Cinéma, Deux moi de Cédric Klapisch - Critique

Un film de Cédric Klapisch est toujours très attendu. Après "Ce qui nous lie", un documentaire sur le perchiste Renaud Lavillenie, et une incursion dans le monde de la télévision pour la série "Dix pour cent", le voici qui revient avec DEUX MOI dans la lignée de Casse-tête chinois.
Synopsis :

Rémy et Mélanie ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu'il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des grandes villes, à l’époque hyper connectée où l’on pense pourtant que se rencontrer devrait être plus simple… Deux individus, deux parcours. Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… celle d’une histoire amour ?

Qu'il est loin le Thimothée de Five, François Civil (Rémy), grandit dans tous les sens du terme. Il s'affirme cinématographiquement avec des rôles de plus en plus forts et justes, et on a pu le voir cette année dans mon inconnue, le chant du loup. Il est devenu une tête d'affiche sur qui l'on peut compter.
A ses côtés, dans le rôle féminin principal, le jolie et douce Ana Girardot (Mélanie). Toujours à fond dans son jeu, tellement naturelle et frêle on a envie de la protéger. Dans ce film elle nous livre une palette d'émotions et son jeu est formidable.
A leurs côtés une pléiade de comédiens et pas des moindres. A commencer par François Berléand, qui interprète un psychanalyste "à l'ancienne", proche de la retraite. A l'inverse des rôles qu'on lui connaît, tellement volubile, dans Deux moi, il sera peu bavard !!!
L'autre psy, s'avère être Camille Cottin qui se fond dans tous les genre. A l'opposé de son collègue, elle aborde la psychanalyse d'une autre manière. Cette formidable actrice est une fois plus étonnante et détonante.

Et puis l'on trouve une galerie de personnages comme l'épicier (Simon Abkarian), la soeur de Mélanie (Rebecca Marder), une des collègues de travail de Rémy (Eye Haïdara), etc...

Cédric Klapisch, mélange les âges, les nationalités, les genres.
Ce long métrage soulève bien les problèmes de la société actuelle : la vie d'aujourd'hui, surtout dans les grandes villes, la solitude, le mal être et surtout les problèmes liés aux réseaux sociaux qui coupent les gens de la vraie vie.

Deux moi nous ramène, après "Ce qui nous lie", nous ramène dans la Capitale, ce Paris que Cédric Klapisch affectionne tant, mais qui a tellement changé.

Le film aborde vraiment l'importance des réseaux sociaux qui amènent à un certain isolement. On a l'impression de faire des rencontres, d'avoir plein d'amis mais en fait qui sont ils ? Pour combien de temps ? Des êtres derrière des écrans que l'on ne verra sans doute jamais et qui feront juste un bout de route en notre compagnie sans jamais nous prêter plus d'attention que cela. 

L'amour est présent, où se veut présent, car ces deux êtres le cherche. Ils passent l'un à côté de l'autre sans se voir, et l'un va s'inscrire sur Facebook, l'autre sur Tinder, en espérant qu'un jour peut être.... En fait ce sont juste deux personnes isolées, vivants pourtant à quelques mètres l'un de l'autre et qui ne se calculent même pas, vivants dans leur monde, dans leur bulle.
Le réalisateur, au niveau du travail des deux protagonistes, a fait le choix de deux mondes opposés, où l'un travaille d'abord dans un grand entrepôt et qui voit la vie de loin, alors que Mélanie voit la vie de près au travers d'un microscope.

La dépression est décrite comme le mal du siècle et c'est tellement vrai.
 
La psychanalyse a une grande importance dans ce film. Tous deux y ont recours pour trouver leur voie, mais aussi leur moi, et se libérer de souffrances passées. D'ailleurs pour citer le réalisateur, celui-ci tenait vraiment à parler des réseaux sociaux, mais aussi des psy : 

"De plus, les psys que j’ai rencontrés pour me documenter m’ont dit que l’usage des réseaux sociaux accentue au fond énormément les problèmes individuels. Voir systématiquement la vie des autres mise en scène et «embellie» par chacun, fabrique inévitablement de la paranoïa et du manque de confiance en soi pour les gens plus isolés ou plus fragiles… Le réseau social ne fabrique pas que du lien social."

Ce long métrage générationnel, nous pousse à nous demander si un jour ces deux personnages esseulés finiront pas se voir, se trouver et pourquoi pas enfin s'aimer. Le suspens est entier car ils se croisent, se dépassent, prennent le même métro, mais se rencontreront-ils enfin ?

Malgré le thème assez dramatique, ce film s'avère tout de même être par moment une comédie car on arrive à sourire et même à rire. Un chaton, adorable livrera des scènes qui vous pousseront à avoir le smile. Tout comme une courte scène avec Pierre Niney extrêmement drôle.

La musique a beaucoup d'importance dans le film et une scène avec la chanson "L'histoire d'un amour" se visionne avec beaucoup de tendresse. Avec un montage, comme à l'ordinaire maîtrisé et des plans tellement agréables à visionner, Cédric Klapisch est bien de retour chez lui avec Paris qu'il affectionne.
Même si ce film est parfois convenu, il a beaucoup de fond, est sobre,  et apporte tout de même une lueur d'espoir dans ce monde ultra-connectée. Alors si vous allez voir "Deux moi" pendant 1 h 50, coupez vos portables, la terre n'arrêtera pas de tourner et vous ne manquerez pas la nouvelle du siècle !!!!
DEUX MOI
Réalisé par Cédric Klapisch
Avec : François Civil, Ana Girardot, Camille Cottin, François Berléand, Simon Abkarian, Rebecca Marder, Eye Haïdara, Jeanne Areyes, Candice Bouchet, Brune Renault, Quentin Faure et la présence à l'écran de Renée Le Calm disparue depuis juin 2019
Distribué par Studio Canal
Genre : comédie dramatique
Nationalité : Français
Durée : 1 h 50
En salle le 11 septembre 2019


  Crédit photos et vidéo : StudioCanal - Emmanuelle Jacobson-Roques

 #deuxmoi


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