Raf (Valéria Bruni Tedeschi) et Julie (Marina Foïs), un couple au bord
de la rupture, se retrouvent dans un service d’Urgences proche de
l'asphyxie le soir d'une manifestation parisienne des Gilets Jaunes.
Leur rencontre avec Yann (Pio Marmaï), un manifestant blessé et en
colère, va faire voler en éclats les certitudes et les préjugés de
chacun. À l'extérieur, la tension monte. L’hôpital, sous pression, doit
fermer ses portes. Le personnel est débordé. La nuit va être longue…
Vous avez peut-être découverts La Fracture en octobre dernier, un long métrage réalisé par Catherine Corsini. Cette dernière nous propose toujours des films beaux et forts comme La Belle Saison ou plus récemment Un amour impossible.
Les comédiens principaux sont Valeria Bruni Tedeschi et Marina Foïs, un couple au bord de l’asphyxie, qui va passer une nuit des plus cauchemardesques.
On connait le talent de ces deux interprètes et elles sont une fois de plus très justes.
A noter, la présence d'Aïssatou Diallo Sagna qui joue son propre rôle car, étant aide-soignante, une petite annonce fait qu'elle lit le fait que l'on recherche des personnes pour jouer dans ce film. Des gestes précis, puisque c'est son métier, elle vient d'obtenir récemment le césar de la meilleure actrice dans un second rôle.
L'anarchie règne dans cet hôpital de Paris. Les malades affluent, entre ceux qui arrivent pour différents maux, et ceux qui ont été blessés entre une bagarre entre CRS et gilets jaunes, le personnel hospitalier se retrouve vite débordé.
Catherine Corsini nous livre un film plus contemporain que les précédents, et nous plonge dans une triste réalité.
Les confrontations entre tous ces êtres vont être parfois brûlantes et la tension ne fait que monter. Les infirmiers, docteurs, sont débordés et les gens qui viennent se faire soigner lassés de patienter.
J'avoue, lorsque j'habitais encore en région parisienne, pour avoir passé plusieurs nuits aux Urgences comme accompagnant mais pas en temps de Gilets jaunes, m'être complètement reconnue dans cette ambiance où les brancards, les malades s'alignent les uns aux autres.
Il y a ceux qui crient, ceux qui veulent passer avant les autres, ceux qui gémissent, les patients, les impatients, et toutes les classes sociales se croisent et dans ce genre de lieu il n'y a pas vraiment de passe droit.
Le fait d'y ajouter les gilets jaunes apporte encore une tension supplémentaires car chacun y va de ses convictions.
Des moments parfois risibles malgré la situation, viennent adoucir ce long métrage.
On ne peut que saluer le dévouement du corps médical et le film nous entraîne pour une nuit chaotique qu'il faut voir pour encore mieux comprendre les problèmes que rencontrent les hôpitaux.
© Carole Bethuel 
