Cinéma, Dans un jardin qu'on dirait éternel - Critique



Dans un jardin qu'on dirait éternel, est d'une réelle beauté. Réalisé par Tatsushi Ōmori, il est à déguster durant 1 h 40.

Adapté d'une oeuvre originale, publiée au japon en 2008, sous le titre "La cérémonie du thé" par Noriko Morishita, le livre est sorti aux Editions Marabout en France en août 2019.
 
Synopsis :


Dans une maison traditionnelle à Yokohama, Noriko et sa cousine Michiko s’initient à la cérémonie du thé. D'abord concentrée sur sa carrière dans l’édition, Noriko se laisse finalement séduire par les gestes ancestraux de Madame Takeda, son exigeante professeure. Au fil du temps, elle découvre la saveur de l’instant présent, prend conscience du rythme des saisons et change peu à peu son regard sur l’existence. Michiko, elle, décide de suivre un tout autre chemin.



Parmi les trois premières comédiennes, la regrettée Kiki Kirin pour qui ce fût le dernier rôle titre, mais quel rôle. Après nous avoir enchanté dans "Les délices de Tokyo", "Une affaire de famille", et tant d'autres films, elle interprète le Professeur Tadeka qui va initier les jeunes filles à la cérémonie du thé.

Tout en grâce, on suit ses lents mouvements avec les ustensiles traditionnels pour arriver à faire, suivant les saisons, le thé parfait. Une fois de plus impeccable, sa prestation est exceptionnelle.


Les deux jeunes filles qui vont s'initier à cet art sont Noriko (Haru Kuroki) et Michiko (Mikako Tabe).

Charmantes elles le sont, de bonne  famille, délicates, elles font se plier de bonne grâce à cet apprentissage, même si au départ elles viennent plus pour se passer le temps. L'une va y prendre plus de plaisir que l'autre, et tout au long du film on va la voir se transformer et évoluer.



Ce long métrage est terriblement attractif, délicieux, et bien qu'il ne se passe rien d'extraordinaire, car on voit les mêmes gestes répétitifs afin d'atteindre la perfection, l'humilité que ce film nous propose, la zénitude qui s'en dégage,  font que le temps s'écoule s'en même que l'on s'en rende compte.

Cet art du thé, est d'autant plus passionnant lorsque l'on apprécie ce breuvage. C'est dans cette oasis de paix, située dans un pavillon exigu que l'on va suivre les protagonistes accompagnée par une douce mélodie. A côté se trouve un merveilleux jardin où se promènent parfois les héroïnes.

Les saisons s'écoulent, les différents thés sont préparés, servis et bus, tout en dégustant des pâtisseries japonaises plus belles les unes que les autres. On découvre en même temps, les secrets et la vie de chaque personnage.



Cet ode au thé, reflète bien les us et coutumes du Japon où l'humilité est de mise et le respect de l'autre aussi. Ce rite initiatique nous transporte dans un autre monde et fascine, du moins m'a fascinée.

Un tel esthétisme lors de la cérémonie, du moment où la professeure, ou les élèves, vêtues de kimonos, utilisent avec délicatesse, des objets parfois ancestraux : le chakin, le fusuka, l'hishaku, le natsume, le chasen, etc... et de la magnifique et rare céramique qui ne sert parfois qu'une fois l'an.

De nombreuses citations inscrites en calligraphies Japonaises sur un mur - des Kakemono (rouleaux verticaux accrochés au murs) - illustrent bien le respect que ce pays porte à certaines valeurs.
 
Le réalisateur filme avec plaisir et pour le notre aussi, le pouvoir de la transmission entre générations.

J'ai en mémoire, alors que je buvais un thé, un homme qui m'avait dit : "la première tasse est amère comme la vie, la seconde mousseuse comme l'amour et la troisième sucrée comme la mort". (proverbe marocain).

Pour ce film je dirais qu'il ne ressemble en rien à cela il est simplement impérial. Après l'avoir visionné, une phrase vous reviendra peut-être en tête, afin de rendre votre quotidien plus joyeux : "chaque journée est une belle journée".


DANS UN JARDIN QU'ON DIRAIT ETERNEL
Titre anglais : Every day a good day
Titre original : 日 日 是 好 日
Nichinichi kore kôjitsu
Réalisé par Tatsushi Omori
Avec Kiki Kirin, Haru Kuroki, Mikako Tabe
Distribué par Art House
Genre : Drame - Spiritualité
Origine : Japon
Durée : 1 h 42
En salle le 26 août 2020








Crédits photos et vidéo : Art House

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