Destiné à un CAP Mécanique, Mourad se retrouve finalement en cursus général grâce aux stratagèmes de sa mère.
Objectif
: le bac ! Une formalité pour les "français" du centre-ville mais un
événement sismique pour Mourad et son entourage : le premier de la cité à
aller jusqu'au bac !
Dans son lycée général, séparé de ses copains du quartier, il rencontre de nouveaux amis qui lui font découvrir la musique.
Avec
en fond sonore les rumeurs accompagnant l’arrivée au pouvoir de
Mitterrand au printemps 1981, la Mère avait tout imaginé, sauf que son
Mourad soit totalement indifférent au sacro-saint baccalauréat, en
assumant sa Part de Gaulois.
A propos du réalisateur :
Élevé dans la cité des Grandes Bornes à Goussainville, Malik Chibane est d'abord électricien puis stagiaire éclairagiste au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Très vite, il se lance dans le septième art en s’appuyant sur Idriss, une association de quartier qu’il a cofondée. En 1993, Idriss met en chantier HEXAGONE. Dans ce premier long-métrage en forme de chronique sociale, Chibane met en scène cinq jeunes beurs dans la cité qui fut la sienne.
En 1995, il signe DOUCE FRANCE, cette fois-ci dans des conditions professionnelles, qui lui permettent de poursuivre dans le registre de la comédie sociale en racontant le périple de deux jeunes s'emparant d'un butin pour accomplir leur rêve. Après Nés quelque part (1997), diffusé sur Arte, Malik Chibane s’oriente vers le documentaire social, abordant la représentation politique des minorités en Europe et en France, Black, Blanc, Beur.
En 2005, VOISINS, VOISINES, sort dans les salles, la comédie réunit Frédéric Diefenthal, Anémone, Fellag et Jackie Berroyer, et clôture sa trilogie urbaine sur l’intégration et la jeunesse des années 90. En 2008, il réalise la fiction, en deux parties, Le choix de Myriam pour France 3 avec Leïla Bekhti et Mehdi Nebbou.
Malik Chibane réalise, en 2010, pour France 2 une fiction musicale, Furieuse. Il revient au cinéma en 2013 avec la comédie PAUVRE RICHARD et en 2016 avec une comédie dramatique et historique LES ENFANTS DE LA CHANCE.
A propos des interprètes :
- ADILA BENDIMERAD
Actrice algérienne, elle est également productrice, scénariste et réalisatrice comme Pour La dernière reine. On a pu la voir comme comédienne dans Normales, Les terrasses, Still burning et dans le film qu'elle a réalisé cité plus haut.
- ABDALLAH CHARKI
Ce dernier est un jeune acteur français avec seulement deux ans de carrière. Il a été à l'affiche de A mon seul désir, Athena, Petites mains ainsi que dans des séries.
- LYES SALEM
Ce dernier joue le père dans ce film et est bien connu des spectateurs pour sa longue carrière avec de nombreux films au compteur comme Abou Leila, L'affaire Ben Barka, La vraie famille, Youssef Salem a du talent. Il est également réalisateur.
* Dellys Films
Ce long métrage a été réalisé d'après le récit de Magyd Cherfi (Zebda). Je dois avouer qu'il m'a bien divertie et n'ayant pas lu le livre, j'ai pu découvrir l'histoire de cette famille.
Nous ne sommes pas sur un chef d’œuvre cinématographique mais Ma part de Gaulois distrait et c'est déjà un bon point.
Alors que Mourad est encore tout petit, sa mère Nacera, ne veut pas que son fils devienne ouvrier mais désire qu'il fasse de hautes études. Elle va tout faire pour qu'il y arrive.
Cette dernière interprétée par Adila Bendimerad qui était magistrale dans La dernière reine, confirme tout son talent en se fondant dans un tout autre rôle qui lui va comme un gant et nous livre quelques scènes parfois hilarantes.
Sur fond de guerre d'Algérie, avec un humour omniprésent tout au long du film, le réalisateur nous propose une œuvre où une mère veut le meilleur pour son fis et nous plonge dans l'époque des années 1980.
Ma part de Gaulois aborde le sujet de l'émancipation, car en grandissant Mourad veut sortir du joug de sa mère et faire ce qui lui plait.
La musique a une place importante aussi bien dans le film que pour Mourad et le réalisateur a fait appel à l'auteur du livre Magyd Cherfi qui nous offre des compositions et réarrangements assez réussis.
Il a également voulu avec la manière de filmer, nous offrir un long métrage avec des couleurs et des lumières qui nous plongent réellement dans le passé. La reconstitution des décors, des costumes est très vintage ce qui colle parfaitement à l'ambiance de l'époque.
Bien que se déroulant en 1980, ce film est très contemporain alors qu'il aurait pu être tourné de manière dramaturgique.
Sans prétention Malik Chibane nous offre un film honnête et il est bon de visionner ce genre de film sans se prendre la tête alors même que de vrais messages peuvent être saisis si l'on fait bien attention à ce que veut faire passer le réalisateur.
50 ans dans la vie d’une ferme… Haute Savoie, 1972 : la ferme des
Bertrand, exploitation laitière d’une centaine de bêtes tenue par trois
frères célibataires, est filmée pour la première fois. En voisin, le
réalisateur Gilles Perret leur consacre en 1997 son premier film, alors
que les trois agriculteurs sont en train de transmettre la ferme à leur
neveu Patrick et sa femme Hélène. Aujourd’hui, 25 ans plus tard, le
réalisateur-voisin reprend la caméra pour accompagner Hélène qui, à son
tour, va passer la main. A travers la parole et les gestes des personnes
qui se sont succédé, le film dévoile des parcours de vie bouleversants
où travail et transmission occupent une place centrale : une histoire à
la fois intime, sociale et économique de notre monde paysan.
A propos du réalisateur :
Gilles Perret est né en juin 1968 en Haute-Savoie où il vit toujours. Fils d’ouvrier, il a fait des études d’ingénieur. Il a travaillé dans les usines de la vallée de l’Arve en Haute-Savoie en début de carrière avant de se tourner un peu par hasard, puis par conviction, vers l’audiovisuel et le cinéma. Réalisateur de nombreux films documentaires, la plupart à caractère social et humaniste, il met en avant les gens de peu. L’Histoire sociale est au cœur d’une partie de son œuvre avec des films qui génèrent encore et toujours de nombreux débats en salles. Parmi les longs métrages on peut rappeler le superbe Reprise en main.
Les personnages du film :
- Les trois frères GAEC 1972 à 1998 : JOSEPH, ANDRÉ, JEAN et leur père François
- Les repreneurs de la ferme en 1997 et leurs enfants : Patrick et Hélène, leurs enfants Marc, Élodie et Cécile
- Les exploitants de la ferme en 2022 : Marc, Alex, Hélène et leurs familles
- Élodie et Cécile en 2022
DES PROJECTIONS DÉBATS AVEC LA MSA
La Mutualité Sociale Agricole (MSA) est, à elle seule dans le monde de l’agriculture, l’équivalent de la Cpam, de la Caf, de la Carsat et de l’Urssaf pour l’ensemble de ses adhérents, professionnels et particuliers, ainsi que leurs familles. Elle est non seulement opérateur des politiques publiques, mais aussi partenaire du monde agricole et animateur des territoires. Elle est, de ce fait, pleinement investie aux côtés de tous ses ressortissants : les exploitants, les salariés et les familles agricoles.Les questions sociales ont toujours été au cœur des films réalisés par Gilles Perret : c’est une dimension fondamentale commune avec le travail et les projets menés par la MSA. Pour le documentaire LA FERME DES BERTRAND, le partenariat visera, notamment lors de projections-débat dans les trois départements de la MSA Alpes du Nord (Isère, Savoie et Haute-Savoie), à faire de la diffusion de ce film un moment pour mettre en discussion la question de la transmission des exploitations, mais aussi la question des changements vécus par l’agriculture et les agriculteurs, hier comme aujourd’hui. On le sait, la transmission comme la reprise d’une ferme, tout comme toutes les évolutions que connaît l’agriculture, sont des temps sensibles. Informations et dates des projections-débats MSA aux côtés de Gilles Perret sont à retrouver sur alpesdunord.msa.fr
Alors que les agriculteurs font la une des médias en ce moment, ce film ne pouvait pas mieux tomber. J'avoue que je ne pensais pas être aussi captivée par ce documentaire fort intéressant.
Suivre sur trois générations une famille de paysans et voir l'évolution de la ferme est bien pensée. Des images d'archives avec les trois frères Joseph, André et Jean qui auront sacrifié leur vie de famille pour maintenir la ferme en état. Ils sont attachants car sous leurs airs un peu bourrus, ils sont instruits et ce par la lecture, le contact avec les autres et sans jamais avoir bougé de chez eux, ou presque. Ils sont assez ouverts d'esprit et très pointus dans leur manière de travailler.
La pénibilité ils ont connu, et il est quelque peu normal que désormais les machines remplacent les hommes pour certaines tâches, car mis le fait qu'ils n'avaient pas de vie de famille, ils ne prenaient pas de vacances, avaient très peu de distractions, et l'on peut se demander comment on peut passer une vie ainsi.
Les filles de Patrick et Hélène, alors gamines, interviennent avec un naturel désarment, à chaque changement de saisons, et nous raconte la nature qui change. On peut voir comment les agriculteurs, en l'occurrence les trois frères œuvraient et comment cela se passe de nos jours; ce qui nous permet de comparer la différence en quelques années.
La ferme qui est présentée dans ce film est située en Haute-Savoie. Lorsqu'il était enfant, le réalisateur allait s'y amuser car il habitait à quelques mètres de cette dernière. C'est en 1997, que Gilles Perret commence à filmer les protagonistes et donne d'ailleurs naissance à un mini-documentaire du nom de Trois frères pour une vie.
Ces mêmes frères, quelques années auparavant, en 1972, avaient déjà été filmés par Marcel Trillat et l'on retrouve certaines images dans La ferme des Bertrand.
On adore les moments avec André, qui a toujours le bon avis sur la ferme, les descendants, l'écologie et le réalisateur a eu la bonne idée de le faire intervenir au moment où l'on s'y attend le moins.
On voit peu par contre la période au moment de la reprise de la ferme par Hélène et Patrick.
La nostalgie n'est pas de mise dans ce long métrage, et les agriculteurs de la nouvelle génération travaillent avec leur temps, savent s’ouvrir aux nouvelles technologies tout en gardant un savoir faire propre et un respect profond pour l'environnement. D'ailleurs les "anciens" qui étaient pour la modernisation ne trouvent rien à y redire.
L'amour de leur terre, de leurs animaux est primordiale, surtout pour la première génération. Des personnages peut être pas fortunés, en ce qui concerne les trois frères, mais ont une richesse du cœur débordante qui nous émeut au plus profond de nous mêmes. La ferme des Bertrand est un moment de visionnage intéressant, cultivant, et tellement authentique.
MA NOTE : 3.9/5
Crédits photos et vidéo : Copyright Laurent Cousin - Jour2Fête
SORTIE EN SALLE LE 31 JANVIER 2024 LA FERME DES BERTRAND Réalisé par Gilles Perret Distribué par Jour2Fête Genre : Documentaire Origin...
Avec : Blandine Mouret, Erika Regimbeau, Pascale Maupin, Nicolas Pigny, Rose-Marie Lepage, Severine Lefrançois, Thierry Fouconnier, Sylvaine Cassol, Marie-Christine Vacavant, Anne Chanoine, Muriel Gaudry, Marilyne Dumoulin. Guest : Laurent Pruvot, Alexandre Hebert, Mathieu Duvanel, Patrick Michaut, jean-Michel Mouret, Philippe Prudhomme, Jeannelle Szulc, & Jean-Pierre Garcia
Distribué par Aviva Films
Genre : Fiction
Origine : France
Durée : 1 h 16
Synopsis :
L’histoire de M. &
Mme Toutlemonde est un ensemble de portraits, composé de dix femmes et
deux hommes, toutes et tous héros de leur vie ordinaire. Douze
personnalités différentes qui nous dévoilent leurs secrets les plus
intimes, et s’efforcent de faire face au même questionnement :’’Comment
écrire sa vie ?…’’
A propos du réalisateur :
Jean-Michel Noirey est un comédien de théâtre habitué, des scènes nationales et théâtres publics depuis de nombreuses années. On le retrouve aussi au cinéma, où il joue sous la direction de : Bertrand Blier, Claude Chabrol, Rose Bosch, Dominique Choisy, Régis Varnier, Nicolas Boukrief, Bertrand Tavernier, Julie Lopez Curval ... Il écrit et met en scène également pour le théâtre, et anime la troupe du ‘’Théâtre du Monde Entier’’ en résidence à ‘’l’École de Ponthoile’’, Espace de Création Artistique en Baie de Somme.
Il écrit, réalise et produit entre : 2012 / 2013 / 2014 / 2015 ... Quatre documentaires de 52 minutes sur la vie des pêcheurs de la Baie de Somme :
‘’Paroles de Pêcheurs’’ Ché Pêqueux d’coques (Les pêcheurs de coques) Ché Ramasseux (Les pêcheurs de végétaux maritimes) Les Sautrelleux (Les pêcheurs de crevettes) La Foret des Bouchots (Les pêcheurs de moules)
Les quatre films ont été en Sélection officielle au : Festival International du Film d’Amiens. FIGRA ‘’Festival international du grand reportage.
‘’M & Mme Toutlemonde’’ est son premier film de fiction. Il a été retenu en Sélection officielle ‘’Catégorie Coup de Cœur’’ au : Festival International du Film d’Amiens (2021 / 41 ème édition)
D'après le réalisateur :
L’histoire de M. & Mme Toutlemonde est un ensemble de portraits, composé de dix femmes et deux hommes, toutes ettous héros de leur vie ordinaire. Douze personnalités différentes qui nous dévoilent leurs secrets les plus intimes, et s’efforcent de faire face au même questionnement : ’’Comment écrire sa vie ?...’’.
Une humeur domine ; suivre le mieux possible le chemin chaotique de la vie, et comme au théâtre, la comédie peut devenir drame, tragédie et parfois l’inverse. La roue tourne ... ’’Est-ce qu’un rêve qui ne se réalise pas devient un mensonge ?’’ comme le chante Bruce Springsteen. La réponse serait elle dans les regards. L’œil qui donne vie au visage et nous révèle les profondeurs de l’âme.
A l’égal du peintre qui pose son chevalet devant son sujet, j’ai posé la caméra face aux visages, au plus près. Inspiré par ce que fait dire François Truffaut au héros masculin dans son film ‘’La Sirène du Mississippi’’ « Voir un visage, comme un paysage ». Un paysage, qui prend tout le cadre et se raconte, couleurs, ombres, traits, comme autant de vallons, de récifs, de crevasses, d’incidents géographiques révélateurs. Photographier en priorité et sans détours, cette partie du corps qui selon Antonin Artaud est «non finie». Nos cicatrices éternelles, blessures vivantes ...
Malgré les conditions modestes misent à disposition pour la réalisation de ce film, je souhaitai dès le départ du tournage, traiter l’image le plus simplement possible, de manière brute, une écriture à la limite du reportage. Rester au plus proche des acteurs, des personnages, à l’écoute de l’émotion, Tenter, d’appliquer une écriture empreinte de ‘’vérité’’. - Jean-Michel Noirey
L’origine :
Dix comédiennes, deux comédiens et un metteur en scène qui, en Mars 2020 se trouvent interdits de théâtre et de public par la pandémie. Une comédie va donner vie, malgré l’adversité, à des personnages ... M. & Mme Toutlemonde, devient un film en cinq actes.
Résumé :
L’une, voulait être actrice, elle évoque son premier amour... L’autre cherche dans la figure du père-instituteur, l’origine de sa vocation. Une serveuse dans un bar se sait destinée à une carrière de chanteuse à succès. Sur la place, une péripatéticienne fait les cent pas et cherche toujours un amour impossible. La fille d’un boucher a appris à compter tout en enfilant son tutu, rouge comme ses chaussons de danseuse. Une femme née à Meudon, se croît Italienne. Une jeune fille fuit sa mère qui voulait un garçon, un Bruno comme à Napoli. Une vieille fille vient d’hériter d’une maison au bord de la mer, en Baie de Somme mais elle déteste l’eau.
Une jeune femme pour échapper à la violence qui a détruit sa famille, a pris les chemins de l’exil depuis le centre de l’Afrique. Une autre encore, découvre sur le tard ses responsabilités de mère. Toutes et tous vont se présenter, se définir en quelques brèves séquences. Petit à petit, les gros plans de leurs vies s’élargissent à leur univers proche. Les histoires s’installent. Les êtres se racontent. La parole se libère. Les hommes en sont les témoins directs, les contre-points.
Tourné avec une équipe légère, les images de ce film ont été réalisées et produites dans la Région Hauts de France en Picardie Maritime, avec des acteurs et actrices non-professionnel(le)s, faisant parti(e)s des Ateliers du Théâtre du Monde Entier. Suite à la crise du COVID-19, et devant l’impossibilité réelle de monter sur scène et de partager, ce qui devait devenir une pièce en cinq actes est devenu un film.
Ces différents portraits, surtout de femmes à qui ont fait la part belle, sont intéressants.
Ces gens ordinaires vont tâcher de faire de leur existence un moment extraordinaire. Certains y réussiront, d'autres moins et à chaque fois dans des situations ou des contextes différents.
Le film vaut surtout par l'interprétation naturelle. Un long métrage peu commun qui aurait dû être joué au théâtre, d'ailleurs dès le début on parle d'acte I, et qui en fait trouve toute sa place au cinéma.
MA NOTE : 3/5
Sélection Officielle / Festival International du Film d’Amiens
‘’ Catégorie Coup de Cœur ‘’
Crédits photos et vidéo : Aviva films - Jean-Michel Noirey
SORTIE EN SALLE LE 31 JANVIER 2024 M. & Mme TOUTLEMONDE Réalisé par Jean-Michel Noirey Avec : Blandine Mouret, Erika Regimbeau, Pa...
Avec : Khaled Hamdan, Abeer Mohammed, Samah Alamrani
Distribué par Paname Distribution
Genre : Drame
Origine : Yémen, Soudan, Arabie Saoudite
Durée : 1 h 31
Synopsis :
Isra’a
vit avec son mari Ahmed et ses trois enfants dans le vieux port de la
ville d’Aden, au sud du Yémen. Leur vie quotidienne est rythmée par les
effets de la guerre civile : contrôles militaires dans les rues, pannes
de courant fréquentes, et rationnement de l’eau. Ahmed, qui travaillait
pour la télévision, a dû quitter son poste à la suite de nombreux
salaires impayés, pour devenir chauffeur. Ils ont à peine de quoi
offrir à leurs enfants une vie normale et une bonne éducation.
Quand Isra’a apprend qu’elle est à nouveau enceinte, le couple doit
faire face à une nouvelle crise. Ils savent tous les deux qu’ils ne
peuvent pas se permettre un quatrième enfant, d’autant qu’ils doivent
déménager dans un logement moins cher et qu’il faut payer les frais
d’inscription d’école. Ensemble, ils décident d’avorter. Une amie
médecin va peut être les aider….
A propos du réalisateur :
Amr Gamal, né en 1983 en Pologne, est un réalisateur et un metteur en scène de théâtre yéménite. En 2003, il a reçu le Prix du président pour l’écriture dramatique. En 2005, Gamal a créé la troupe de théâtre Khaleej Aden, dont il a écrit et dirigé toutes les productions théâtrales depuis 2005. Sa pièce MA’K NAZEL est devenue la première pièce yéménite à être jouée en Europe (Berlin) après son grand succès au Yémen. Au printemps 2018, la production de son premier long métrage, Ten Days Before the Wedding, a commencé. Le film a été projeté en avant-première à Aden au cours de l’été, devenant ainsi le premier film à faire l’objet d’une exploitation commerciale au Yémen au cours des trois dernières décennies. Le film a continué à être projeté pendant plus de 8 mois et est devenu la nomination officielle du Yémen aux Oscars en 2018. Amr Gamal vit et travaille à Aden, au Yémen.
Son film Les Lueurs d’Aden est le premier film de fiction yéménite à être distribué en France.
A propos des interprètes :
Khaled Hamdan est Ahmed dans le film. C'est un acteur Yéménite. On a pu le voir dans 10 days before the wedding et dans les séries TV Khaf Ashams, Portes verrouillées et Dernière chance.
Abeer Mohammed interprète avec brio Isra'a. Également actrice Yéménite, elle trouve ici son premier grand rôle. Elle sera prochainement à l'affiche de Djinn dans lequel elle tient un petit rôle.
Pour en savoir un peu plus sur le Yémen :
LA PLACE DE LA CHARIA DANS LE DROIT
Le Yémen fait partie des pays dans lesquels l’islam est religion de l’État. À ce titre et aux côtés de l’Arabie saoudite, de l’Iran, du Pakistan ou de l’Afghanistan, il applique la charia et la Constitution (1990, art. 159) prévoit que le président de la République, le vice-président, le premier ministre, les ministres et les membres de l’Assemblée représentative doivent prêter serment sur le Coran et la Sunna.
L’AVORTEMENT AU MOYEN-ORIENT ET EN AFRIQUE DU NORD
Près de 80 % des femmes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord vivent dans des pays où le droit à l’avortement est restreint. Voire, pour 55 % d’entre elles, dans des pays où l’IVG n’est autorisée que pour sauver la vie de la mère. En général, les autorités religieuses musulmanes considèrent que l’avortement interfère avec la volonté de Dieu qui, seul, a droit de vie et de mort. Cependant, les différents courants de l’islam n’ont pas tous le même point de vue sur la question. Les Lueurs d’Aden aborde cette tension à l’intérieur de l’islam sur la règle commune. Ainsi, dans le chafiisme qui domine certaines régions d’Afrique, l’IVG est autorisée jusqu’à 40 jours de grossesse, certains imams chafiistes tolérant l’avortement jusqu’au 120e jour. Dans le courant hanbalite, majoritaire en Arabie saoudite et aux Émirats Arabes Unis, certains chefs religieux autorisent également l’avortement jusqu’au quatrième mois alors que le malikisme qui prédomine en Afrique du Nord, considère le fœtus comme un être vivant en devenir et interdit totalement l’avortement. L’enjeu de l’avortement est la protection de la mère, et au Yémen les avortements ne sont autorisés que « pour sauver la vie d’une femme enceinte », ce qui en fait l’une des lois sur l’avortement les plus strictes du Moyen-Orient et du monde.
Il est rare de voir un film Yéménite sur les écrans français, et pourtant celui-ci y trouve toute sa place, par son sujet et l'intérêt que nous procure le réalisateur. D'ailleurs, ce dernier s'est inspiré d'une histoire vraie pour son scénario.
L'avortement est donc la thème central de ce long métrage. Il va toucher un couple, et le mari va se sentir autant concerné que sa femme car ils n'ont foncièrement pas les moyens d'accueillir un nouvel enfant. De ce fait, bien que croyants, ils vont adapter leur religion suivant des textes mais qui vont dans leur sens. Reste à trouver la personne qui voudra bien le faire.
Nous suivons donc le parcours de ce couple, qui cherche à tout prix à ce que la femme avorte. D'ailleurs dans le monde, l'avortement refait surface et polémique dans de nombreux pays comme nous avons pu le constater récemment.
De nombreux plans fixes, font que les comédiens paraissent plus naturels dans cette œuvre que l'on peut parfois apparenter à un documentaire par le fait que l'on voit vraiment ce qu'il se passe dans cette ville chaotique et comment vivent les autochtones, car rien n'est occulté.
Les lueurs d'Aden a une certaine esthétique car la lumière joue beaucoup surtout avec les coupures de courant qui donnent des scènes parfois très sombres ou alors enveloppées par une lumière vive parfois blanchâtre que procure l'énergie solaire.
Ce long métrage tellement réaliste nous permet de suivre le parcours d' Isra'a et Ahmed, ainsi que de Muna, la personne qui serait le plus susceptible de les aider mais restera t'elle sur ses convictions qui lui dictent de ne pas faire le geste irréparable ou cèdera t'elle ?
Ces personnages de classe moyenne nous embarquent dans leur vie bouleversée et compliquée, car ils n'ont plus de moyens, perdent leur logement, avec l'arrivée d'un énième enfant qui se présente et qui leur complique la vie moralement, ils ne savent vraiment pas de quoi demain sera fait. Ils sont livrés à une lutte contre le temps et malgré cela ils restent toujours dignes.
Les lueurs d'Aden nous montre une réalité qu'il faut prendre en compte, car nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne, et accepter ce que l'ont voit car les gens dans le monde ne sont pas égaux et ce film, d'une sobriété totale, ne peut que nous faire nous questionner.
MA NOTE : 3.8/5
Festival(s) & Prix
:
Berlin 2023 - Panorama - Prix Amnesty International
Chicago 2023 - Gold Hugo / Grand Prix
Crédits photos et vidéo : Paname Distribution
SORTIE EN SALLE LE 31 JANVIER 2023 LES LUEURS D'ADEN Titre original : The Burdened Réalisé par Amr Gamal Avec : Khaled Hamdan, Abe...