(Critique) Film Belle enfant réalisé par Jim
A propos du réalisateur :
Jim de son vrai nom Thierry Terrasson, est un artiste polyvalent originaire de Montpellier. Il s'est d'abord illustré comme scénariste et dessinateur de bandes dessinées, sous les noms de Téhy et Jim, avec plus de 110 titres publiés et plus de deux millions d'albums vendus, parmi ses plus beaux succès, L'invitation, Une nuit à Rome. Depuis quelques années, il s'est tourné vers le cinéma, réalisant son premier long-métrage, Belle enfant, en 2024, et écrivant des scénarios pour le grand écran. Il est également l'auteur d'un recueil de nouvelles.
A propos des interprètes :
Après avoir pratiqué le théâtre dès l'adolescence puis en parallèle de son master en cinéma, Marie Bohin, multiplie les apparitions dans diverses séries, dans des courts et des longs-métrages, avant de se voir confier le rôle principal de Belle enfant. Elle est également journaliste de cinéma indépendante pour différents médias et, très concernée par les questions d'inclusivité et de diversité au sein du 7ème art. Elle a également co-écrit le livre le cinéma de genre au féminin. Dans le film elle interprète Emily, la petite dernière de la famille, qui cherche encore sa place dans le monde.
Baptiste Lecaplain, humoriste français débute sa carrière après avoir quitté son travail d'animateur pour enfants en 2006. Son premier spectacle, Baptiste se tape l'affiche, présenté en 2008 au Théâtre Le Bout, rencontre un succès immédiat. Par la suite, il multiplie les apparitions sur scène, à la télévision et au cinéma, tout en poursuivant le développement de son style unique. Ses spectacles Origines et Voir les gens, rencontrent un vif succès auprès du public. Il participe également à des projets télévisés variés, comme la série Bref sur Canal +. Baptiste Lecaplain s'est également illustré dans le cinéma avec des rôles dans des films tels que Nous York, Libre et assoupi, et La monnaie de leur pièce. Dans Belle enfant, il joue Gabin, un apprenti collapsologue en pleine rupture amoureuse.
Marisa Berenson est une actrice et mannequin américaine. Elle débute pour le prestigieux magazine Vogue et devient l'égérie de Yves Saint Laurent. Sa grâce et sa beauté insolente sont alors remarquées par le cinéaste Luchino Visconti, qui lui offre un rôle dans l'un des ses chefs-d’œuvre, Mort à Venise. Elle tourne ensuite dans le multi-oscarisé Cabaret de Bob Fosse. Trois ans plus tard, Stanley Kubrick lui propose de tenir le rôle de la mélancolique et sublime Lady Lyndon dans le classique Barry Lyndon. Actrice talentueuse et polyglotte, elle travaille aussi bien en anglais, qu'en italien ou en français. Elle est également ambassadrice de l'UNESCO et écrivain. Elle interprète Rosalyne, une mère hypnotique et fantasque dans ce long métrage.
Albert Delpy est né à Saïgon. Il commence sa carrière au théatre dans les années 60 et pendant 40 ans travaille avec de grands metteurs en scène, Fernando Arrabal, Jérôme Savary... Il interprète du Shakespeare sous la direction de Jean-Hugues Anglade, La Mouette de Tchekhovo à l'Odéon... En 1970, il joue son premier rôle dans La horse avec Jean Gabin. Il tourne ensuite dans Tandem, Le colonel Chabert, Le Daim, Mammuth, Ridicule, Plonger... Julie Delpy lui fait jouer son propre père dans plusieurs de ses films, Two days in Paris, puis la suite Two days in New-York et le dirige également dans Le skylab. Dans ce film il est Rémi, le frère de de Rosalyne, l'oncle pétillant des trois sœurs.
A noter également la présence de Caroline Bourg, Cybèle Villemagne, Michael Cohen, Haydee Borelli.
A vrai dire, je n'attendais rien de particulier de ce long métrage, car durant la période estivale les bons films ne sont pas légion. Quelle bonne surprise que Belle enfant qui m'a enthousiasmée au plus haut point pour différentes raisons.
Déjà par le jeu des comédien(ne)s qui sont tous excellents. Pour l'Italie, revoir Gênes, Boccadasse, des paysages somptueux comme on en trouve là-bas, une photographie léchée d’Emmanuel Dauchy, des musiques enthousiasmantes, des villas enchanteresses et cette histoire qui tient la route avec cette histoire de famille pas comme les autres.
Marie Bohin est la véritable révélation de cette œuvre. Vive, drôle parfois, loquace, avec une énergie débordante, elle cache un mal profond et durant ce périple, et sa rencontre avec Gabin, elle va découvrir une personne qu'elle n'imaginait pas être.
Baptiste Lecaplain n'est pas en reste, et vient s'incruster tout à fait par hasard dans ce clan, alors qu'il sort d'une douloureuse histoire d'amour.
Malgré le fait de se trouver à l'étranger, au soleil, avec une famille réunie pour faire la fête, le film aborde des sujets profonds, telles les relations mères/filles, ce que deviennent des enfants après une éducation parfois tourmentée, la mort, le suicide, le mensonge, puisque Rosalyne trompe son monde déjà en inventant une histoire pour réunir ses filles, mais également sur son état physique et mental.
Des brisures il y en a, car chaque personne, ou presque, a quelque chose en elle qui la rend mal. Cependant, Jim alterne les moments forts et ceux plus chaleureux.
La rencontre entre Gabin et Emily apporte un ton léger à ce film, également lorsque les sœurs se retrouvent, et quand tout ce beau petit monde est enfin en groupe et que des échanges peuvent avoir lieu, des vérités sortent. Même si un côté dramatique est bien présent, le réalisateur apporte une certaine douceur et un côté léger qui viennent alléger ce long métrage.
Une sympathique première œuvre que le metteur en scène nous offre là, qui apporte une grande force à Belle enfant, et qui prouve que rien n'est impossible dans la vie. Malgré l'aspect profond qui transpire de ce film, on passe un moment agréable et comme tous les protagonistes sont assez attachants on ressort de la séance avec la satisfaction d'avoir visionné un bon long métrage. Comme quoi tous les films de l'été ne sont pas nécessairement médiocres Belle enfant en est une preuve fragrante.
MA NOTE : 3.8/5
Crédits photos et vidéo : Octopolis - © Thierry Terrasson - Emmanuel Dauchy
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