Cinéma : Les derniers parisiens (critique)

Bien connu d'un certain public, Hamé et Ekoué, membres du groupe de rap "La rumeur", nous proposent leur premier film avec "Les derniers parisiens".

Ce long métrage se passe à Pigalle et c'est un grand honneur pour eux de porter à l'écran ce lieu qu'ils vénèrent.

Ce film, c'est aussi une bande de potes, un film d'hommes et un bel hommage à Paris.

Quand j'ai été conviée à voir ce film, je n'ai pas lu sciemment le scénario, et rien que par rapport au titre et à l'affiche,  j'ai pensé aux films de Michel Audiard, Gilles Grangier, Henri Decoin, Jacques Becker, Georges Lautner, et j'en passe.... qui filmaient Paris comme personne. 

C'est bien entendu à Paris que se déroule l'action, et plus précisément dans le 18ème arrondissement. 
Lorsque deux frères, diamétralement opposés se retrouvent, alors que l'un des deux à une vie plutôt rangée et que l'autre sort de prison, les tensions prennent vite le pas et c'est la quête de deux hommes que nous allons suivre. Nas, interprété par Reda Kateb, veut se faire de l'argent rapidement, quant à Arezki, le grand frère joué par Slimane Dazi,  a une vie peinarde qui lui convient et il sent bien qu'avec son frère à ses côté sa destinée ne sera plus jamais la même.

C'est l'histoire de deux hommes, qui s'aiment mais qui n'arrivent pas à communiquer et surtout pas à se livrer leurs sentiments, que nous allons suivre avec d'autres personnages à côté.

Que dire de Reda Kateb, qui n'a pas encore été dit. Qu'il est génial dans ce film, il l'est. De pratiquement toutes les scènes, il est plus que plausible dans son rôle d'homme refusant de faire des compromis et en rage contre une certaine société.
Slimane Dazi est lui aussi excellent. Il ne joue pas, il vit son rôle.
Peu de femmes à l'écran. Quelques images furtives en début de film de la plantureuse Lola Dewaere. L'autre femme qui a quelques plans secondaires est Mélanie Laurent. La seule vraie "femme" c'est Pigalle qui est le centre de vie des protagonistes.
Un film vrai, qui ne sonne pas faux comme certains. "Les derniers parisiens" a été tourné avec des images authentiques, des gens bien réels de la vie de tous les jours. Caméra épaule, les deux comparses ont sillonné l'arrondissement et nous font vire le quotidien des parisiens.

La question "pourquoi les derniers parisiens comme titre ?" a été posée à l'issue de la projection tout simplement parce que les réalisateurs soient des descendants aiment encore plus Paris que la France comme l'un des deux m'a dit. Ils ont voulu montrer justement ces derniers vrais parisiens vivants dans le quartier de Pigalle, qui luttent pour ne pas être rachetés par toutes ces marques franchisées et qui au bout du compte sont bien souvent obligés de baisser le rideau. Ce sont tous ces gens ci que l'on voyaient encore il y a quelques années, qui disparaissent du paysage de la capitale, tous ces petits commerces de proximité que l'on côtoyait, avec qui l'on passait du temps à échanger, que Hamé et Ekoué ont voulu nous montrer.
Le quartier de Pigalle est joliment filmé, et l'on découvre un endroit de Paris qui a beaucoup changé certes, mais qui garde pourtant une certaine âme que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Sans parler de la musique qui colle à ce long métrage.

Ce film peut être quelque peu déstabilisant, un film à l'ancienne tout en étant moderne, mais après avoir échangé avec une partie de l'équipe et "digéré" ce long métrage, on comprend mieux où veulent nous mener Hamé et Ekoué
LES DERNIERS PARISIENS
Réalisé par Hamé Bourokba et Ekoué Labitey
Avec : Reda Kateb, Slimane Dazi, Mélanie Laurent, Constantine Attia, Yassine Azzouz, Bakary Keita, Willy L'Barge, Lola Dewaere
Distribué par Haut et Court
Genre : Drame
Nationalité : Français
Durée : 1 h 45
Sortie en salle le 22 février 2017

Le synopsis :

Tout juste sorti de prison, Nas revient dans son quartier, Pigalle, où il retrouve ses amis et son grand frère Arezki, patron du bar Le Prestige.
Nas est décidé à se refaire un nom et Le Prestige pourrait bien lui servir de tremplin…



BONUS
Quelques photos prises à la fin de la projection et d'autres que vous avez pu voir sur Instagram (ici)
Les deux réalisateurs Hamé Bourokba et Ekoué Labitey aux deux extrêmités, Slimane Dazi et Reda Kateb



  Copyright Haut et Court -Autres*Dame Skarlette

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