Critique film documentaire I am the future réalisé par Rachel Cisinski
AU CINÉMA LE 10 SEPTEMBRE 2025
I AM THE FUTURE
Réalisé par Rachel Cisinski
Avec : Mamadou Diallo, Dian Safitri, Soumayraa Hmouda, Laxmi Chauhan
Distribué par Wayna Pitch
Genre : Documentaire
Origine : France
Durée : 1 h 38
Synopsis :
Des rêves plein la tête malgré les difficultés qu’ils rencontrent,
quatre jeunes s’interrogent sur leur avenir et celui de leur communauté.
Venus de France, Indonésie, Inde et Liban, leurs destins convergent à
New York où ils témoignent de leur expérience de la pauvreté aux Nations
Unies. Au travers de l’écriture, de la danse, de la photographie et du
dessin, les protagonistes posent, avec courage et joie, un œil rare sur
les grands défis contemporains.
Ma critique :
Avec ce documentaire, on va suivre le chemin de 4 personnes, aux 4 coins du monde et tous ont une envie : faire ce dont ils rêvent.
Pour un, ce sera l'écriture, le seul garçon que la réalisatrice a suivi. Pour les trois demoiselles, pour l'une ce sera la danse, pour l'autre le dessin et la dernière la photographie.
Lorsque l'on est issu d'une famille peu aisée, et d'un pays où l'on voit d'un mauvais Veil l'art, il n'est pas facile de réussir.
Invités par les Nations Unis, ils ont pu se rencontrer mais aussi échanger et ce qui est le plus important c'est de se faire entendre.
La réalisatrice livre des témoignages touchants et un film sobre malgré le sujet qui est parfois dur pour ces jeunes gens.
On suit donc ces 4 protagonistes, à tour de rôle à travers un petit film pour chacun où ils racontent leur parcours, leurs envies, et se livrent sans détour à la réalisatrice.
Aucun n'est aisé, ils vivent souvent dans la précarité et leur donner la parole aussi bien au niveau de ce documentaire, qu'à la tribune des Nations Unis est une excellente idée.
Est-ce que tout cela fera avancer les choses ? Auront-ils un meilleur avenir ? Ce qui est certain c'est qu'on aime ce sourire qui éclaire bien souvent leur visage et qui donne de l'espoir.
Entrer dans leur intimité, et qu'ils nous y laissent pénétrer est important. Via ce biais, ils peuvent faire passer leur message. Un message parfois politique, et il est bon que n'importe quelle classe sociale puisse s'exprimer. Ils ont des défis à relever et on leur souhaite tout le meilleur.
Pour en savoir plus :
A propos de la réalisatrice
Rachel Cisinski réalise en classe préparatoire Ciné-Sup son premier documentaire qui interroge le concept de “marginalité”. Après des études d’histoire de l’art et de philosophie, elle rejoint Life Project 4 Youth avec lequel elle s’engage entre 2019 et 2021 pour participer à la coordination des 17 entités du mouvement, puis ouvrir des centres de formation au Liban.
Elle rentre ensuite en France, portée par son désir de faire du cinéma, et prépare le concours de la Fémis en section Réalisation. Elle atteint le dernier tour, mais n’intègre pas la promotion finale.
Note d'intention de la réalisatrice
"Dans les bidonvilles de Delhi, Kolkata et Mumbai, à Manille et au Caire, dans les quartiers pauvres du Liban, je fais l’expérience de “lignes de front” où la vie s’écoule selon une autre temporalité que celle régissant dans mon imaginaire occidentale. Il n’y a pas de plans à long-terme. Le plus difficile, ce n’est pas la pauvreté en tant que telle mais l’absence d’opportunités qui en découle.
Les individus que je rencontre, notamment les jeunes, sont aussi courageux que vulnérables. Mais c’est leur intelligence et leur énergie qui me frappent. Une intelligence vive, une vivacité presque extravagante, une joie indéniable, un sens aigu de la créativité qui ne demande qu’à être nourri. Un quotidien fait d’urgences, de nombreux manques, mais qui loin de susciter la pitié, inspire et force l’admiration.
La division sociale qui régit toutes nos sociétés (“Nord” comme “Sud”) n’est évidemment pas sans lien avec une certaine division narrative. Les “pauvres” sont rarement “autorisés” à s’exprimer car ils n’auraient pas la légitimité de le faire.
Le film “I am the future” a justement pour vocation de leur donner la parole. Les quatre jeunes adultes au cœur de ce film ne sont ni des victimes, ni des génies extraordinaires. Pourtant ils sont bel et bien en mesure de livrer leur vision du monde qui s’avère particulièrement pertinente.
Entre documentaire et fiction, notre film pose la question de la posture de chacun des personnages face à sa propre communauté. Sans jamais condamner ou s'apitoyer, il s'agit de mettre le doigt sur les fractures, les impossibilités, les injustices avec lesquelles ils sont en prise. En définitive chacun joue son propre rôle... la frontière entre réalité et fiction se faisant de plus en plus mince. Le choix de passer par des médiums artistiques différents renforcent encore ce procédé : Dian dessine et donc fictionnalise, Soumayraa fait poser les femmes qu’elle rencontre, Mamadou écrit littéralement une histoire. Laxmi construit une comédie musicale, inspirée de son expérience personnelle.
Enfin la notion de rêve est le motif fondateur du film. Rêver c’est toujours en un sens s’échapper de la réalité brutale. Ce film porte la voix de jeunes ayant traversé (traversant encore) des situations impossibles. Or n’est-ce pas précisément le terrain privilégié de l’art que ce champ d’impossibilités ? C’est lorsqu'elle s’avère trop difficile, qu’apparaît le droit (et parfois même le devoir, dirait Chris Marker) de nier la réalité". - Rachel Cisinski
A propos des protagonistes du film
Mamadou, Paris
Vivre et s’engager loin des siens
Mamadou, réfugié de 26 ans, a dû fuir la Guinée Conakry en raison des affrontements politiques et de son engagement pour les droits humains. Aujourd’hui il écrit un film sur un nouvel arrivant à Paris, largement inspiré de son parcours, pour combattre les idées reçues recouvrant les “migrants”. Il rencontre Marianne, une jeune scénariste, avec qui il invente le personnage de “Diallo”, un exilé qui tente de s’intégrer en France, après avoir été abandonné à la gare par sa seule connaissance, “Ali".
Dian, Jakarta
Découvrir d’autres réalités à travers l’art
Dian, une jeune femme passionnée par le dessin, réside à Kampung Sawah, un bidonville situé au nord de Jakarta. Elle a grandi près d’une décharge, récemment évacuée par le gouvernement pour y construire une autoroute. Les inondations y sont de plus en plus fréquentes en raison du réchauffement climatique. Dian en découvre la portée en se renseignant sur les mangroves qu’elle dessine, inspirée par les paysages Miyazak.
Soumayraa, Akkar
Rendre la parole aux femmes
Soumayraa habite un petit village du Akkar, une région au nord du Liban à la frontière de la Syrie. Elle voudrait ouvrir une association au sein de son village pour faciliter l’éducation des jeunes femmes et les encourager à participer aux décisions politiques locales. Alors que le Liban est le champ de nombreuses tensions communautaires, Soumayraa se sert de son appareil photo pour aller à la rencontre de femmes libanaises, palestiniennes et syriennes.
Laxmi, Delhi
Danser pour changer les mentalités
Laxmi n’a qu’un rêve : danser. Mais elle subit une double pression, celle des contraintes financières et celle d’une société conservatrice, où s’entraîner avec des garçons et rentrer tard le soir n’est pas bien vu pour une fille. Mais Laxmi n’abandonne pas. Tout en travaillant dans un call center à Delhi, elle s’inscrit à des concours de danse. Elle va même jusqu’à participer aux cours de la célèbre Martha Graham School à New York.
Les personnages principaux, Laxmi, Dian et Soumayaraa, ont été accompagnés par LP4Y, partenaire principal.
Life
Project 4 Youth Alliance est une fédération de 17 organisations dans 14
pays dont la mission est le développement de solutions innovantes pour
l’inclusion professionnelle et sociale des jeunes (15-24 ans) issus de
l’extrême pauvreté et victimes d’exclusion. LP4Y a accompagné 8 870
jeunes adultes depuis sa création.En Asie et au Moyen-Orient, LP4Y crée
des centres de formation au sein desquels ces jeunes adultes apprennent
les bases de l’anglais et de l’informatique, se voient confiés des
responsabilités et développent, par l’expérience, les savoir-être et les
savoir-faire leur permettant de trouver un travail décent. LP4Y nous a
accompagnés : Dans les bidonvilles : Grâce à LP4Y, nous avons tourné
dans des bidonvilles d’Inde, d’Indonésie et dans des régions pauvres du
Liban. L’équipe du film a passé 9 mois dans les centres LP4Y, ce qui a
permis de créer un lien fort avec les protagonistes.A l’ONU : LP4Y est
titulaire d’un statut consultatif spécial auprès du comité de l’ECOSOC
(Conseil Économique et Social des Nations Unies), et nous permet ainsi
d’organiser des évènements au siège de New-York. Auprès des partenaires :
LP4Y permet à l’équipe Youth Visions de bénéficier de son réseau
partenaires : entreprises, ONGs et ambassadeurs.

MA NOTE : 3.5/5
Crédits photos et vidéo : Wayna Pitch
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