Théâtre (critique) : De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites

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Lorsque vous découvrez le titre de cette pièce, c'est d'abord l'étonnement : "De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites" !!! Vous vous demandez si vous allez assister à un cours de sciences ou de mathématiques.

La première chose qui m'a attiré afin d'aller voir cette pièce, c'est Isabelle Carré, je dois être honnête. Isabelle Carré est une comédienne que j'adore. De plus, raison supplémentaire pour aller assister à une représentation "De l'influence...." , pour la première fois c'est elle qui met en scène.

J'étais donc à la première le jeudi 17 décembre. Quand vous rentrez dans la salle, le décor vous surprend, un appartement miteux, avec du papier déchiré, une moquette sale, un "bordel" pas possible sur la scène, des bouteilles qui traînent et deux jeunes filles impassibles sur la scène qui attendent que la pièce commence.
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Dans le fond un tableau qui servira de paravent pour que les artistes se changent durant le spectacle.
19 h la pièce débute. Les deux jeunes filles s'animent, et cachée sous les couvertures du lit qui fait office de chaise, de canapé, de tout, Isabelle Carré émerge et l'histoire débute.

Un trio féminin durant 1 h 40 à peu près, Isabelle Carré en tête. Celle qui nous a plus habitué à des rôles de jeunes filles ou femmes douces, sensibles, candides, n'y va pas par 4 chemins dans son rôle. Béatrice Hundsdorfer (Isabelle Carré), qui élève seule ses filles, est dure en parole, surtout avec l'une d'elle. Buvant, fumant comme un pompier, égocentrique, une femme qui a tout raté dans sa vie et qui n'a aucune envie qu'une de ses filles ne réussissent dans la vie.

Tour à tour cinglante, aigrie, triste, joyeuse, son jeu n'est jamais caricatural et elle transmet son mal être aux spectateurs et à ses filles de scène. Habillée d'une longue robe d'hôtesse immonde aux couleurs criardes, elle passe de la joie à la peine, en femme paumée qu'elle interprète étonnamment bien. Incroyable durant une longue scène de danse. Tellement risible et ridicule dans sa dernière tenue, alors qu'elle se veut belle, et pourtant on éprouve de la pitié pour cette femme qui a pourtant été désagréable tout au long de la représentation.
Les deux jeunes comédiennes sont justes, fraîches, belles et interprètent avec brio leur rôles de filles de... L'une, Ruth (Alice Isaaz qui a des faux airs à Lou De Laâge), est blonde comme sa mère, délurée, aimant les garçons, le maquillage, sortir, et l'autre Matilda (Armande Boulanger en alternance avec Lily Taïeb), brune timide et passionnée par l'école, lorsqu'elle a le droit de s'y rendre, et plus particulièrement par les sciences.
De longs silences durant la pièce, mais jamais pesants, Isabelle Carré a fait un travail remarquable pour la mise en scène de cette pièce adapté du texte de Paul Zindel qui avait donné lieu à un film américain "(The Effect of Gamma Rays on Man-in-the-Moon Marigolds" réalisé par Paul Newman en 1972.

Une fin comme comme on en n'attend pas, et la vilaine ne sera peut être pas celle que l'on pourrait croire. 

Isabelle carré réussit haut la main sa première mise en scène. Très sobre, sans effets spéciaux, sans artifices. Une pièce à voir car elle change de tout ces vaudevilles ou pièces convenues qui se jouent un peu partout. Une pièce poignante qui peut être dérangeante mais qui au fond a beaucoup de sens et de profondeur.
1 Place Charles Dullin
75018 PARIS.
Métro : Pigalle ou Anvers.
Tel : 01 46 06 49 24
De Paul Zindel
Mise en scène : Isabelle Carré

Adaptation et collaboration à la mise en scène : Manèle Labidi-Labbé
Scénographie : Delphine Sainte-Marie
Lumières : Franck Thévenon
Costumes : Nathalie Chesnais
Avec : Isabelle Carré, Alice Isaaz, Armande Boulanger en alternance avec Lily Taïeb
Depuis le 17 décembre 2015 et jusqu'au 6 février 2016

Du mardi au samedi à 19h, matinée samedi à 17h

Le sujet

Dans la société américaine en pleine mutation des années 70, Béatrice Hundsdorfer rêve d’ouvrir un salon de thé élégant alors qu’elle élève seule, et non sans peine, ses deux filles. Deux adolescentes au caractère opposé : Ruth, 17 ans, est fantasque et rebelle, Mathilda,13 ans, est introvertie et, passionnée de sciences, étudie l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites... 
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