(Théâtre) : La femme rompue avec Josiane Balasko

En même temps que ce joue "Les inséparables" dont j'ai parlé dernièrement, Josiane Balasko vient nous présenter "La femme rompue" pour seulement 30 représentations exceptionnelles au Théâtre Hébertot.

Un seul en scène, un monologue, n'est pas chose aisée, encore moins lorsqu'il s'agit d'un extrait de La Femme Rompue de Simone de Beauvoir.

Une pièce interprétée par Josiane Balasko et mise en scène par Hélène Fillières à la fois actrice, scénariste et réalisatrice. Une histoire de femmes et qui pourtant va beaucoup parler d'hommes, Tristan,  Francis, et les autres, mais pas que....



Flash back, 1976 les planches déjà pour Josiane Balasko mais au Splendid dont je vous parlais il y a quelques jours !!!!

Que de chemin parcouru. Celle qui faisait rire son monde, et qui continue parfois, se livre comme jamais dans La femme Rompue.

Elle apparaît sur scène, telle qu'on la connaît, sans chichis, ni dans son habillement, dans un agencement sobre, avec pour seul décor un sofa orangé, elle va nous s'égosiller sur ses angoisses, ses peines, sa souffrance, mais nous faire rire parfois aussi, car elle est comme cela Josiane entière et passionnée.

Dans ce huit clos cette femme qu'est Josiane Balasko règles ses comptes avec l'humanité un soir de réveillon car cette dernière porte un fardeau trop lourd pour elle.

Ce sujet grave Josiane Balasko nous le balance en pleine gueule face, avec un langage à la fois, triste, rageur, parfois vulgaire. Elle vomit toute sa haine sur tout le monde y compris sur elle.

Elle aborde des sujets grave comme la perte de sa fille, de ne plus avoir la garde de son fils, et en veut à la terre entière, à commencer par ses voisins trop bruyants.

La solitude lui pèse et elle crie toute sa haine, si bien que parfois son mal être devient quelque part oppressant.

Dans cette pièce elle est crue, de noire vêtue, ses cheveux longs attachés, les pieds nus, sans artifice, on la perçoit blessée, tourmentée et l'on découvre une Josiane Balasko au sommet de son art. Une comédienne que l'on n'avait rarement vue dans un tel registre, et on ne peut que lui dire bravo.


Des jeux d'éclairage viennent la mettre en lumière, tantôt qu'elle se tourne, qu'elle se remet sur le dos, qu'elle vienne s'asseoir sur le bord de ce lit, divan je dirai plus, comme celui que l'on peut trouver chez un psychiatre, car elle fait la critique des autres, mais aussi sa propre analyse et son autocritique sans sans rendre compte car elle est à la limite de la folie.

De plus, chose certainement très difficile par rapport au souffle, Josiane Balasko, 70 mn durant va déclamer son texte couchée. Un exercice hautement périlleux car il lui faut parler assez fort et pouvoir faire passer toutes ces émotions, sans jamais nous regarder.
 
De plus, chapeau à l'artiste car je dois le mentionner, durant la représentation plusieurs personnes sont arrivées au fur et à mesure, et en retard, sans faire attention au bruit. Des portables se sont allumés, mais rien n'a pu la déstabiliser, ou du moins elle n'en n'a rien montré, car elle est tellement imprégnée de son rôle qu'elle est plongée dans son monde.

Quand la pièce se termine, Josiane se lève, elle salue 2, voire 3 fois mais ne s'éternise pas. Sans chichis je vous dis. Une grande dame que cette femme là.
*
LA FEMME ROMPUE
D’après MONOLOGUE extrait de LA FEMME ROMPUE de SIMONE DE BEAUVOIR Avec Josiane Balasko Mise en scène Hélène Fillières

Lumières : Éric Soyer Costumes : Laurence Struz Scénographie : Jérémy Streliski Création musicale : Mako Assistante à la mise en scène : Sandra Choquet
Durée : 1 h 10
Du mardi au samedi à 19 h 
Attention seulement pour 30 représentations exceptionnelles
Depuis le 15 février et jusqu'au 24 mars 2018
78 bis, bd des Batignolles
75017 PARIS
Tel : 01 43 87 23 23
 
L'histoire

La parole donnée à une femme qui, anéantie et déchirée, se venge par le monologue. Elle laisse jaillir sa rage, la douleur des souvenirs et son lot de culpabilité qui remontent à la surface.
Seule, un soir de réveillon, quand tous les autres jouissent aveuglément de leur confort affectif et social, et que l’habitude de se taire n’est plus possible, elle peut enfin crier et s’opposer à cette violente idée du bonheur que nous impose le monde.

Cette femme, c’est Josiane Balasko, « cette petite bonne femme franche intrépide intègre » comme dit Beauvoir. Une actrice rugueuse qui ne minaude pas pour séduire ni pour attirer la compassion. Une femme de caractère. Sans concession. « Une femme vraie, qui ne joue pas le jeu ».
Bouleversante, elle cache sa sensibilité. Comme si baisser sa garde pouvait la fragiliser. Une partition sous forme d’autoportrait.

Envie de voir comment les spectateurs réagissent à cette pièce lisez l'avis de Natieak 

Crédits photos : Théâtre Hébertot - *Autre : Dame Skarlette

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