Fuki, 11 ans, vit entre un père hospitalisé et une mère débordée et absente.
Un été suspendu commence pour Fuki, entre solitude, rituels étranges et élans d’enfance.

Le portrait d’une fillette à la sensibilité hors du commun, qui cherche à entrer en contact avec les vivants, les morts, et peut-être avec elle-même.

    

 

Ma critique :

 

Cette gamine qu'est Yui Suzuki, et qui interprète Fuki, porte littéralement ce film sur ses épaules et irradie celui-ci.

 

Entre un père gravement malade, atteint d'un cancer, et une mère débordée et souvent sèche vis à vis de sa fille, mais aussi de son mari, de ses collègues, la jeune Fuki se plonge dans ses pensées, l'imaginaire et des livres comme l'hypnose auquel elle s'adonne. Ainsi que dans d'autres sortes de communication comme la transmission de pensées.

 

A l'école, et surtout durant des cours d'anglais elle fait la connaissance d'une jeune fille qui va devenir son amie, mais cette dernière dès les vacances scolaires va quitter la ville et Fuki va se retrouver seule. Ses distractions : rendre visite à son père, et essayer de créer des liens par n'importe quel biais.

 

Livrée à elle-même alors qu'elle n'a que 11 ans, Fuki trouve refuge dans l'imaginaire.  

 

La réalisatrice s'est largement inspirée de son enfance pour mettre tout cela en images. 

 

La douleur peut être l'un des maîtres mots de ce long métrage car le père de Fuki, Keiji Okita l'éprouve par sa maladie, mais aussi par le fait d'être séparé de sa famille et de se trouver à l’hôpital. La mère Utako la ressent d'une autre manière qui est celle de la culpabilité de ne pas être proche de son mari mourant, ainsi que de sa fille. Débordée, elle se perd parfois dans des choses futiles.

 

Quant à Fuki, bien qu'allant voir son papa, elle est plus préoccupée par regarder la télévision, aller faire du vélo, écouter des gens parler au téléphone, où se perdre dans ses pensées et tout cela suffit à alimenter son quotidien.

     

 

Cette histoire familiale est touchante, et la réalisatrice nous fait entrer de plein fouet dans l'intimité de ces gens.

 

Par rapport au titre, sans vouloir spoiler, mis à part un tableau vous ne verrez rien d'autre de Renoir, ce dernier étant très apprécié au Japon. C'est plus l'art qui est concerné, et comme le dit la réalisatrice ".... les reproductions étaient devenues un symbole de l’admiration japonaise pour l’Occident, et du désir de “rattraper” ce dernier...".

 

Avec un scénario bien étudié, une mise en scène correcte et de très beaux plans, on peut dire que Chie Hayakawa sait manier la caméra.

 

Cette vie quotidienne, pourrait être celle de n'importe qui, bien que l'on ne retrouve pas toujours, que ce soit dans la maison, la manière de manger, les habitudes Japonaises telles qu'on les connaît, et en cela le film diffère du moule original que l'on se fait de cette culture.

 

Chie Hayakawa a situé en 1987 son scénario. Elle y aborde largement la souffrance, la solitude, la culpabilité et l'on est touchés par ce côté poétique que dégage cette œuvre.

 

 

Pour en savoir plus : 

 

A propos de la réalisatrice 

 

Née à Tokyo, Chie Hayakawa étudie la photographie à New York, à la School of Visual Arts. Son court métrage NIAGARA a été sélectionné à la Cinéfondation durant le Festival de Cannes 2014. Il a également remporté le prix FIPRESCI au Festival International de Vladivostok, ainsi que deux grands Prix, au Festival International du film de Femmes de Séoul et au PIA Film Festival.

Son court métrage PLAN 75 est le segment qui ouvre l’anthologie TEN YEARS JAPAN, produite par le réalisateur Hirokazu Kore-eda. Cette anthologie présentée en avant-première mondiale au Festival International du film de Busan en 2018 a bénéficié d’une sortie cinéma ainsi que d’une belle carrière dans des festivals internationaux.

PLAN 75 est ensuite adapté en long métrage par Chie Hayakawa. Sélectionné dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes en 2022, il remporte la Mention Spéciale Caméra d’Or. 

RENOIR, son second long métrage, a été présenté en Compétition dans la Sélection Officielle du Festival de Cannes 2025. 

 

 

A propos des interprètes 

 

Yui Suzuki, 11 ans, a été remarquée pour sa performance dans le moyen métrage TOUCH de Kyosuke Takada en 2023 (Pia Film Festival).

RENOIR est son premier rôle dans un long métrage.

 

Masaya Nakagawa, connu sous le nom de Lily Franky, est un illustrateur, écrivain et acteur japonais. Il est apparu dans plus de 40 films depuis 2001, souvent dans les œuvres de Hirokazu Kore-eda

 

Hikari Ishida s’est fait connaître dans la série télévisée classique japonaise HANA NO ASUKA-GUMI! Elle a joué dans de nombreux films et séries télévisés.

 

 MA NOTE : 3.6/5

    AU CINEMA LE 10 SEPTEMBRE 2025   RENOIR Titre original : ルノワール Réalisé par  Chie Hayakawa   Scénario :  Chie Hayakawa   Avec : Yui Suzuk...

  

Bonus :

 

 Entretien avec Léa Drucker et Benjamin Lavernhe

 Entretien avec Michel Leclerc

 Making-of du film

 

  

 SYNOPSIS :

Simone, une flic aux idées conservatrices, est infiltrée dans un collectif féministe qu'elle suspecte de complicité de meurtre. A leur contact, Simone s’ouvre progressivement à leurs idées. Mais lorsqu’elle est soupçonnée par le groupe d'être une taupe, elle se sert du premier venu pour se couvrir : Paul, un homme doux, inoffensif et respectueux des femmes qui vit dans l’ombre de sa moitié, faisant de lui, malgré elle, un coupable innocent. Simone, catastrophée de ce qu’elle a fait, tente de réparer sa faute... Comment Paul va-t-il réagir ?

 

 Un long métrage avec de nombreux acteurs que l'on apprécie avec en premier Benjamin Lavernhe qui a reçu le prix d'interprétation masculine au Festival de l'Alpe d'Huez pour ce rôle.

 

A ses côtés Léa Drucker, la trop peu présente Judith Chemla, Vincent Elbaz, Julia Piaton dont je parlais dans mon billet d'hier pour le film Les règles de l'art.

 

 

  Ce film aborde le sujet des tâches que l'on incombe bien souvent à une femme, mais qui peuvent être réalisées par un homme. C'est l'égalité hommes/femmes que le réalisateur veut mettre en avant, mais parfois de manière un peu gauche.

 

 Un film où l'humour est souvent présent, mais qui sous ses faux airs est tout de même politique.

 

 

Ce film est engagé, et nous plonge au cour de groupes et de manifestations féministes, où Simone est infiltrée.

 

Un long métrage de notre temps, avec des sujets actuels, dans lequel certains ou certaines se reconnaîtront.  

 

 MA NOTE : 3.4/5

Crédits photos et vidéo : Le Pacte -  © stephanie Branchu 

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Bonus :

Entretien avec Dominique Baumard

Entretien avec Melvil Poupaud et Sofiane Zermani 

Un thriller inspiré d'une histoire vraie, qui penche beaucoup du côté de la comédie. 

Des novices qui vont arriver à réaliser un casse digne de ce nom est le fait peut être le plus marquant. De plus, ce qui choque en premier lieu c'est surtout la destruction de ces œuvres.

Le scénario reste tout de même mince, par contre on apprécie que le réalisateur ait pu tourner dans le Musée d'Art Moderne de Paris, ainsi que la lumière et les couleurs des tableaux.  

 A noter que ce long métrage a reçu le prix spécial du Jury au Festival de l'Alpe d'Huez en 2025.  

      LES RÈGLES DE L' ART  DISPONIBLE EN DVD, BLURAY, EXCLUSIVITE FNAC, VOD ET EST LE 3 SEPTEMBRE 2025 Bonus : Entr...

Ils forment la sixième promo de Casa 93, une école de mode alternative et gratuite qui propulse les créateurs de demain sur le devant de la scène. Pendant un an, ils vont apprendre, expérimenter, échouer, recommencer. Ils n’ont qu’un seul objectif : se réinventer. Leur métamorphose commence maintenant.

 

Ma critique :

 

Fin d'année scolaire, universitaire, il en est de même avec des jeunes de La Casa, qui lors de la Fashion Week parisienne présentent leur collection qu'ils ont pu créer durant toute cette année où ils se sont formés. 

 

A leurs côtés, la prochaine promo que nous allons suivre durant leur année dans ce documentaire.

 

Ce film nous montre des jeunes tourmentés par leur vécu, qui se cherchent dans notre monde. Pour la plupart ils sont en marge de la société et n'ont plus de parents, où ont n'ont pas été élevés par eux, ou ne se sentent pas compris par leurs proches.

 

Pour certains un gros manque d'amour et d'affection, pensent, peut-être, que la mode comblera ce vide. 

 

Elle devient pour eux un moyen d'expression, mais être créatif n'est pas si simple. Ils se rendent compte que cela n'est pas si aisé malgré les moyens mis en œuvre pour les aider à se réaliser.

 

 

Le temps s'écoule vite, il faut accepter d'être guidé sur certaines choses, car leur manque d'expérience les ramène à la réalité.

 

Beaucoup ont arrêté leurs études très tôt croyant ne pas aimer ou ne se sentant pas à la hauteur. En fait, a- t-on fait ce que l'on pouvait pour leur apporter cette confiance qu'ils ne trouvaient pas et qu'ils ont acquis à la Casa.

 

Il y aura des tensions entre eux, mais les enseignants qui les entourent sauront trouver les mots, et quoi de mieux que de les réunir pour crever l’abcès pour mieux continuer et travailler en équipe.  

 

De plus, celles qui les encadrent savent les brusquer gentiment lorsqu'il le faut afin que la collection soit prête pour la future fashion week et qu'ils ne pénalisent pas ceux qui leur succèderont.  

 

 

On a bien sûr nos préférences. Pour certains ce sera tel ou untel, pour ma part j'ai été émue par Emilie. Quant aux créations j'ai apprécié le travail de Mathis mais aussi beaucoup celui de Chloé et la personnalité de cette dernière.  

 

Quant à Le Grain et Lobai, avec un caractère déjà affirmé, ils iront sans doute très loin. 

 

Pour certains cette année leur permettra de prendre confiance en eux. Ils obtiendront des stages de formation dans le milieu de la mode, d'autres devront confirmer ce qu'ils avaient envie de faire en voulant créer leur ligne de vêtements et pour d’autres ils changeront de voie, si ce n'est pas déjà fait durant cette année où ils auront déjà lâché prise. 

 

La métamorphose sera impressionnante car ils auront grandi dans tous les sens du terme. Ils auront pris confiance et c'est déjà un grand pas vers l'avenir et auront vraiment compris le sens de la solidarité.  

 

Un documentaire authentique qui nous parle d'une génération qui a besoin parfois d'être guidée. 

 

 

  

LE GRAIN

Grande gueule, politisée, engagée. Le Grain ne s'autorise aucune pause, avançant sur une corde raide avec la précarité et la dépression en contrebas. S'arrêter n'est pas une option. Son identité est en constante mutation : Gwenaëlle est devenue La Grain.e puis Le Grain. Si son identité change, son Style lui, semble immuable: du rose, du rose et encore du rose ! Ou alors du violet, un mélange de bleu et de rose. Parce que c'est 

comme ça que Iel se sent.

 

ÉMILIE

Elle a pris la Casa au pied de la lettre. Elle s'investit au quotidien. Range, trie. ...Elle qui n'a jamais connu de foyer tente d'en créer un ici. Sa mère n'a cessé d'entrer et de sortir de sa vie. Elle ne connaît pas son père et a été élevée par sa grand-mère. Ces fondations instables ont engendré chez elle une méfiance instinctive envers l'inconnu. Émilie se protège, jusque dans son style vestimentaire. Adepte du layering, elle superpose des couches de vêtements, comme une armure douce entre elle et le monde extérieur.

 

LOBAI

Lobai se déplace comme en apesanteur, presque sans toucher terre. Derrière son charme naturel se cache une timidité profonde. Secret, il se dissimule derrière des blagues et des cagoules qu'il fabrique en upcyclant des tissus chinés. Par-delà, la distance émotionnelle qu'il instaure, la nonchalance, il s'engage et une ténacité surprenante. Lobai a la dalle. Il veut être une star.

 

 

MATHIS

Ancien militaire, Mathis a été mousse dans la marine nationale, témoin direct des dégâts créés par la fast fashion sur les océans. Cette révélation a transformé sa vie : il veut créer autrement. Il veut aussi exister par lui même. "Ne plus être un numéro". Il veut prouver à tous, et en premier lieu à son père qu'il est capable d’être unique. De son passé militaire, il a gardé le goût de l'ordre, de la discipline, les instructions précises.

 

La Casa et son désordre représentent pour lui un véritable défi. Il doit constamment naviguer entre son besoin instinctif de structure et cette nouvelle liberté parfois déstabilisante.

CHLOE

 

Chloé a toujours fait les choses par elle-même, ce qui la rend très indépendante mais aussi difficile approcher. Talentueuse et solitaire, elle garde ses pensées et ses sentiments pour elle. Son talent impressionne tout le monde, mais elle reste distante. Elle rêve à la fois de devenir une célèbre créatrice de mode et une artiste reconnue tout en aspirant à vivre proche de la nature et loin des conventions sociales. Pour elle, La Casa représente un vrai défi du collectif, car travailler avec les autres et partager son univers est difficile.

 

Pour en savoir plus sur La Casa 93 voir sur ce lien. 

       

 

    AU CINÉMA LE 03 SEPTEMBRE 2025   LA CASA Réalisé par Caroline Benarrosh Distribué par The Jokers Lab Genre : Documentaire Origine : Fran...

 

  

Quant à la lumière, elle est superbe. Sombre certes, comme elle était à cette époque, mais avec des plans éclairés par des bougies, on croit entrer dans l'intimité des personnages. On peut dire qu'il y a une esthétique très recherchée.

 

On peut noter également de superbes décors naturels en extérieurs et une bonne reconstitution au niveau de l'intérieur et des costumes.

 

De plus, dans sa manière de filmer très proche, en se concentrant beaucoup sur le regard, Eric Cherrière apporte une vraie profondeur. 

 

Le thème aborde la femme soumise à cette époque mais aussi les riches et les pauvres. Mais est-ce que les choses ont beaucoup évolué ? Même si les femmes ont plus la parole et de droits, il reste encore beaucoup à faire. 

 

Ce western médiéval noir et avec une histoire tout de même sombre où se mêlent sorcellerie, droit de cuissage, batailles, est un réel film d'aventures et on ne se prive pas de ce plaisir.

 

Pour en savoir plus :

 

A propos du réalisateur

 

Après des études de philosophie et de cinéma, Éric Cherrière réalise une série de courts-métrages, dont le polar JOHN 32 où apparaît Brian Yuzna et le film de pirate LA MAIN NOIRE avec la star de série B italienne Maurice Poli. 

 

Il réalise ensuite une trentaine de documentaires dont ROUGE WESTERN, hommage vibrant au western italien dans lequel il rencontre les derniers survivants du genre.

Également romancier, il publie en 2010 Je ne vous aime pas, premier roman âpre et mélancolique qui l'installe comme l'une des nouvelles voix du roman noir français (Lauréat du Prix de la prison de la Santé), Avec son 4ème roman, Mon cœur restera de glace, il est finaliste du Prix du Polar européen Le Point et du Prix Maison de la Presse.

En 2016, il produit et réalise CRUEL son premier long-métrage sorti en salles en janvier 2017. Le film est sélectionné aux festivals de Busan, Hong-kong. Sao-Paulo, Yerevan. Shanghaï, Fantasia, Beaune etc. Il reçoit le Grand Prix du Festival du film policier de Cognac.

Eric Cherrière prépare actuellement l'adaptation du roman d'lsabelle Desesquelles UnPur.

  

FESTIVALS :

Paris - L’Étrange Festival

Strasbourg - Festival Européen du Film Fantastique

  

    AU CINÉMA LE 03 SEPTEMBRE 2025   NI DIEUX NI MAITRES    Réalisé par  Éric Cherrière Scénario :  Éric Cherriére et Isabelle Desesquelles ...