Cinéma, critique film Louise réalisé par Nicolas Keitel
AU CINÉMA LE 10 DÉCEMBRE 2025
LOUISE
Réalisé par Nicolas Keitel
Scénario : Nicolas Keitel
Avec : Diane Rouxel, Cécile de France, Salomé Dewaels, Lina El Arabi, Paul Hamy, Noémie Lemaitre Ekeloo, Emma Danze, Myriem Akheddiou
Distribué par Apollo Films
Genre : Drame
Origine : France
Durée : 1 h 48
Synopsis :
Suite à un incident, la jeune Marion décide de fuguer du domicile familial. Elle démarre alors une nouvelle vie sous une autre identité : Louise. Quinze ans plus
tard, « Louise » retrouve la trace de sa sœur et de sa mère. Petit à
petit, elle réapprend à les connaître sans leur dévoiler son identité.
Alors qu’elle renoue avec son passé, un dilemme s’impose à elle : rester
Louise ou redevenir Marion…
Ma critique :
Pour un premier long métrage, le réalisateur Nicolas Keitel rentre par la grande porte en offrant un superbe film, touchant, familial et met sur orbite trois magnifiques interprètes.
Petites, Marion et Jeanne sont deux sœurs qui s'aiment, vivent avec leur mère Catherine dans le Nord de la France, qui, séparée du père de ses filles, fréquente un homme avec qui la situation est compliquée.
Un soir tout va déraper et Marion va s'enfuir. On va la retrouver plusieurs années plus tard à Paris, photographe et journaliste qui écrit des articles avec beaucoup de fond.
Pour ne pas spoiler ce film, riche en rebondissements, je n'en dirai pas plus.
Cette œuvre aborde largement le thème familial, celui du divorce, et des conséquences qu'une séparation peut donner.
On s'aperçoit que le démembrement d'une famille, et surtout le mensonge de la part d'un ou des parents, provoquent des dégâts considérables sur les enfants et que mentir n'est pas une solution, au contraire, il peut détruire une vie.
Les traumatismes qui sont laissés dans la tête, en l’occurrence ici, des deux fillettes, vont bouleverser une grande partie de leur vie et on voit bien que ne pas dire la vérité, ou la déformer n'est pas une solution à adopter, au contraire elle est à déplorer.
Le réalisateur met en avant également les violences envers les femmes, et le mal qu'ont certaines à se défaire d'un tyran qui leur pourrit la vie. Le féminicide fait donc partie aussi de cette histoire...
Le film tourne autour de Marion, qui plus grande est devenue Louise, et c'est au travers de son attitude, de ses yeux, de sa manière d'être, et de son point de vue, que l'on vit cette œuvre délicate.
A l'aide de flashbacks on revoit certaines situations qu'a pu vivre Marion lorsqu'elle était plus jeune. On comprend aisément justement grâce à ses retours dans le passé ce qui a pu se passer, et à la manière d'un puzzle les pièces au fur et à mesure s'emboîtent pour nous livrer une vérité que l'on n'imaginait pas forcément.
Avec ce film, on découvre des femmes fortes, combatives et pourtant fragiles également. Marion/Louise a été marquée par son enfance et elle est souvent triste ou du moins renfermée et se livre peu.
Les actrices principales sont bouleversantes et Diane Rouxel en premier. Tour à tour dure, mais ébranlée par un passé qui la tourmente, avec le temps Louise s'est forgée une carapace, mais les larmes sont enfouies prêtes à ressurgir à chaque instant. Elle est toujours sur le fil et avec une interprétation remarquable elle ne va jamais trop loin dans la mélancolie, mais cache souvent ses émotions. On la verra rarement sourire dans ce rôle. Elle a tout du long un regard intense qui livre une difficile jeunesse qu'elle doit exorciser.
Cécile de France est une fois de plus extra. A la fois mère, mais aussi femme, on va découvrir des aspects cachés qui lui pèsent et pour lesquels elle a dû faire face.
Quant à Jeanne, elle aussi a dû surmonter des obstacles en perdant sa grande sœur et est quelque part une écorchée vive, qui a trouvé refuge dans la musique comme pour lui rappeler un passé lointain.
Nicolas Keitel nous propose un réel drame qui, par la bêtise humaine, le mensonge, aura bouleversé la vie de ces trois femmes. Il met en valeur celles-ci avec des gros plans pour bien capter les émotions de chacune qui sont parfois percutantes dans leur regard.
Des plans fixes, des travellings ainsi que des contre champs apportent une intensité à ce long métrage.
La lumière change également suivant les époques et les tons se font plus ou moins chauds ou froids par rapport aux situations qui se déroulent.
La musique qui a une part important dans Louise, est composée par Superpoze et, certains morceaux sont de rock Grand Blanc et chaque titre proposé se marie idéalement avec les différents plans.
Ce long métrage pose la question, une fois toutes les clés en main, Marion/Louise doit-elle dire qui elle est à sa mère et sa sœur ou doit-elle garder le secret enfoui en elle à jamais ?
Louise est un film que l'on garde longtemps en tête et qui prouve une fois de plus que le cinéma français sait offrir des œuvres de grande qualité.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Et dire que c'est le premier long métrage de Nicolas Keitel qui nous offre un coup de maître. Après avoir été monteur, dialoguiste, scénariste il s'est donc lancé dans ce film pour notre plus grand plaisir.
On lui doit tout de même des reportages, des courts-métrages comme Le bon copain.
On n'a déjà hâte de voir le prochain qui, si il est de la même trempe, nous ravira à coup sûr.
A propos des interprètes
Merveilleuse Diane Rouxel dans ce film. Elle a déjà reçu des prix notamment pour Volontaire - prix Romy Schneider - celui du meilleur second rôle au Festival Jean Carmet pour Fou d'amour ou encore au Festival International des jeunes créateurs de Saint-Jean de Luz où elle a obtenu le Chistera de la meilleure interprétation féminine pour Marche ou crève.
On a pu la voir dans La tête haute, Les garçons sauvages, La terre des hommes, une confession, etc...
Que dire de l'une des actrices Belges, plus française que jamais, je veux citer Cécile de France. Avec une riche filmographie et des longs métrages marquants comme L'auberge Espagnole, Les poupées Russes, Casse-tête Chinois, Fauteuils d'orchestre, Second tour, La belle saison, Mademoiselle de Joncquières, Mesrines l'instinct de mort, Rebelles, De son vivant, Illusions perdues, Par amour, La venue de l'avenir, sera prochainement l'héroïne du film Gisèle. Elle sait se fondre dans chaque rôle pour interpréter des femmes différentes à chaque fois.
Elle a déjà obtenu de nombreux prix dont des César pour L'auberge Espagnole, Les poupées Russes, un prix aux Globes pour Un secret, un Bayard de la meilleure comédienne pour Où est la main de l'homme sans tête, deux Étoiles d'or, un Raimu, Un Swann d'or....
Salomé Dewaels, actrice Belge également joue Jeanne la sœur de Louise. Cette jeune fille a déjà été remarquée dans Une mère, Filles de joie, Illusions perdues, Sous le vent des Marquises.
Dernièrement elle était au générique de Nino et sera en 2026 l'une des interprètes principales du film L'île de la demoiselle.
Festivals et prix :
Girona Film Festival
Festival Cinemed 2025
Femmes Festival
Festival de Saint-Jean-de-Luz 2025 : Prix du public
Le Prix cinéma de la Fondation Barrière 2025
MA NOTE : 4/5
Crédits photos et vidéo : © 2024 GABMAN - LA BOÉTIE - SCOPE PICTURES - RTBF - VOO Be tv - PROXIMUS - 2025 - Apollo Films













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