Cinéma, critique film documentaire Elle entend pas la moto

 critique film documentaire Elle entend pas la moto

 
 AU CINÉMA LE 10 DÉCEMBRE 2025
 
ELLE ENTEND PAS LA MOTO
Réalisé par Dominique Fischbach 
Distribué par Epicentre Films
Genre : Documentaire
Origine : France
Durée : 1 h 34
 
Synopsis
 
À la veille d’une célébration familiale, Manon, jeune femme sourde et lumineuse, rejoint ses parents en Haute-Savoie. Dans la beauté des paysages alpestres, l’histoire du clan se redéploie entre archives familiales et images filmées par la réalisatrice depuis 25 ans. Porté par la force intérieure de Manon, le film trace un chemin d’épreuve et de résilience. La parole émerge enfin, là où le silence a longtemps régné.
  critique film documentaire Elle entend pas la moto
 
Ma critique
 
Avant de commencer à noter que ce film sera disponible en version sous-titrée français, en SME et en audiodescription pour celles et ceux qui le désirent. 
 
Les documentaires sont légion, que ce soit au cinéma ou à la télévision. On ne sait jamais à quoi s'attendre. Il y a de bons sujets qui vont donner de mauvais films et vice-versa. Ici nous pouvons visionner une histoire hors norme.
 
De plus, le plus surprenant c'est de s'apercevoir que ce documentaire a été filmé sur plusieurs années, 25 très exactement ce qui est rare.
 
On voit une voiture avec à son bord le mari, une jeune femme Manon qui parle à son très jeune fils, on voit qu'elle n'articule pas comme vous et moi et l'on comprend rapidement qu'elle a un problème d'élocution surtout qu'elle fait également le langage des signes. Pendant le documentaire lorsqu'elle s'exprime, la réalisatrice a fait le choix de ne pas sous-titrer ce qu'elle dit et il est vrai qu'après un petit temps d'adaptation on la comprend parfaitement. 
 
Ils se rendent chez ses parents qui ont un chalet à la montagne et chez qui ils vont passer leurs vacances mais pas que. Ils vont rendre hommage à Maxime le frère de Manon décédé depuis 8 ans.  
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On apprend dès le début que Manon et son frère ont le même handicap. A l'aide d'images tournées il y plusieurs années, on suit le quotidien des parents avec leurs trois enfants dont 2 qui sont sourds et muets. 
 
Avec l'aide de la médecine ils vont être opérés, avoir des implants, porter des appareils et en se rendant chez l'orthophoniste, apprendre à s'exprimer.
 
Leur vie n'est pas simple entre les allers-retours, l'intégration dans des écoles normales, le regard des autres, des sports qu'ils ne peuvent pas pratiquer à cause de leur handicap ou du fait de porter des appareils....
 
La surdité est un réel problème au quotidien mais lorsque l'on voit et que l'on entend Manon on se rend compte qu'elle a dû se battre, mais tenace, elle a escaladé des montagnes pour en arriver là ou elle est et grâce à une volonté sans nom elle a su s'intégrer et se faire une place dans la société.  
 
Avec des images d'archives, des flashbacks on reconstitue aisément le parcours de cette famille, du moins on essaie.  
 
On notera la ressemblance frappante du jeune Mathéo avec son oncle Maxime dont il est beaucoup question dans ce film. Sans oublier la grande sœur  Barbara, qui même si elle n'apparaît pas lorsque Manon vient passer ses vacances chez ses parents, fait partie intégrante de cette famille et a œuvré beaucoup pour que son frère et sa sœur soient heureux et qui a dû souffrir beaucoup de cette situation. 
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On apprécie l'histoire bien entendu, ces gens, mais aussi cette lumière proposée avec les décors de montagne. Quant au son, il est impressionnant surtout lorsque la réalisatrice coupe le son pour nous montrer ce que cela fait d'être sourd, ou une autre fois lorsque Manon se retrouve entourée de nombreuses personnes et qu'à ses oreilles ce n'est plus qu'un brouhaha.  
 
Dominique Fischbach, outre le thème de la surdité, nous prouve que la communication est essentielle  
 
Grâce à ce témoignage précieux de la part de Manon, mais aussi de toute sa famille, de ses amis, qui se livrent corps et âme on s'aperçoit des difficultés qu'ils ont surmonté, et ce que la surdité peut imposer comme combat. 
 
Elle entend pas la moto est terriblement authentique et émouvant, tout en restant positif et même joyeux.  

critique film documentaire Elle entend pas la moto

Pour en savoir plus
 
JULIE GAYET MARRAINE DE LA FONDATION POUR L’AUDITION ET MARRAINE DU FILM :

" J’ai adoré ce film fort et universel, c’est du cinéma. L’histoire intime de toutes les familles. Par son travail sensible, Dominique Fischbach nous fait plonger au cœur de l’intimité de cette famille où nous découvrons la ténacité de leur fille Manon qui affronte le monde. C’est bouleversant. Elle interroge la façon dont chaque enfant doit trouver sa place et permet d’aborder de nombreuses thématiques : la parentalité, la fratrie, l’inclusion, le rôle de l’Éducation Nationale, le deuil... et bien sûr la surdité ! 

En tant que marraine de la Fondation pour l’Audition, je me sens très concernée par toutes ces problématiques, le choix de l’oralisme ou de langue des signes, de la violence sourde pour ce handicap invisible dont on parle peu. Et surtout je suis très fière de soutenir un film réalisé par une femme inspirée qui raconte une femme inspirante.”

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Festivals :
 
Festival 2 Cinéma de Valenciennes – Prix du public

Festival Ciné 32 Indépendance(s) et création – Auch

Festival Paris Ciné contre les discri’ ! – Film de clôture UGC Ciné Bercy Paris

Festival Atmosphères – Courbevoie

Festival de Ciné Droits Humains de Saint-Paul-Trois-Châteaux– En compétition

Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais – Mention Spéciale du Jury

Festival du film de Montagne – Cluses

Rencontres du film des résistances – Annecy

Festival du Film Francophone Les Oeillades – Albi

Rencontres des Cinémas d’Europe – Aubenas

Festival international d’Autrans : Montagne, cinéma & culture

Festival du film de société de Royan

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A propos de la réalisatrice 
  
Dominique Fischbach est auteure et réalisatrice. Elle grandit au Maroc puis s’installe dans la région de Nice.

Son premier documentaire Les voisins (2000), produit par le Forum des Images, reçoit un excellent accueil. Ce film lui vaut d’être remarquée par la mythique émission Strip-tease diffusée sur France 3. Elle tournera pour cette collection une quinzaine de films, courts, moyens et longs. Certains ont été édités en DVD.

Elle signe des documentaires de création et un court-métrage de fiction pour France TV, Canal +, ARTE et la RTBF.

Avec un regard sensible et généreux, elle explore de grands thèmes de société tels que la multiculturalité, l’émancipation des femmes ou l’engagement. Parmi ses films les plus remarqués, Babel sur Scène, qui révèle des adolescents, joyeux et fiers, questionnant la migration et l’intégration, Liberté Lili, qui raconte le combat acharné d’une femme antillaise pour valoriser son territoire, Marie-Galante et Martinique Bikini qui s’attache à la condition de femmes martiniquaises.

En 2025, elle réalise, en cinéma direct, son premier long métrage pour le cinéma ELLE ENTEND PAS LA MOTO retrouvant à cette occasion Manon Altazin qu’elle filme dans son histoire familiale depuis 25 ans.
 
critique film documentaire Elle entend pas la moto Crédit Yves Osmu *
A propos des protagonistes 
 
Âgée de 35 ans, Manon Altazin est la cadette d’une fratrie unie, composée de Barbara, sa sœur aînée, et de Maxime, le benjamin, sourd de naissance, disparu brutalement en 2016. Elle a toujours avancé avec détermination, portée par une force intérieure forgée au fil des épreuves.

Sourde profonde de naissance, elle a dû sans cesse affronter les limites imposées par le regard des autres pour réaliser ses rêves. Sportive accomplie, elle a pratiqué la gymnastique à haut niveau pendant 14 ans, alors même que peu de formateurs osaient s’engager à ses côtés. Elle a couru un marathon, gravi le Mont-Blanc, parcouru 1 060 kilomètres à vélo en dix jours en 2018, découvert la voltige aérienne et, plus récemment, s’est lancée dans le canitrail.

Son credo : « Impossible n’est pas sourd ! ».

À 15 ans, un baptême de l’air lui donne le goût de l’aviation. Il lui faudra quatorze années d’efforts pour obtenir son brevet de pilote et devenir la première femme sourde pilote d’avion en France—un titre qu’elle est encore, à ce jour, la seule à détenir. Avec plus de 200 heures de vol à son actif, Manon aime transmettre son expérience. Elle intervient régulièrement en entreprise, notamment chez Airbus à Toulouse, pour sensibiliser au handicap. Elle est aussi vice-présidente de l’Aéro-club des sourds de France et pilote bénévole pour l’opération « Rêves de Gosse ». En 2021, elle enrichit encore son parcours en obtenant son brevet de pilote ULM, ainsi que plusieurs permis : moto, bateau fluvial et côtier, et celui d’accompagnatrice handiski Gotoski.

Grâce à de longues années d’orthophonie, Manon s’exprime avec tant de clarté qu’il arrive souvent que les entendants oublient d’articuler face à elle. Pourtant, sa langue maternelle, son ancrage, demeure la LSF — la langue des signes française. C’est elle qui s’adapte en permanence, dans une société où les institutions sont encore trop souvent incapables de le faire.

Depuis dix ans, Manon exerce comme kinésithérapeute en libéral, spécialisée dans le sport. En 2022, elle devient mère de Mathéo, bientôt rejoint, en 2025, par une petite soeur, Alya.

Depuis 25 ans, la réalisatrice Dominique Fischbach suit et raconte le parcours hors normes de cette femme résolument inspirante.
 
Les autres intervenants  
 
SYLVIE, sa mère
LAURENT, son père
BARBARA, sa sœur ainée
MAXIME, son petit frère
MATHÉO, son fils
ANTHONY, son compagnon 
 
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MA NOTE : 3.7/5 


 

Crédits photos et vidéo : Epicentre Films -  Crédit Yves Osmu *

 

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