Après la mort tragique de Nat, victime de pollution à la poussière, March sombre dans le deuil. Mais son quotidien bascule lorsqu’il découvre que l’esprit de sa femme s’est réincarné dans un aspirateur. Bien qu’absurde, leur lien renaît, plus fort que jamais — mais loin de faire l’unanimité. Sa famille, déjà hantée par un ancien accident d’ouvrier, rejette cette relation surnaturelle. Tentant de les convaincre de leur amour, Nat se propose de nettoyer l’usine pour prouver qu’elle est un fantôme utile, quitte à faire le ménage parmi les âmes errantes...
Ma critique :
Voilà un film peu commun, difficile de cataloguer dans un genre.
Un homme envahi par la poussière décide d'aller acheter un aspirateur. De là il entend quelqu'un tousser lorsqu'il a fini d'aspirer. Il fait appel au réparateur qui va lui raconter une histoire qui s'est déroulée dans une usine, où un homme est mort à cause de la poussière, et lui avoue que l'aspirateur est certainement hanté par l'âme du défunt.
Puisque l'histoire se déroule en Thaïlande, pays largement souillé par la poussière, le réalisateur fait donc référence à la pollution mais aussi à une certaine catégorie du peuple qui est considéré comme des moins que rien.
Ce film pousse donc à la réflexion, car nous avons tous plus ou moins de la poussière qui nous empoisonne la vie dans tous les sens du terme.
Cette histoire d'amour sur fond de fantôme, mais de surcroît se trouvant dans un aspirateur, peine à convaincre la famille, qui ne veut pas y croire.
Esthétiquement le réalisateur propose des images neutres, voire maussades, comme si justement la caméra avait un voile. Peut-être un voile de poussière puisqu'il y fait largement référence.
Les couleurs sont loin d'être criardes, nous sommes plus dans des coloris assez fades ce qui apporte un côté blafard à ce film.
Il est certain que le sujet est assez bizarre, limite absurde, et qu'il faut adhérer à ce genre de cinéma. Un poil trop long pour ma part - tout de même 2 h 10 - surtout avec beaucoup de narration.
Même si ce long métrage sort de l'ordinaire, il faut toutefois adhérer à ce style et au sujet traité. De plus, il reste tout de même extrêmement lent.
Les comédiens sont bons, l'intrigue, et un final que l'on n'attend pas forcément, apportent un plus à cette œuvre qui reste toutefois déstabilisante.
Un film décalé, vraiment étrange, tout comme les esprits peuvent l'être... Il en séduira certain(e)s et en laissera d'autres indécis.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Ratchapoom Boonbunchachoke est un cinéaste d’origine Teochew-Hainanaise. Né, élevé et basé à Bangkok, il est diplômé du département cinéma de l’Université Chulalongkorn.
Il travaille actuellement à temps plein comme scénariste pour un studio, écrivant des longs métrages commerciaux et des séries télévisées.
Outre l’écriture, il enseigne également la théorie du cinéma et l’écriture de scénarios dans les universités et travaille comme critique de cinéma.
En 2020, Ratchapoom a été sélectionné pour participer au programme Berlinale Talents. Son court métrage RED ANINSRI ; OR, TIPTOEING ON THE STILL TREMBLING BERLIN WALL a été sélectionné pour Locarno en 2020 et a remporté le Prix du Jury Junior - Léopards de Demain (Compétition Internationale).
Plus récemment, il a développé une série de films de différentes durées explorant l’histoire coloniale et la situation postcoloniale de la Thaïlande.
FANTÔME UTILE, le dernier film de cette série et son premier long métrage, a eu sa première mondiale à la Semaine de la Critique de Cannes 2025.
MA NOTE : 3.3/5
Crédits photos et vidéo : JHR Films - |Copyright 185 FILMS CO.,LTD.
AU CINÉMA LE 27 AOÛT 2025 FANTÔME UTILE Titre original : Pee Chai Dai Ka Titre anglais : A useful Ghost Réa...
Avec : Egill Olafsson, Pálmi Kormákur Baltasarsson, Kōki, Masahiro Motoki, Narahashi, Ruth Sheen, Masatoshi Nakamur, Meg Kubota
Distribué par Condor Distribution
Genre : Drame, Romance
Origine : Islande
Durée : 2 h 01
Synopsis :
Au crépuscule de sa vie, Kristofer, un islandais de 73 ans, se met en
tête de retrouver la trace de Miko, son amour de jeunesse. Il s’envole
alors pour Londres, à la recherche de ce petit restaurant japonais où
ils se sont rencontrés cinquante ans plus tôt. Kristofer l’ignore, mais
sa quête, à mesure que les souvenirs refont surface, va le mener
jusqu’au bout du monde.
Ma critique :
Touch, nos étreintes passées est un film qui m'a énormément touchée pour diverses raisons. Déjà par le côté romantique - mais pas "gnan-gnan" comme on peut le voir parfois. Également par cet homme qui n'a jamais cessé d'aimer une femme qu'il a adoré par le passé et qui l'aura toujours rattrapé tout au long de sa vie par la pensée.
Par l'aspect "je fonce" avant qu'il ne soit trop tard, et par tout un tas d'autres raisons que l'on découvre au fur et à mesure de ce beau long métrage.
Kristofer, un homme qui vit, et qui a un restaurant en Islande, n'a plus sa femme et se remémore le passé. Atteint d'une maladie, et avant qu'il ne soit trop tard, il prend la décision de tenter de retrouver une jeune fille Japonaise qu'il a rencontrée et aimée à Londres.
Faisant fi de la pandémie qui sévit, du trouble dont il est atteint, des appels incessants de sa fille, il quitte l'Islande et part à la recherche de Miko, cette japonaise qu'il aimait à la folie.
C'est via le biais de flashbacks durant tout le film que l'on va retrouver le protagoniste Kristofer - jeune et moins jeune - et repartir de ses années en Grande-Bretagne jusqu'au Japon où l'histoire va le mener.
Ce long métrage inspiré d'un livre éponyme - Touch (Snerting) de Ólafur Jóhann Ólafsson - n'aborde pas que le thème éternel de l'amour, il est bien plus profond que cela.
En effet, avec comme toile de fond la bombe d'Hiroshima qui a fait des
morts, mais causé des dommages mentaux mais aussi physiques sur les
descendants, elle se rappelle à ceux qui l'ont vécu, éternellement.
Et puis il y a cette culture Nipponne différente de celle de l'Europe, et qui montre les différents visages de chaque peuple.
Nous sommes vite captivés par cette histoire insolite d'un jeune garçon islandais, étudiant, puis travaillant à Londres, qui va rencontrer Miko dans le restaurant de son père. Ils vont tomber éperdument amoureux, mais l'amour n'est pas si simple.
Leur amour n'est donc pas facile à gérer. Même si Miko s'adapte vite à la vie anglaise, elle est toujours rattrapée par son devoir envers son père.
Allant de Kristofer âgé à celui qu'il fût, avec l'expérience acquise, ce dernier a pris de l'assurance et comme le temps lui est compté, qu'il est veuf, il qu'il n'a plus rien à perdre, il va accomplir des choses, qu'il n'aurait sans doute pas faites auparavant. Il va se rendre dans les lieux qu'il n'aurait jamais imaginé et oser explorer son passé pour découvrir la vérité.
Sans porter aucun jugement, le réalisateur nous conte une histoire, comme il doit en exister d'autres de par le monde, et nous entraîne dans une œuvre que l'on suit avec intérêt, en voulant toujours savoir la suite et surtout la fin. Ce dernier s'en sort réellement très bien en mêlant présent et passé sans jamais nous perdre.
De plus, la reconstitution de Londres dans les années 70 est très bien faîte que ce soit au niveau des décors, des costumes et autres.
Les interprètes - jeunes et moins jeunes - sont tous excellents et nous font vibrer bien souvent.
Une réelle profondeur émane de ce film, et cette romance pure et dure fait tellement de bien. Elle nous prouve qu'il n'est jamais trop tard.... et que l'amour n'a pas de frontière.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Acteur, producteur et réalisateur, Baltasar Kormákur est une figure majeure du cinéma, du théâtre et de la télévision. Né en 1966 en Islande, d’un père espagnol et d’une mère islandaise, tous deux artistes reconnus – Kormákur obtient un diplôme d’art dramatique de l’Académie Islandaise des Arts en 1990, et intègre immédiatement le Théâtre National islandais. Il s’impose dans des rôles de jeune premier – et enchaîne des rôles de premier plan pendant près d’une décennie. C’est pendant cette période déterminante qu’il se passionne de plus en plus pour les chefs-d’œuvre du théâtre classique comme Shakespeare (Roméo et Juliette), Tchekhov (La Mouette, Les Trois Sœurs, Ivanov), Ibsen (Une maison de poupée), Dostoïevski (L’Idiot) et Federico García Lorca (Noces de sang). Pour le Théâtre National, il met également en scène des adaptations de grands classiques saluées par la critique, tels qu’Hamlet de Shakespeare, Peer Gynt d’Ibsen et ‘Tis Pity She’s a Whore du dramaturge du 17e siècle John Ford. Acteur phare des années 1990, il se fait rapidement un nom au cinéma. Animé par l’envie de réaliser, il quitte le Théâtre National et fonde sa propre compagnie, The Air Castle, où il produit et dirige plusieurs pièces et comédies musicales à succès. Il y revient ponctuellement pour diriger des classiques comme Peer Gynt d’Ibsen ou Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare. En 2000, il crée Blueeyes Productions / Sögn et réalise son premier long métrage, 101 Reykjavik, avec Victoria Abril. Le film devenu un succès mondial, Kormákur figure alors sur la liste des « 10 réalisateurs à suivre » établie par Variety et reçoit le prix de «Révélation de l’année» au Festival International du Film de Toronto.
Depuis, il poursuit une carrière internationale en tant que réalisateur, producteur et scénariste, réalisant notamment Jar City, Contraband, 2 Guns, Everest, The Oath, Adrift, et plus récemment, Beast. En 2012, il se tourne vers la fiction télévisée et fonde RVK Studios, sous la bannière duquel il produit désormais tous ses projets. La première série du studio, Trapped, rencontre un immense succès en Islande et s’exporte dans le monde entier. Aujourd’hui, RVK Studios est la plus grande société de production d’Islande et propose également ses services pour des projets internationaux
Note d'intention du réalisateur :
"À la lecture du roman Touch (Snerting), j’ai vite compris que c’était l’histoire d’amour que je cherchais depuis longtemps. Les prémices sont toutes simples : Kristófer
est veuf et il part à la recherche de son premier amour, une femme dont
il a perdu la trace il y’a cinquante ans. Plus le récit avançait, plus
j’étais captivé
par la manière dont l’auteur Ólafur Jóhann Ólafsson replonge dans l’un
des drames les plus horribles de l’Histoire – pour en transmettre toute
la portée
émotionnelle à ses lecteurs. Il se concentre sur l’histoire d’amour
d’un couple impactée par les conséquences d’une guerre révolue. Ce livre
révèle comment les blessures d’un conflit peuvent traverser le temps et considérablement affecter les générations futures. J’ai
été touché par la bienveillance avec laquelle il a raconté cette
histoire – sans jugement ni prises de positions tranchées. J’y ai vu un
rappel important du chaos
de la Seconde Guerre mondiale, de ses conséquences catastrophiques ; et
à quel point nous sommes proches de répéter les erreurs du passé. Ayant
grandi
dans l’ombre de la Guerre Froide, la bombe atomique représentait une
menace constante. Contrairement à notre génération, je doute que les
jeunes d’aujourd’hui mesurent pleinement ses dangers et ses répercussions. Étant
surtout connu aux États-Unis pour mes films plus commerciaux, d’action
et de survie, le public pourrait voir dans ce drame amoureux une rupture
dans
ma carrière. Mais en réalité, j’ai débuté comme comédien et metteur en
scène de théâtre, avec des pièces de Shakespeare, Ibsen, Tchekhov ou
encore ’Tis Pity She’s a Whore
de John Ford. Ma filmographie islandaise comprend aussi des comédies
noires, des thrillers psychologiques et des drames intimistes souvent axés sur la famille. J’avais
entendu parler d’histoires vraies de personnes en quête d’un amour
perdu ou d’un être cher à un stade avancé de leur vie. Egill Ólafsson
par exemple, qui
incarne Kristófer âgé, m’a confié que sa mère avait quitté son père
pour retrouver son premier amour, un homme avec lequel elle a fini sa
vie. Cela a rendu l’histoire
du film encore plus réel pour nous deux. L’état mental et physique
d’Egill, qui souffrait depuis peu de la maladie de Parkinson, a
compliqué le tournage, tout
en donnant de la profondeur à son interprétation. Son corps fatiguait
parfois, mais l’artiste en lui restait jeune, vibrant d’une énergie
créative inépuisable. L’histoire
personnel de Kristófer m’a touché à de nombreux niveaux. Par
expérience, je sais que les erreurs de jeunesse – dues à l’inexpérience,
à un manque de
considération ou d’empathie – peuvent revenir nous hanter. Le besoin de
tourner la page devient un véritable poids sur les épaules. J’espère
que TOUCH saura
toucher aussi bien les jeunes que les moins jeunes, ceux qui ont perdu
un amour comme ceux qui le cherchent encore ardemment". - Baltasar Kormákur
A propos des interprètes
Artiste d’une rare polyvalence, à 20 ans Egill Ólafsson rencontre le succès dans la musique en étant le lead charismatique d’un groupe extrêmement populaire. Depuis, il mène une carrière de chanteur, compositeur-interprète remarquable. Le métier d’acteur s’est imposé naturellement, et il compte aujourd’hui plus de 30 rôles à son actif – tout en continuant de s’aventurer dans des registres musicaux éclectiques, allant de la pop au folk en passant par le rock. Toujours capable de se réinventer, Ólafsson demeure une figure incontournable de la scène musicale islandaise, toutes générations confondues
Étudiant en arts visuels, Pálmi Kormákur a récemment été admis à la prestigieuse Royal Academy of Art (KABK) de La Haye, pour y étudier les sciences de l’art.
Bien qu’il ait interprété plusieurs petits rôles dans son enfance, TOUCH marque sa première véritable apparition dans un rôle principal au cinéma.
Née Mitsuki Kimura, Kōki est une actrice et mannequin basée à Tokyo, active sur la scène internationale. Elle débute à 15 ans en posant en couverture de Elle Japon, puis devient l’ambassadrice de grandes maisons de couture. En 2021, elle est la première Japonaise à représenter mondialement une marque de cosmétiques américaine.
Kōki fait ses premiers pas au cinéma en 2022 dans Ushikubi Village, connu aussi sous le titre Ox-Head Village, sous la direction du réalisateur de renommée internationale, Takashi Shimizu. Son interprétation lui vaut le prix de la Meilleure Révélation japonaise aux Blue Ribbon Awards en 2023. En 2025, elle joue dans Tornado, un long métrage de John Maclean.
Masahiro Motoki accède à la notoriété dans les années 1980 avec le trio pop Shibugaki Tai, avant de se consacrer pleinement à une carrière cinématographique. En 2008, il apparaît dans Departures (Okuribito), qui décroche l’Oscar® du Meilleur Film Étranger. Sa performance lui vaut de remporter le Prix du Meilleur Acteur aux Asia Pacific Screen Awards 2009, ainsi que des distinctions aux Asian Film Awards et aux Awards de l’Académie Japonaise.
On l’a également vu dans The Long Excuse (2016), The Emperor in August, The Big Bee (2015), ou encore dans Chûgoku no chôjin (1998).
MA NOTE : 4/5
Festival et prix :
Korean Film Festival
Festival du film de Cabourg : Prix coup de cœur du Public
Avec : Liu Wei Chen, Rimong Ihwar, Devin Pan, Yu An-Shun, Wu-Ji Jung
Distribué par Tandem Films
Genre : Thriller
Origine : Taïwan
Durée : 2 h 15
Synopsis :
À Taïwan, Zhong-Han, un jeune homme mutique d'une vingtaine d'années,
mène une double vie. Employé dans un restaurant familial le jour, il
rackette en bande la nuit pour le compte de parrains locaux. Mais le
rachat du restaurant par un homme d'affaires véreux met en danger ses
proches, et oblige Zhong-Han à affronter son propre gang.
Ma critique :
Fin des années 1990, alors que Hong-Kong a perdu son indépendance et que les gens manifestent à Taïwan afin de les défendre et de ne pas perdre la leur, un jeune garçon du nom de Zhong-Han travaille avec un couple qui l'a recueilli. Ce dernier est muet et paraît tranquille.
C'est sans compter la bande qu'il a intégrée et qui sévit le soir afin de "dépouiller" commerçants à qui ils réclament de l'argent sous peine de sévir.
La journée il aide donc dans le restaurant typique et la nuit, portant un masque il rackette avec d'autres jeunes gens. Il va faire la connaissance d'une jeune fille dont il va tomber amoureux. Tout pourrait continuer ainsi, jusqu'au jour où l'escalade va prendre de l'ampleur au niveau des maîtres chanteurs et qu'il va devoir faire des choix.
Ce long métrage est politique avant d'être dans un thriller. Bien entendu on trouve des gangsters qui agissent envers la population, et qui bien que souvent dirigés par des personnes plus vieilles, sont tout juste sortis de l'adolescence. En effet, la jeunesse taïwanaise y est décrite comme en colère, vivant rapidement et voulant obtenir des choses qui ne leur sont pas forcément accordées.
Ils commettent donc des actes afin d'avoir de l'argent car ils savent bien que leur avenir est toujours incertain et vivent au jour le jour.
Le réalisateur propose un film intéressant esthétiquement car ses prises de vues proposent des vues de Taipei souvent de nuit et nous propose de voir les différents quartiers qui évoluent. Les sons prennent une place importante et l'ambiance est réellement particulière.
Quant au casting on peut noter, bien qu'il ne dise pas un mot, l'excellente prestation de Liu Wei Chen qui transmet beaucoup d'émotions par ses yeux, sa manière de se comporter et tout son être.
On ressent tout l'investissement que le réalisateur a mis dans Gang of Taïwan et nous montre une jeunesse désabusée qui tombe dans l'excès, forcée par un système qu'ils n'ont pas désiré et d'une liberté dont ils sont privés.
Un long métrage fort, mais tellement réaliste.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
KEFF est
un scénariste, réalisateur, musicien et artiste
taïwanais-américain qui a grandi à Hong Kong.
Son
premier court métrage, Secret lives of asians at night, a été
soutenu par la « Spike Lee film fellowship» et a reçu le
prix du jury du meilleur film asiatique-américain par la «
director’s guild of america ».
Son deuxième court métrage
(et thèse de cinéma de l’université de New-York), Taipei
suicide story, a été présenté en première mondiale au
festival de cannes (ciné fondation) et a remporté le grand prix
du jury (fiction narrative) au festival de slamdance.
Gangs
of Taïwan est son premier long métrage.
Festival :
Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2024
MA NOTE : 3.7/5
Crédits photos et vidéo : Tandem Films
EN SALLE LE 30 JUILLET 2025 GANGS OF TAIWAN Réalisé par KEFF Avec : Liu Wei Chen, Rimong Ihwar, Devin Pan, Yu An-Shun, Wu-Ji Jung Dist...
Avec : Chien-Ho Wu (Darren), Lee Kang-sheng (Goh), Vera Chen (Lim), Mila Troncoso (Ana)
Distribué par Epicentre Films
Genre : Thriller
Origine : Singapour, Taïwan, France
Durée : 2 h 04
Synopsis :
Un jeune couple à la recherche de leur petite fille disparue découvre
des enregistrements vidéo de leurs moments les plus intimes pris par un
mystérieux voyeur, les conduisant à enquêter pour révéler la
vérité derrière ces images – et sur eux-mêmes.
Ma critique :
Stranger eyes est un film peu commun qui nous emmène dans le monde des caméras qui régissent notre quotidien. En effet, qui peut dire qu'il arrive à préserver sa vie privée. Tout est regardé via des caméras, scruté où qu'on aille, sans compter les réseaux sociaux où les gens étalent carrément leur vie. La population est arrivée à un voyeurisme certain qui ne fait qu'empirer.
Que ce soit dans une ville, sur un parking de supermarché, via nos téléphones que l'on peut suivre à la trace, et j'en passe, on ne peut nier que nous sommes dans un monde sous surveillance.
Tout le monde veut savoir tout sur tout le monde, et comme une certaine lassitude s'installe chez des personnes seules, ou même non seules, elles se mettent à regarder ce qui se passe chez leurs voisins. Il y a bien entendu celles et ceux qui aiment être observés même s'ils ou elles font comme s'ils ne le savaient pas et celles et ceux qui ne le cherchent pas particulièrement mais qui sont tout de même regardé à leur insu.
La quête de l'identité pure n'existe plus - mis à part pour certaines personnes - et on se cache derrière des images. Étant donné que des êtres humains sont très influençables - à voir ce qu'il se passe pour de nombreuses personnes qui se font arnaquer en achetant des produits à cause des réseaux sociaux - le monde ne tourne plus qu'après une quête de like, une sorte d'amour que des êtres n'ont pas dans leur quotidien et qui est plus importante par le virtuel.
Ici le film tourne autour des caméras et de ceux qui nous épient, mais aussi sur la disparition d'une enfant que les parents cherchent sans relâche. Aidés par la police, ils vont découvrir qu'on les a filmé dans leur quotidien même dans leur vie la plus intime.
De là démarre une autre enquête, toujours en cherchant la petite fille, mais aussi qui est ce voyeur et que cherche t'il réellement ? Un film haletant psychologiquement.
Les parents vont en découvrir beaucoup sur eux-mêmes mais le voyeur va nous dévoiler sa vie et la quête à laquelle il court.
Avec une esthétique léchée, une musique qui l'est tout autant, Siew Hua Yeo nous emmène dans une histoire que l'on ne soupçonne pas.
En fait, n'est pas regardé qui veut, du moins pas autant que d'autres si l'on n'y prend garde.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Né en 1985, Yeo Siew Hua a étudié la philosophie à l’Université Nationale de Singapour. Il est l’un des membres fondateurs du collectif 13 Little Pictures film. Il a participé à l’édition 2015 de Talents Tokyo et a présenté au Autumn Meeting 2016, à Da Nang, son projet de second long métrage de fiction, A Land Imagined, qui a remporté le grand prix. Présenté à Locarno en 2018, il y a gagné le Léopard d’Or.
“Stranger Eyes de Yeo Siew Hua est une méditation cinématographique et philosophique sur nos existences diffractées dans la géométrie des paysages urbains, et sur ce besoin d’être vus qui persiste en nous malgré l’omniprésence des caméras de surveillance — qui enregistrent tout, sans pour autant percevoir les profondeurs obscures de la nature humaine.” - JIA ZHANG-KE
Festivals et prix :
Mostra de Venise 2024 – Sélection officielle, compétition Festival international de Valladolid 2024 – Épi d’argent Golden Horse de Taipei 2024 – Meilleure musique originale Asian Film Awards de Hong Kong 2025 Meilleur son, meilleur acteur dans un second rôle Festival du Film de New York 2024 Festival BFI du film de Londres 2024 Festival international du film de Mannheim-Heidelberg 2024 Tokyo FILMex 2024 Festival international du film de Singapour 2024 Festival international du film de Marrakech 2024 Festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires 2025 Festival Reims Polar 2025 Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul 2025 Festival Quais du polar de Lyon 2025 Festival Allers-retours à Paris 2025 Festival International de Cinéma Asiatique de Tours 2025