Critique film Touch - Nos étreintes passées réalisé par Baltasar Kormákur
EN SALLE LE 30 JUILLET 2025
TOUCH - NOS ÉTREINTES PASSÉES
Nos étreintes passées
Titre original : Snerting
Réalisé par Baltasar Kormákur
Avec : Egill Olafsson, Pálmi Kormákur Baltasarsson, Kōki, Masahiro Motoki, Narahashi, Ruth Sheen, Masatoshi Nakamur, Meg Kubota
Distribué par Condor Distribution
Genre : Drame, Romance
Origine : Islande
Durée : 2 h 01
Synopsis :
Au crépuscule de sa vie, Kristofer, un islandais de 73 ans, se met en
tête de retrouver la trace de Miko, son amour de jeunesse. Il s’envole
alors pour Londres, à la recherche de ce petit restaurant japonais où
ils se sont rencontrés cinquante ans plus tôt. Kristofer l’ignore, mais
sa quête, à mesure que les souvenirs refont surface, va le mener
jusqu’au bout du monde.
Ma critique :
Touch, nos étreintes passées est un film qui m'a énormément touchée pour diverses raisons. Déjà par le côté romantique - mais pas "gnan-gnan" comme on peut le voir parfois. Également par cet homme qui n'a jamais cessé d'aimer une femme qu'il a adoré par le passé et qui l'aura toujours rattrapé tout au long de sa vie par la pensée.
Par l'aspect "je fonce" avant qu'il ne soit trop tard, et par tout un tas d'autres raisons que l'on découvre au fur et à mesure de ce beau long métrage.
Kristofer, un homme qui vit, et qui a un restaurant en Islande, n'a plus sa femme et se remémore le passé. Atteint d'une maladie, et avant qu'il ne soit trop tard, il prend la décision de tenter de retrouver une jeune fille Japonaise qu'il a rencontrée et aimée à Londres.
Faisant fi de la pandémie qui sévit, du trouble dont il est atteint, des appels incessants de sa fille, il quitte l'Islande et part à la recherche de Miko, cette japonaise qu'il aimait à la folie.
C'est via le biais de flashbacks durant tout le film que l'on va retrouver le protagoniste Kristofer - jeune et moins jeune - et repartir de ses années en Grande-Bretagne jusqu'au Japon où l'histoire va le mener.
Ce long métrage inspiré d'un livre éponyme - Touch (Snerting) de Ólafur Jóhann Ólafsson - n'aborde pas que le thème éternel de l'amour, il est bien plus profond que cela.
En effet, avec comme toile de fond la bombe d'Hiroshima qui a fait des
morts, mais causé des dommages mentaux mais aussi physiques sur les
descendants, elle se rappelle à ceux qui l'ont vécu, éternellement.
Et puis il y a cette culture Nipponne différente de celle de l'Europe, et qui montre les différents visages de chaque peuple.
Nous sommes vite captivés par cette histoire insolite d'un jeune garçon islandais, étudiant, puis travaillant à Londres, qui va rencontrer Miko dans le restaurant de son père. Ils vont tomber éperdument amoureux, mais l'amour n'est pas si simple.
Leur amour n'est donc pas facile à gérer. Même si Miko s'adapte vite à la vie anglaise, elle est toujours rattrapée par son devoir envers son père.
Allant de Kristofer âgé à celui qu'il fût, avec l'expérience acquise, ce dernier a pris de l'assurance et comme le temps lui est compté, qu'il est veuf, il qu'il n'a plus rien à perdre, il va accomplir des choses, qu'il n'aurait sans doute pas faites auparavant. Il va se rendre dans les lieux qu'il n'aurait jamais imaginé et oser explorer son passé pour découvrir la vérité.
Sans porter aucun jugement, le réalisateur nous conte une histoire, comme il doit en exister d'autres de par le monde, et nous entraîne dans une œuvre que l'on suit avec intérêt, en voulant toujours savoir la suite et surtout la fin. Ce dernier s'en sort réellement très bien en mêlant présent et passé sans jamais nous perdre.
De plus, la reconstitution de Londres dans les années 70 est très bien faîte que ce soit au niveau des décors, des costumes et autres.
Les interprètes - jeunes et moins jeunes - sont tous excellents et nous font vibrer bien souvent.
Une réelle profondeur émane de ce film, et cette romance pure et dure fait tellement de bien. Elle nous prouve qu'il n'est jamais trop tard.... et que l'amour n'a pas de frontière.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Acteur, producteur et réalisateur, Baltasar Kormákur est une figure majeure du cinéma, du théâtre et de la télévision. Né en 1966 en Islande, d’un père espagnol et d’une mère islandaise, tous deux artistes reconnus – Kormákur obtient un diplôme d’art dramatique de l’Académie Islandaise des Arts en 1990, et intègre immédiatement le Théâtre National islandais. Il s’impose dans des rôles de jeune premier – et enchaîne des rôles de premier plan pendant près d’une décennie. C’est pendant cette période déterminante qu’il se passionne de plus en plus pour les chefs-d’œuvre du théâtre classique comme Shakespeare (Roméo et Juliette), Tchekhov (La Mouette, Les Trois Sœurs, Ivanov), Ibsen (Une maison de poupée), Dostoïevski (L’Idiot) et Federico García Lorca (Noces de sang). Pour le Théâtre National, il met également en scène des adaptations de grands classiques saluées par la critique, tels qu’Hamlet de Shakespeare, Peer Gynt d’Ibsen et ‘Tis Pity She’s a Whore du dramaturge du 17e siècle John Ford. Acteur phare des années 1990, il se fait rapidement un nom au cinéma. Animé par l’envie de réaliser, il quitte le Théâtre National et fonde sa propre compagnie, The Air Castle, où il produit et dirige plusieurs pièces et comédies musicales à succès. Il y revient ponctuellement pour diriger des classiques comme Peer Gynt d’Ibsen ou Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare. En 2000, il crée Blueeyes Productions / Sögn et réalise son premier long métrage, 101 Reykjavik, avec Victoria Abril. Le film devenu un succès mondial, Kormákur figure alors sur la liste des « 10 réalisateurs à suivre » établie par Variety et reçoit le prix de «Révélation de l’année» au Festival International du Film de Toronto.
Depuis, il poursuit une carrière internationale en tant que réalisateur, producteur et scénariste, réalisant notamment Jar City, Contraband, 2 Guns, Everest, The Oath, Adrift, et plus récemment, Beast. En 2012, il se tourne vers la fiction télévisée et fonde RVK Studios, sous la bannière duquel il produit désormais tous ses projets. La première série du studio, Trapped, rencontre un immense succès en Islande et s’exporte dans le monde entier. Aujourd’hui, RVK Studios est la plus grande société de production d’Islande et propose également ses services pour des projets internationaux
Note d'intention du réalisateur :
"À la lecture du roman Touch (Snerting), j’ai vite compris que c’était l’histoire d’amour que je cherchais depuis longtemps. Les prémices sont toutes simples : Kristófer
est veuf et il part à la recherche de son premier amour, une femme dont
il a perdu la trace il y’a cinquante ans. Plus le récit avançait, plus
j’étais captivé
par la manière dont l’auteur Ólafur Jóhann Ólafsson replonge dans l’un
des drames les plus horribles de l’Histoire – pour en transmettre toute
la portée
émotionnelle à ses lecteurs. Il se concentre sur l’histoire d’amour
d’un couple impactée par les conséquences d’une guerre révolue. Ce livre
révèle comment les blessures d’un conflit peuvent traverser le temps et considérablement affecter les générations futures. J’ai
été touché par la bienveillance avec laquelle il a raconté cette
histoire – sans jugement ni prises de positions tranchées. J’y ai vu un
rappel important du chaos
de la Seconde Guerre mondiale, de ses conséquences catastrophiques ; et
à quel point nous sommes proches de répéter les erreurs du passé. Ayant
grandi
dans l’ombre de la Guerre Froide, la bombe atomique représentait une
menace constante. Contrairement à notre génération, je doute que les
jeunes d’aujourd’hui mesurent pleinement ses dangers et ses répercussions. Étant
surtout connu aux États-Unis pour mes films plus commerciaux, d’action
et de survie, le public pourrait voir dans ce drame amoureux une rupture
dans
ma carrière. Mais en réalité, j’ai débuté comme comédien et metteur en
scène de théâtre, avec des pièces de Shakespeare, Ibsen, Tchekhov ou
encore ’Tis Pity She’s a Whore
de John Ford. Ma filmographie islandaise comprend aussi des comédies
noires, des thrillers psychologiques et des drames intimistes souvent axés sur la famille. J’avais
entendu parler d’histoires vraies de personnes en quête d’un amour
perdu ou d’un être cher à un stade avancé de leur vie. Egill Ólafsson
par exemple, qui
incarne Kristófer âgé, m’a confié que sa mère avait quitté son père
pour retrouver son premier amour, un homme avec lequel elle a fini sa
vie. Cela a rendu l’histoire
du film encore plus réel pour nous deux. L’état mental et physique
d’Egill, qui souffrait depuis peu de la maladie de Parkinson, a
compliqué le tournage, tout
en donnant de la profondeur à son interprétation. Son corps fatiguait
parfois, mais l’artiste en lui restait jeune, vibrant d’une énergie
créative inépuisable. L’histoire
personnel de Kristófer m’a touché à de nombreux niveaux. Par
expérience, je sais que les erreurs de jeunesse – dues à l’inexpérience,
à un manque de
considération ou d’empathie – peuvent revenir nous hanter. Le besoin de
tourner la page devient un véritable poids sur les épaules. J’espère
que TOUCH saura
toucher aussi bien les jeunes que les moins jeunes, ceux qui ont perdu
un amour comme ceux qui le cherchent encore ardemment". - Baltasar Kormákur
A propos des interprètes
Artiste d’une rare polyvalence, à 20 ans Egill Ólafsson rencontre le succès dans la musique en étant le lead charismatique d’un groupe extrêmement populaire. Depuis, il mène une carrière de chanteur, compositeur-interprète remarquable. Le métier d’acteur s’est imposé naturellement, et il compte aujourd’hui plus de 30 rôles à son actif – tout en continuant de s’aventurer dans des registres musicaux éclectiques, allant de la pop au folk en passant par le rock. Toujours capable de se réinventer, Ólafsson demeure une figure incontournable de la scène musicale islandaise, toutes générations confondues
Étudiant en arts visuels, Pálmi Kormákur a récemment été admis à la prestigieuse Royal Academy of Art (KABK) de La Haye, pour y étudier les sciences de l’art.
Bien qu’il ait interprété plusieurs petits rôles dans son enfance, TOUCH marque sa première véritable apparition dans un rôle principal au cinéma.
Née Mitsuki Kimura, Kōki est une actrice et mannequin basée à Tokyo, active sur la scène internationale. Elle débute à 15 ans en posant en couverture de Elle Japon, puis devient l’ambassadrice de grandes maisons de couture. En 2021, elle est la première Japonaise à représenter mondialement une marque de cosmétiques américaine.
Kōki fait ses premiers pas au cinéma en 2022 dans Ushikubi Village, connu aussi sous le titre Ox-Head Village, sous la direction du réalisateur de renommée internationale, Takashi Shimizu. Son interprétation lui vaut le prix de la Meilleure Révélation japonaise aux Blue Ribbon Awards en 2023. En 2025, elle joue dans Tornado, un long métrage de John Maclean.
Masahiro Motoki accède à la notoriété dans les années 1980 avec le trio pop Shibugaki Tai, avant de se consacrer pleinement à une carrière cinématographique. En 2008, il apparaît dans Departures (Okuribito), qui décroche l’Oscar® du Meilleur Film Étranger. Sa performance lui vaut de remporter le Prix du Meilleur Acteur aux Asia Pacific Screen Awards 2009, ainsi que des distinctions aux Asian Film Awards et aux Awards de l’Académie Japonaise.
On l’a également vu dans The Long Excuse (2016), The Emperor in August, The Big Bee (2015), ou encore dans Chûgoku no chôjin (1998).
MA NOTE : 4/5
Festival et prix :
Korean Film Festival
Festival du film de Cabourg : Prix coup de cœur du Public
Crédits photos et vidéo : © 2025 Condor Distribution
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