie, ce long métrage vaut d'être visionné pour les comédien(ne)s, pour l'histoire, et pour l'hommage rendu par le réalisateur à ce corps de métier.
Ces personnages sont riches dans leur for intérieur, chose qu'on rarement les grands et riches de ce monde qui sont souvent blasés de leur existence et inventent n'importe quoi pour tenter de changer leur ordinaire qui en fait n'est pas si extraordinaire.....
Ce sont peut être de petites mains mais au grand cœur.
Réalisé par Alejandro Rojas et Juan Sebastian Vasquez
Avec : Alberto Ammann, Bruna Cusi, Ben Temple, Laura Gomez
Distribué par Condor Distribution
Genre : Drame, Thriller
Origine : Espagne
Durée : 1 h 17
Synopsis :
Projetant de démarrer une nouvelle vie aux États-Unis, Diego et Elena
quittent Barcelone pour New-York. Mais à leur arrivée à l’aéroport, la
Police des Frontières les interpelle pour les soumettre à un
interrogatoire. D’abord anodines, les questions des agents se font de
plus en plus intimidantes. Diego et Elena sont alors gagnés par le
sentiment qu’un piège se referme sur eux…
A propos des réalisateurs :
Né à Caracas en 1976, Alejandro Rojas a dirigé, écrit et monté plusieurs longs métrages documentaires sur le cinéma pour la télévision (Wise Words, Actor/Director : About Expectations) ainsi que de nombreuses bandes-annonces. En tant que journaliste cinéma, il a couvert les festivals internationaux tels que Cannes, Venise, Toronto, Sundance et Berlin, interviewant des artistes reconnus et émergents. Il a aussi travaillé pour HBO Latin America Group, 100 Bares Producciones (Argentine), Telenet (Belgique), The Special Treats Productions (Royaume-Uni) et Netflix (États-Unis).
Juan Sebastian Vasquez est lui aussi originaire du Venezuela, il a commencé sa carrière en tant que copy-producer pour HBO Latin America Group, avant de devenir directeur photo. Il a participé à des productions à succès telles que : Terrados (2011), Prix du Public au Festival de Valladolid ; Ahora No Puedo (2011), Gaudi du Meilleur Court Métrage ; Open 24h(2011), qui a participé à la Section Offi cielle du Festival de Málaga. En tant que chef opérateur, il a travaillé, entre autres, sur deux longs métrages : Callback (2017), qui a remporté les prix du Meilleur Film, du Meilleur Scénario et du Meilleur Acteur au Festival de Málaga, et Irrémédiable (2020), réalisé par Carles Torras, et diffusé sur Netflix.
A propos des interprètes :
Alberto Ammann, qui joue Diego, est né en 1978 à Córdoba (Argentine), il a étudié les arts dramatiques à Madrid. En 2009, il est choisi par Daniel Monzón pour jouer dans Cellule 211 aux côtés de Luis Tosar. Pour son interprétation il remporte le Goya de la Révélation Masculine. Un an plus tard, il incarne Lope de Vega dans Eva de Kike Maíllo, Prix du Publicà Gerardmer en 2012. Mais c’est le rôle de Pacho Herera dans les séries Netflix Narcos (2015-2017) et Narcos : Mexico (2018-2021) qui le fait connaître auprès du grand public international. En 2022 il joue sous la direction d’Olivier Marchal dans le polar d’action Overdose. Puis il reprend en 2024 un rôle dans une importante production Netflix, Griselda, avec Sofia Vergara. En 2024 il est nommé aux Goya pour le rôle de Diego dans Border Line.
Bruna Cusi, interprète Elena dans le film. Née à Barcelone en 1987, elle est devenue célèbre en interprétant le rôle de Gavina dans la série Les Bracelets Rouges(2011-2013), diffusée sur la chaîne espagnole TV3 puis adaptée en France en 2017. Au cinéma, elle connaît la consécration en 2017 grâce à deux films : Incierta gloria d’Agustí Villaronga et, surtout, Eté 93, de Carla Simón, Meilleur Premier Film à Berlin, pour lequel elle a remporté le Goya de la Révélation Féminine et le Gaudí de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle. Deux ans plus tard, elle a joué dans La Reina de los Lagartos, de Juan González et Nando Martínez, ainsi que dans Chez Moi, réalisé par Álex et David Pastor, avec Javier Gutiérrez. En 2020, elle est de nouveau nommée aux Gaudí pour son rôle dans Les Mystères de Barcelone, et en 2021, elle joue dans le thriller The Replacement d’Óscar Aibar. Parallèlement, elle continue à travailler pour la télévision, apparaissant dans des séries telles que #Philo ou El día de mañana, ainsi que dans la série internationale The Alienist, aux côté de Daniel Brühl, Dakota Fanning, et Luke Evans. En 2024, elle remporte le Prix d’Interprétation Féminine du Festival Premiers Plans d’Angers pour son rôle dans Border Line.
Laura Gómez est née en 1979 dans le New Jersey mais elle a grandi en République Dominicaine. Sa première apparition au cinéma est dans un film français : elle est bébé dans le film de Patrice Leconte Ma Femme s’appelle Reviens (1982). Des années plus tard, elle obtient son premier vrai rôle dans le film dominicain Víctimas del poder (1998). Puis elle enchaîne les productions locales, avant d’obtenir en 2008 un rôle récurrent dans la série étasunienne New York – Police Judiciaire. Mais c’est en 2013 qu’elle se fait réellement connaître pour son rôle de Blanca Flores dans la célèbre série Orange Is The New Black, renouvelée sur Netflix jusqu’en 2019. Elle connaît sa première expérience hollywoodienne en 2016 aux côtés de Keanu Reeves et Ana de Armas dans le thriller Suspicions. On la voit ensuite dans America Adriftde Christopher James Lopez (2016), et Maggie Black de Stanley Brode (2017). En 2024, elle campe l’intraitable Agent Vásquez dans Border Line. Laura Gómez sera prochainement à l’affiche de La Cocina de Alonso Ruizpalacios, qui a fait sensation cette année à Berlin.
Alors que ce jeune couple, d'origines différentes, décident de s'installer aux États-Unis, et qu'ils arrivent après un long vol aux États-Unis assez confiants, il n'est pas surprenant de voir la douane de ce pays les arrêter pour des contrôles plus poussés, car pour ma part, je n'ai jamais vu un pays aller aussi loin lorsque l'on veut entrer sur leur territoire. L'enfer va alors commencer pour eux.
Par contre, la suite va aller au delà de ce que l'on peut imaginer. Ce que vivent Diego et Elena devient vite inquiétant, voire angoissant, et il leur faut garder leur sang-froid sous peine d'être rapidement expulsés. Pour nous mêmes spectateurs une anxiété grandit et elle va crescendo jusqu'à la fin du film.
Ce n'est plus un interrogatoire qu'ils subissent mais une véritable audition policière qui va aller jusqu'à des questions très intimes.
Tous les policiers, douaniers, sont absolument odieux, et on se met à les détester et pourtant c'est une triste réalité. L'humiliation vis à vis de ce couple est de mise. Interrogés tous les deux, puis l'un après l'autre on se demande quels faits ils ont bien pu commettre pour en arriver à une telle situation.
Border Line est filmé en huis clos, ce qui donne un long métrage encore plus oppressant et glacial. Les réalisateurs ont écrit un scénario qui tient la route, tellement puissant dans l'écriture, également au niveau de l'éclairage, que l'on peut d'ailleurs se mettre à douter de l'intégrité de Diego. La police des douanes va vraiment loin, très loin, si bien qu'elle jette un froid dans le couple qui alors s'entendait bien.
Les réalisateurs se sont d'ailleurs inspirés de leurs propres expériences, mais également de celles d'amis, connaissances.
Les prestations des comédien(ne)s sont exceptionnelles même si l'on déteste certain(e)s protagonistes....
Un film sous tension qui nous tient en haleine tout au long de la projection. Cette œuvre prouve les aberrations de certains pays, et de leur politique migratoire. Dans ce film il y a les bêtes - dans quel sens l'interpréter ? - et les intelligents. Pour ma part, droit d'entrée ou pas, visa ou pas, je ferais vite demi-tour car l'absurdité humaine m'insupporte. Respectons un peu les gens !!!
MA NOTE : 3.9/5
Festivals et prix :
Festival Premiers Plans à Angers – Grand Prix & Prix d’Interprétation pour Bruna Cusi
Reims Polar – Prix du Public & Prix Police
CinéHorizontes – Prix Horizon d’Or du Meilleur Film, Prix Belle
Jeunesse Lycéens Notre Dame de Sion, Prix de la Meilleure Actrice pour
Bruna Cusi, Prix du Meilleur Acteur pour Alberto Ammann, Prix du
Meilleur Scénario pour Alejandro Rojas & Juan Sebastian Vasquez
Crédits photos et vidéo : Condor Distribution
SORTIE EN SALLE LE 1ER MAI 2024 BORDER LINE Réalisé par Alejandro Rojas et Juan Sebastian Vasquez Avec : Alberto Ammann, Bruna Cusi, B...
Après écoute, gros coup de cœur pour ce nouveau titre de Lindsey Stirling....
LindseyStirling revient le 14 juin 2024 avec son nouvel album Duality. Violoniste virtuose et spectaculaire artiste de scène révélée en 2010 dans l’émission America’s Got Talent, LindseyStirling a révolutionné la pratique du violon en l'associant aux sonorités pop et électroniques modernes.
Après Eye Of The Untold Her, LindseyStirlingdévoile son nouveau singleInnerGold avec en featuring Royal & The Serpent.
Porté par la voix de la chanteuse Royal & The Serpent, InnerGold évoque la souffrance causée par une tromperie et la naissance d’un besoin de résilience.
Duality, le septième album de la musicienne et danseuse LindseyStirling,
oppose deux climats antagonistes, et pourtant indissociables, tels les
éléments essentiels nécessaires à l’équilibre de chacun de nous.
Le mélange de pop, de classique et d'electro que l'on retrouve dans la musique de LindseyStirling ne cesse de lui gagner de nouveaux adeptes et la sortie de son septième album Duality devrait lui permettre d'atteindre de nouveaux sommets.
Depuis près de quinze ans, LindseyStirling envoûte les publics du monde
entier avec son violon
électronique, créant un son immersif unique en son genre.
Le disque est séparé en
deux parties sonores distinctes, l'une proposant des titres entre
électro et R&B, et l'autre qui plonge l'auditeur dans un univers
plus cinématographique.
"Dualité reflète les conflits intérieurs que je vis souvent", a expliqué LindseyStirling. "Il y a des moments où je me sens intrépide et sûre de moi, et d'autres où le doute s'installe et me fait tout remettre en question. Au cours des dernières années, je me suis lancé dans un voyage de découverte
de moi-même, en explorant les facettes magiques de ma personnalité –
mon intuition, ma capacité à aimer – et c'est au cours de cette
exploration que j'ai conçu cet album."
L'artiste
s'est sentie obligée de repousser encore plus ses limites pour
son septième album, adoptant finalement un tout nouveau niveau de
liberté dans son écriture de chansons. Méditation visionnaire sur la
sagesse intérieure, la force personnelle et la nature toujours
changeante de l’identité, Duality est déjà perçu comme l’album le plus audacieux sur le plan sonore et le plus complexe sur le plan émotionnel.
Découvrez leclip vidéo d'InnerGold avec LindseyStirling et Royal & The Serpent qui nous entrainent dans leur danse.
A coup sûr je reviendrai très certainement vous en reparler au moment de la sortie de l'album !!!!
LindseyStirling
Nouvel album Duality
Sortie le 14/06/2024 chez Concord Label Group
Crédits photos et vidéo : Lindsey Stirling - Concord Label Group
Après écoute, gros coup de cœur pour ce nouveau titre de Lindsey Stirling .... Lindsey Stirling revient le 14 juin 2024 avec son nouve...
Avec : Anta Diaw, Alexis Manenti, Aristote Luyindula, Steve Tientcheu
Distribué par Le Pacte
Genre : Drame
Origine : France
Durée : 1 h 45
Sortie en salle le 6 décembre 2023
Synopsis :
Haby, jeune femme très impliquée dans la vie de sa commune, découvre le
nouveau plan de réaménagement du quartier dans lequel elle a grandi.
Mené en catimini par Pierre Forges, un jeune pédiatre propulsé maire, il
prévoit la démolition de l'immeuble où Haby a grandi. Avec les siens,
elle se lance dans un bras de fer contre la municipalité et ses grandes
ambitions pour empêcher la destruction du bâtiment 5.
A propos du réalisateur :
Ladj Ly, originaire de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), commence sa carrière au sein du collectif Kourtrajmé, fondé en 1995 par ses amis d’enfance Kim Chapiron et Romain Gavras. C’est en tant qu’acteur qu’il est initié au cinéma puis en tant que réalisateur avec son premier court-métrage MONTFERMEIL LES BOSQUETS en 1997.
En parallèle, il réalise depuis longtemps des making-of. En 2004, il co-écrit le documentaire 28 MILLIMÈTRES avec le photographe JR qui affiche des portraits en grand format sur les murs de Clichy, de Montfermeil et de Paris.
En 2016 il réalise le spot publicitaire « Marakani » au Mali pour l’ONG de solidarité internationale de Max Havelaar France. Après les émeutes de 2005 déclenchées par la mort de deux jeunes Zyed Benna et Bouna Traoré dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois, Ladj Ly décide de filmer son quartier pendant un an et d’en faire un documentaire en 2007 nommé 365 JOURS À CLICHY-MONTFERMEIL.
Il continue son travail de documentariste, en réalisant en 2014 365 JOURS AU MALI, le témoignage d’une région en pleine ébullition où milices et Touaregs se préparent à la guerre.
En 2017, il réalise son court métrage LES MISÉRABLES nommé aux César 2018 et primé au festival de Clermont-Ferrand. La même année, il co-réalise avec Stéphane de Freitas le documentaire À VOIX HAUTE, également nommé au César.
En 2019, il présente son premier long métrage LES MISÉRABLES, sélectionné en Compétition au Festival de Cannes. Le film remporte cette année-là le Prix du Jury, et 4 César (César du Public, Meilleur film, Meilleur espoir masculin, Meilleur montage).
BÂTIMENT 5 MISE EN CONTEXTE :
"BÂTIMENT 5 traite sans détour des problèmes liés à l’habitat insalubre dans un contexte bien précis, celui des copropriétés dégradées. Contrairement à ce que l’on peut penser, des milliers d’immeubles de quartiers populaires sont des copropriétés privées et non des HLM. Du Petit Bard à Montpellier au Mail à Marseille en passant par Grigny 2 pour ne citer qu’elles, l’État estime à 110 000 le nombre de copropriétés dites « fragiles » (soit 18% du total).
Le réalisateur Ladj Ly a grandi dans la résidence des Bosquets à Montfermeil et filme essentiellement dans celle du Chêne Pointu à Clichy-sous-Bois. Dessinée par le grand architecte Bernard Zherffus, cette opération immobilière privée destinée aux classes moyennes donna naissance à 3000 logements essentiellement dans des grandes barres de béton de dix étages, très à la mode dans les années 1960. Des problèmes dans ces deux résidences surviendront très tôt car la grande majorité des acquéreurs sont des groupes financiers et des particuliers qui ont l’intention d’acheter des lots d’appartements et de les revendre rapidement en faisant une belle plus-value. Ils n’y parviendront pas et seront contraints de les louer mais ne paieront pas correctement les charges. Celles-ci explosent vite (malfaçons juridiques des régies, sociétés de services et d’entretien sans scrupule). Aux Bosquets, le montant des charges impayées va ainsi atteindre 7 millions d’euros. Le non-paiement de ces charges accélère la dégradation de la copropriété : façades vieillissantes, infiltration d’eau, hall sans porte d’entrée, ascenseurs en panne de façon permanente, cela devient vite un vrai cauchemar pour les habitants. Les propriétaires préfèrent donc partir en bradant leur appartement à des marchands de sommeil qui profiteront de l’aubaine. La copropriété tombe ainsi dans un cercle vicieux qui accélère sa paupérisation en accueillant tous les refoulés du système : population immigrée, pauvre et dans des situations sociales souvent précaires.
Ces immeubles mal entretenus et souvent suroccupés sont ainsi souvent le théâtre d’incendies meurtriers, le dernier en date étant celui de Vaulx-en-Velin, en banlieue lyonnaise qui coûta la vie à 10 personnes dans le quartier du Mas du Taureau en décembre 2022. Ils sont aussi exposés à des fissures pouvant amener à des effondrements comme celui de la rue d’Aubagne à Marseille en 2018. Face à ces dangers, les maires sont parfois amenés à prendre des arrêtés de péril imminent (sans procédure contradictoire) arrêté accélérant le processus de destruction comme ce fut le cas à Rosny-sous-Bois en 2018. La centaine d’habitants d’une copropriété dégradée du quartier du Pré-Gentil n’a ainsi disposé que de 24 heures pour quitter leurs logements suite à l’apparition d’énormes fissures.
La question de la rénovation urbaine et toutes les problématiques qui lui sont liées est également évoquée dans le film. L’Etat a pris conscience du problème très tôt mais aux Bosquets par exemple, il a dû acquérir un quota de logements avant de lancer des destructions. Très souvent, les petits propriétaires reçoivent une faible indemnité car on leur retire avant le montant des charges impayées. Des propriétaires des Bosquets ont ainsi reçu 10 000 euros pour un F3 de 60 m2 (30 000 euros auquel on enlevait les dettes de charge et une pénalité de 15% en cas de demande de relogement dans un HLM).
Pour ce qui est des situations les plus problématiques à l’instar de la résidence du Chêne Pointu, la loi ALUR de 2014 (pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) introduit un dispositif pour aider les copropriétés profondément dégradées et financer les travaux d’urgence. Le relogement des habitants après la destruction de ces grandes barres densément peuplées a aussi pu poser problème : des petits immeubles de quatre ou cinq étages ne pouvant accueillir tous ces habitants, de nombreuses familles ont ainsi été relogées dans des communes parfois très éloignées des centres urbains ou dans d’autres quartiers vieillissants de la ville. Les autres ont dû accepter des logements souvent plus petits dans les nouveaux immeubles. Certains maires ont aussi pu demander à ne pas garder dans leur territoire certaines familles dont les enfants posaient des problèmes.
Thème également appréhendé dans le film, la lutte contre l’insécurité dans ces quartiers a également poussé certains édiles à prendre des décisions autoritaires. Pendant les révoltes urbaines de 2005, le maire de la ville huppée du Raincy, voisine de Clichy-sous-Bois, était le premier à décréter le couvre-feu avant même le recours à l’État d’urgence décidé par le premier ministre Dominique de Villepin. Quelques mois tard à Montfermeil, le maire Xavier Lemoine prenait deux arrêtés, l’un interdisant aux mineurs de 15 à 18 ans de se déplacer à plus de trois dans le centre-ville, l’autre ne permettant pas aux adolescents de moins de 16 ans non accompagnés d’une personne majeure de circuler entre 20 heures et 5 heures. Deux arrêtés suspendus dans la foulée par un tribunal administratif. En 2022, c’est le maire d’Etupes (Doubs) Phillipe Claudel qui interdisait les rassemblements à plus de trois personnes de 14h à 6h du matin.
Même si BÂTIMENT 5 reste avant tout une fiction, il met donc en lumière les millions d’habitants vivant dans des conditions de logement très difficiles (chiffres consultables dans le rapport annuel du mal-logement de la fondation Abbé Pierre) et le combat légitime des habitants pour leur dignité". - Jean-Riad Kechaou, professeur d’histoire et auteur d’un essai socio-historique sur la cité des Bosquets.