A cette époque, son œuvre est déjà perçue comme l’une des plus significative du cinéma contemporain, les prix et les hommages s’accumulant. Beaucoup de ses films sont projetés au Festival de Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs ou en Sélection officielle, recevant le Prix Œcuménique et le Prix de la Critique Internationale avec Viagem ao Principio do Mundo, le Prix du Jury pour A Carta et une Palme d’or honoraire en 2008, l’année de son centenaire. A Venise, où ses films sont également projetés régulièrement, il remporte le Grand Prix Spécial du Jury avec A Divinia Comédia, le Prix UNESCO avec Porto da Minha Infância et un Lion d’or pour l’intégralité de sa carrière en 2004. La Berlinale et le Festival de Locarno lui donnent aussi des prix spéciaux pour l’ensemble de son œuvre. Manoel de Oliveira est mort à Oporto le 2 avril 2015, à l’âge de 106 ans, laissant un film posthume, Visita ou Mémórias e Confissões.

A propos des comédien(ne)s : 

C'est le rôle principal de Teresa Meneses, qui après ce film, mis à part Non ou la vaine gloire de commander, n'a plus fait de cinéma.

Quant à Diogo Doria, on a pu retrouver cet acteur portugais dans de nombreux films comme Le comte de Monte-Cristo, Voyage au début du monde, La divine comédie, Joaquim....

Notes de Manoel de Oliveira :

"L’opportunité de faire Francisca s’est présentée de manière inattendue. J’avais préparé (et j’étais sur le point de commencer) un autre film – une comédie – quand un désaccord de dernière minute avec l’auteur du scénario m’a fait renoncer. L’opportunité de faire Francisca s’est ensuite présentée parce que j’étais déjà intéressé par cette histoire vraie (en lien avec la famille de mon épouse) : je connaissais cette histoire depuis longtemps puisqu’on avait beaucoup parlé et parce que j’avais lu des lettres de Fanny que mon beau-frère Abel possède toujours. Camilo Castelo Branco, le célèbre romancier qui a plus tard écrit Amor de Perdição, était un ami de José Augusto et de Fanny et un acteur à part entière de ces évènements tragiques qui eurent lieu en 1850. C’est en tant que tel que Camilo évoque l’histoire d’amour malheureuse entre Fanny et José Augusto dans son livre Bom Jesus do Monte.

D’une certaine manière, il l’a peut-être fait pour «s’exonérer» d’une participation au caractère sulfureux de cette aventure particulièrement romantique. Récemment, la grande autrice Agustina Bessa Luis a fait revivre cette histoire dans son livre Fanny Owen, s’appuyant sur des faits authentiques et les écrits de Camilo. C’est le travail d’Agustina qui m’a poussé à faire Francisca et c’est sur son travail que j’ai construit mon film. Dans les faits, Francisca transforme donc une série de trois films que j’avais déjà fait, O Passado e o Presente, Benilde ou a Virgem Mãe et Amor de Perdição, en une tétralogie des «amours contrariées».

A savoir que Francisca est inspiré du livre d’Agustina Bessa Luis Fanny Owen, lui-même inspiré d’une histoire vraie ayant eu lieu au 19ème siècle. Il relate les questionnements de ses deux protagonistes, José Augusto et Camilo Castelo-Branco, sur la vie, les femmes,l’amour, le destin, l’infortune. Alors que leur dialogue évolue tout au long du film, les personnages sont pris au piège de la vie, victimes de leurs propres illusions.

Festivals :

Festival de Cannes 1981 – Quinzaine des Réalisateurs
Festival International du film de Locarno 1981
Berlinale 1982
Festival International du film de Rotterdam 1982
Mostra de Venise 2019

Bande annonce :

Crédits photos et vidéo : Epicentre films