Critique film Apaches de Romain Quirot

 

film Apaches de Romain Quirot

 EN SALLE LE 29 MARS 2023

 

APACHES
Réalisé par Romain Quirot
Avec : Alice Isaaz, Niels Schneider, Rod Paradot, Artus, Emilie Gavois-Kahn, Bruno Lochet, Rossy De Palma, Dominique Pinon, Jean-Luc Couchard, Hugo Becker, Armelle Abibou
Distribué par Tandem Films
Genre : Drame
Origine : France
Durée : 1 h 35

 film Apaches de Romain Quirot

 Synopsis

1900.
De Montmartre à Belleville, Paris est aux mains de gangs ultra violents qui font régner la terreur sur la capitale : les Apaches.

Prête à tout pour venger la mort de son frère, une jeune femme intègre un gang.

Mais plus elle se rapproche de l’homme qu’elle veut éliminer, plus elle est fascinée par ce dernier.
  film Apaches de Romain Quirot
 
Réalisé par Romain Quirot, ce touche à tout qui est également chef monteur et scénariste, a déjà proposé des courts-métrages ainsi qu'un long Le dernier voyage. Apaches est son deuxième film. 

film Apaches de Romain Quirot
 
Au niveau des comédiens ils sont nombreux et tous très brillants. A commencer par l'héroïne Billie avec la belle et talentueuse Alice Isaaz. On a pu souvent remarquer cette dernière dans Un moment d'égarement, Rosalie Blum, Espèces menacées, l’État sauvage, La surface de réparation, également au théâtre dans De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites, lauréate du Swann d'or mais également nommée aux Lumières de la presse étrangère ainsi qu'au Prix Romy Schneider. Dans Apaches elle aborde un rôle comme on l'a rarement vue.
 
film Apaches de Romain Quirot
 
Au casting on trouve également Niels Schneider, Rod Paradot, Artus, Dominique Pinon. Des acteurs déjà vus dans Le dernier voyage : Bruno Lochet, Hugo Becker, ou Émilie Gavois-Kahn.
 
A noter la participation de Rossy de Palma 

film Apaches de Romain Quirot

Par rapport aux gangs de cette époque

La France de la Belle Époque est fascinée par les Indiens d’Amérique qu’elle a découverts grâce à l’Exposition universelle de 1900 et au spectacle de Buffalo Bill qui a triomphé quelques années plus tôt. Rien d’étonnant, dans ce contexte, à ce que l’expression «Apaches», qui désigne des voyous, rencontre un vrai succès. En 1902, la presse surnomme ainsi les bandes de malfrats qui sévissent dans la capitale et qui ont en commun leur détestation de la police, des bourgeois et du travail, jugé asservissant. Il faut dire que les mutations sociales, les grands travaux du tout nouveau métropolitain et le redécoupage de la ville voulu par le baron Haussmann ont refoulé les classes les plus populaires du centre vers les arrondissements périphériques. C’est là, le long des fortifications, que se concentrent désormais ouvriers et paysans venus de province pour trouver un emploi. Tout ce petit monde vit dans l’indigence de véritables bidonvilles qui s’érigent peu à peu. Évoluant dans ce milieu, les «Apaches» se tiennent à l’écart de la société industrialisée qui se met en place et refusent de rejoindre les rangs des ouvriers dont les tâches sont répétitives et abrutissantes. Pour échapper à la misère, ils se constituent en bandes, vagabondent, commettent des vols et affirment leur colère et leur soif de liberté. On estime qu’ils sont entre 30 000 et 80 000 au tout début des années 1900.
 
Chaque bande se donne un nom en référence à son quartier : il y a les Gars de Charonne, les
Monte-en-l’air des Batignolles ou les Loups de la Butte (la Villette). Ils ont entre 15 et 20 ans et se forgent une identité à travers leur style vestimentaire – casquette portée sur le côté, foulard noué, veste d’ouvrier, bottines lustrées, tatouages – et l’argot auquel ils donnent ses lettres de noblesse. D’ailleurs, plusieurs de leurs expressions sont passées dans le langage courant et toujours utilisées aujourd’hui, comme «taf», «thune», «daron» ou «condé». Frondeurs et souvent violents, ils s’introduisent chez les particuliers pour les cambrioler, agressent les passants pour les détrousser, prostituent les filles et sont prêts à se battre pour défendre leur honneur ou la réputation de leur gang. En un mot, ils sèment la terreur dans les rues de Paris.
 
La presse populaire ne tarde pas à exploiter ce climat d’insécurité qui lui assure un nouveau filon. Plusieurs titres comme Le Petit Parisien, Le Petit Journal ou Le Matin, tirant à plus d’un million d’exemplaires, relaient les larcins des bandes organisées avec des titres sensationnels et des illustrations outrancières. Georges Clemenceau, alors ministre de l’Intérieur, réagit avec fermeté pour rassurer l’opinion publique et crée dans la foulée des unités de police judiciaire, baptisées les « Brigades du Tigre». La presse la plus réactionnaire n’en réclame pas moins de davantage sévir à l’encontre des voyous. Mais d’autres figures défraient également la chronique comme certaines femmes gravitant dans la sphère des voyous. La plus célèbre reste «Casque d’or», de son vrai nom Amélie Élie, maîtresse de deux chefs de bandes d’Apaches rivales qui s’affrontent régulièrement dans les rues de la capitale. La jeune femme sera immortalisée par Simone Signoret dans le magnifique CASQUE D’OR de Jacques Becker en 1952. Figures romantiques parmi les voyous, les Apaches disparaissent avec la Première Guerre mondiale lorsqu’ils sont appelés sous les drapeaux et rejoignent les tranchées. Mais ils laissent derrière eux un héritage incontournable, qui se distillera dans les gangs qui leur succèderont, à Paris et ailleurs.

Vous avez donc compris que le gang des Apaches a réellement existé dans les années 1900 et le réalisateur a aimé l'idée de l'adapter au cinéma. 

Ces derniers n'ont peur de rien et aiment se mettre en valeur aux travers de photographies. Ils ont la rage de mettre leur vie en danger et n'hésite pas à semer la terreur dans Paris.

Violent ce long métrage l'est, Romain Quirot ose tout. Il montre la prostitution, les filles de joie, les exécutions, les vols, un prêtre alcoolisé et aimant les femmes, etc...

Le réalisateur s'attache à nous montrer ses enfants, adolescents orphelins qui veulent se faire une place par n'importe quel moyen.

Le Paris est assez bien reconstitué. Les costumes sont racés et tranchent avec ces êtres souvent sale, quant à la lumière elle a un univers assez particulier et est comme les protagonistes haute en couleur. 

Ce qui interpelle surtout c'est la musique qui n'est pas du tout de l'époque. En effet, on retrouve dans les scènes, soit des titres connus comme "J'aime regarder les filles", ou encore de l'électro et même du rap. Le tout se mélange parfaitement avec les séquences, même si avouons le au départ c'est assez déstabilisant. 

Quelques moments où l'on sent poindre de l'amour entre les êtres viennent adoucir cette œuvre.

film Apaches de Romain Quirot

Avec ce côté un peu western, ce film découpé par chapitres, ce qui est une très bonne idée, nous imprègne de l'époque et nous plonge dans le monde des Apaches avec un certain délice même si certains moments sont assez forts et sanglants.

Ce long métrage ne peut laisser indifférent, et pour ma part j'ai trouvé ce dernier assez réussi et avec beaucoup de panache malgré quelques petites maladresses.

film Apaches

 MA NOTE : 3.7

 Crédits photos et vidéo : Tandem - Copyright © 2023 Apaches - Emmanuel Dupla - Studio Exception, Tous Droits Réservés

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