Cinéma : Divines (critique)

Lorsque j'ai reçu l'invitation afin d'aller découvrir le film "Divines", en présence de la réalisatrice et de certains de ses interprètes, et que j'ai vu la Bande Annonce, je me suis dit, voilà peut-être un énième film sur la banlieue.

Si vous suivez quelque peu Le Festival de Cannes, ce long métrage a reçu la Caméra d'Or. J'ai alors pensé que tout compte fait ce film allait peut être changer des films de ce genre, mais qui dit Cannes ne dit pas toujours perfection ou chef d'oeuvre, loin de là.
C'est donc avec quelques a priori, je dois être honnête,  que je m'y suis rendue à la projection. J'avais tort de penser que "Divines" était un énième film sur la banlieue, car il n'en n'est rien.

La réalisatrice Houda Benyamina, qui signe là son premier long métrage, nous propose un film fort, poignant et pourtant plein d'émotions.

On se souvient de sa prestation lors de sa remise de prix à Cannes, car elle n'a laissé personne indifférent. Une femme au caractère bien trempé, qui sait ce qu'elle veut, mais qui sait être bienveillante.

Ses interprètes sont tellement formidables en commençant par Oulaya Amamra, qui n'est autre que la petite soeur de la réalisatrice. Elle nous offre une prestation incroyable : nerveuse, colérique, énergique, garçon manqué, et pourtant tellement belle lorsqu'elle se transforme en femme. Cette jeune fille à un charisme fou. Elle est incroyable et possède une puissance dans son interprétation, dirigée de main de maître par Houda après des heures de répétition. Oulaya, (Dounia dans "Divines"), est criante de vérité et nous transmet de fortes émotions durant tout le film. Une actrice que l'on va certainement revoir très vite sur grand écran, il faudrait juste que ne pas la cantonner toujours à ce genre de rôle car elle mérite désormais d'évoluer dans d'autres registres. Cette fille c'est de la bombe aussi bien physiquement qu'au niveau de son jeu.
Une autre actrice qui m'a impressionnée dans son rôle, c' est Déborah Lukumuena. Celle qui protège Dounia dans "Divines", qui fait presque office de père de substituion, en plus d'être sa meilleure amie (Maimounia dans le film). C'est aussi celle qui se laisse toujours entraîner par la petite. Celle qui devrait être dans le droit chemin avec des parents stricts et pourtant un peu naïve.  Maimounia veut toujours être aux côtés de Dounia pour la protéger. Lors de la rencontre je m'attendais à retrouver une jeune fille du même acabit que Maimounia, il n'en fut rien. Je fus impressionnée par l'élocution, par le savoir, par la culture de Déborah Lukumuna. Cette jeune fille qui se dirigeait vers des études de lettres, est fort érudite et je la verrais bien, outre le fait de jouer, un jour écrire un scénario car je pense qu'elle en a l'étoffe. 
Jisca Kalvanda, vient compléter ce trio de filles, avec un rôle de dur à cuir alors que c'est plutôt une rigolote dans la vie. Un vrai rôle de composition où elle s'en tire elle aussi très bien. Elle n'a pas hésité à s'investir totalement dans son interpréation et est vraiment plausible en dealeuse.
Quant à Kévin Mischel, le seul homme à avoir un rôle principal, je dirai que c'est lui qui a presque le rôle le plus féminin. Venant de la danse, il nous livre des scènes de superbes scènes de danse et fait passer beaucoup d'émotions. 
"Divines" nous plonge dans les cités mais qui sont montrées différemment cette fois ci rien que par les angles de vue. On entre également dans  les camps de roms. Ce film parle de drogue, des combats cité contre police, de la délinquance, de la religion, et pourtant il ne ressemble à aucun autre.

On peut passer du rire à l'émotion pure. L'intrigue est bien construite. Pour ce long métrage la réalisatrice a dû être fort exigeante pour faire ressortir toutes les émotions que les acteurs arrivent à faire passer au travers de "Divines". Ce film vaut aussi pour sa lumière et va mettre sur orbite et en lumière certaines des actrices.

On ressort de la projection, avec en tête, certaines répliques, ou de simples mots, comme  "money, money", "toi, t'as du clitoris","Bâtardes".....
Des filles fragiles en fait, mais qui veulent se sortir de leur condition par n'importe quel moyen. Un film qui au final dégage beaucoup d'amour. Divines est un film où la réalisatrice a mis toutes ses tripes.
 
DIVINES
Un film de Houda Benyamina
Avec : Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Jisca Kalvanda, Kevin Mischel, Yasin Houicha, Majdouline Idrissi
Genre : Drame
Nationalité : Français
Durée : 1 h 45
Sortie en salle le 31 août 2016

Le synopsis :

Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.

 

En ce moment, si vous voyez une affiche du film dans la rue, n'hésitez pas à la prendre en photo et à vous mettre en scène. Postez là sur twitter avec le hashtag #DIVINESGO. Des lots sont à gagner.
 BONUS

Comme lors de la plupart des fois, où j'ai le privilège de rencontrer les réalisateurs ou les acteurs d'un film, je vous montre quelques photos de Houda Benyamina, Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Jisca Kalvanda, Kevin Mischel. Désolée pour la qualité de certaines photos mais la lumière de l'écran se reflétait sur le visage de certaines personnes.

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De gauche à droite : Kevin Mischel, Jisca Kalvanda, Déborah Lukumuena Oulaya Amamra, Houda Benyamina
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Houda Benyamina et Oulaya Amamra

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La réalisatrice Houda Benyamina
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Oulaya Amamra (Dounia dans le film)
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Déborah Lukumuena (Maimounia dans le film)
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Jisca Kalvanda (Rebecca dans le film)
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Kevin Mischel (Djigui dans le film)
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Crédit photos : ©Easy Tiger - Diaphana - Autres *Dame Skarlette

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CONVERSATION

3 commentaires:

  1. Dans la BA, les filles sont plutôt drôles et ça peut donner envie de les découvrir en effet. En revanche, la presta de la réalisatrice à Cannes ... heu .... comment dire ... trop ?

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