Avec : Maryam Bobani, Nader Naderpour, Abbas Imani, Ghazal Shojaei
Distribué par Jour2Fête
Genre : Drame
Origine : Allemagne, Iran
Durée : 1 h 40
Synopsis :
En Iran, Tarlan, professeure de danse à la retraite, est témoin d’un
meurtre commis par une personnalité influente du gouvernement. Elle le
signale à la police qui refuse d’enquêter. Elle doit alors choisir entre
céder aux pressions politiques ou risquer sa réputation et ses
ressources pour obtenir justice.
Ma critique :
Encore une fois un film Iranien qui dénonce les faits qui peuvent se produire dans ce pays. Tourné clandestinement, le réalisateur a dû fuir son pays quelques mois plus tard.
Tarlan ancienne professeure a "adopté" si l'on peut dire une jeune femme qui a perdu sa mère et a qui elle avait promis de s'occuper d'elle. Cette dernière a une fille Ghazal et elles pratiquent la danse puisque la mère dispense des cours.
Son mari voit d'un mauvais œil que sa femme donne des leçons et lui demande d'arrêter. Tarlan qui vient aider Ghazal à la maison, voit un jour le mari Solat lui demander de l'aider afin que sa femme reste à la maison.
Cette dernière est régulièrement frappée par son époux mais lui dit de même. Un jour on va la retrouver morte mais Tarlan a vu quelque chose et décide de ne pas se taire et de faire bouger les choses. La suite ne va pas être aisée pour elle.
Le film dénonce des événements, ici fictifs, et montre bien la pression psychologique qu'exercent surtout les hommes, mais aussi des femmes restées enfermées dans une idéologie sans nom et qui imposent à d'autres citoyennes de porter le voile lorsqu'elles sont dans la rue. Elles iraient jusqu'à dénoncer une autre personne et il vaut mieux se méfier de tout le monde.
Quant au fils de Tarlan, qui se trouvait en prison, mais qui a été libéré grâce une caution donnée par Solat le mari, il se laisse acheter et ne fait rien pour aider sa mère.
Tarlan, mis à part quelques amies, et la jeune Ghazal se sent bien seule et surtout démunie afin de prouver quoi que ce soit.
Lorsqu'elle décide d'agir par un moyen radical, la jeune Ghazal va lui prouver que la lutte peut continuer autrement, sans risquer de se faire tuer ou d'aller en prison, et l'on comprend que le réalisateur met bien en avant le mouvement "Femme, Vie, Liberté", pour preuve il faut regarder le générique vous comprendrez.
Outre le fait que certaines femmes refusent de porter le Hijab pour exprimer leur liberté, on voit une colère qui couve chez certaines et qui grandit dans ce pays où la gente féminine n'a pas son mot à dire et est bien souvent privée de nombreux droits.
Tarlan, interprétée par la très juste Maryam Boubani, qui a osé joué dans ce film, est une actrice célèbre dans son pays.
Cependant comme le cite le réalisateur :
" Lors du début du mouvement « Femme, Vie, Liberté », elle a été l’une des premières à retirer son hijab et à déclarer qu’elle ne voulait plus le porter. D’autres actrices ont suivi son exemple, et elle devenue un symbole de ce mouvement. Les actrices en Iran se divisent : certaines veulent jouer sans hijab, d’autres seulement avec".
De plus, suite à ce long métrage, toujours d'après les dires de Nader Saeivar il faut savoir que "... elle est constamment convoquée pour des interrogatoires par les services secrets. De plus, il y a quelques mois, quelqu’un a volé son téléphone juste devant le bâtiment des services secrets".
Vivre, survivre dans ce pays n'est pas chose aisée, il faut en vouloir et avoir la trempe qu'ont certaines femmes, et même si certaines doivent payer de leur vie, pour elles la liberté n'a pas de prix et la lutte continue tant que l'on continuera à dénoncer ces choses affreuses qui se déroulent là bas.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Nader Saeivarest né en 1974 à Tabriz, en Iran.
Après avoir obtenu une maîtrise en sémiotique cinématographique à l’Université de Téhéran, il commence à réaliser des courts métrages en 1992. Depuis, Nader Saeivar travaille à la fois comme scénariste et réalisateur.
Il a remporté le Prix du meilleur scénario à Cannes 2018 pour TROIS VISAGES réalisé par Jafar Panahi et a eu des films sélectionnés dans plusieurs festivals internationaux comme la Berlinale (avec NAMO, 2020) et le Festival international dufilm de Busan (avec NO END, 2022).
En outre, il enseigne le cinéma dans divers instituts et universités.
LA FEMME QUI EN SAVAIT TROP est son troisième long métrage. Le film a remporté le Prix du Public, à la Mostra de Venise - Orizzonti en en 2024 et au Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul en 2025.
A propos de l'interprète principale
Maryam Boubani, comme citée plus haut est une activiste du mouvement "Femme, Vie, Liberté". Actrice iranienne connue et reconnue, elle a une filmographie telle qu'il est impossible de tout citer.
Elle a débuté dans les années 1995, et parmi ses films les plus récents on notera Mothering, Heart of darkness, Rainbow's tale.
Festivals & Prix:
Prix du public, Orizzonti Mostra Venise 2024
Prix du public, Festival de Vesoul 2025
MA NOTE : 3.8/5
Crédits photos et vidéo : Copyright @ Arthood Films, Golden Girls Film, Sky Films - Jour2Fête
AU CINEMA LE 27 AOÛT 2025 LA FEMME QUI EN SAVAIT TROP Titre original : Shahed Réalisé par Nader Saeivar Scénario : Jafar Panahi, N...
Avec : LAURA WEISSMAHR, ORIOL PLA, GIANNINA FRUTTERO, CLARA GARCÉS, MAGALI HEU, BELÉN CRUZ, NEUS MOSCARDÓ
Distribué par Dulac Distribution
Genre : Drame
Origine : Espagne
Durée : 1 h 50
Synopsis :
María, une jeune écrivaine qui vient de devenir mère, se passionne
pour un fait divers perpétré non loin de chez elle. Obsédée par celle
qui a commis l'irréparable, elle cherche à comprendre son geste.
L’écriture devient alors son seul moyen d’appréhender l'expérience de sa
propre maternité, tandis que l'ombre de cet événement tragique plane
sur elle, comme une possibilité vertigineuse.
Ma critique :
Cette adaptation libre du roman Las Madres No de Katixa Agirre, nous emmène au sein d'une famille ayant un nouveau né.
Maria qui vient d'accoucher il y a peu et qui allaite son enfant, se fait toujours du souci car son bébé vomit sans arrêt. Elle en discute avec son mari Nico qui n'a pas l'air plus inquiet que cela.
On sent que Maria a un mal être sans savoir lequel est-ce. Seule à la maison à s'occuper du bébé, alors que jusqu'à présent elle écrivait beaucoup ayant déjà eu un livre d'édité, on voit qu'elle est débordée et qu'elle a dû mal à accepter sa situation. On comprend rapidement qu'elle est en dépression post-partum.
Elle se met à se passionner pour un fait divers où une mère a tué son enfant et on se met à penser, peut être à tort, à ce qu'elle peut avoir envie de faire. Tout le long du film on va douter, se poser des questions. En effet, cet infanticide la hante tellement qu'on craint pour son enfant.
On entre dans un thriller quelque peu psychologique en tentant d'analyser le comportement de Maria. Entre fatigue, allaitement, le moindre fait, comme une fenêtre qui ne ferme plus et un oiseau qui rentre chez elle, Maria va devenir obsédée par la moindre chose et elle perd littéralement pied.
Elle tente d'aborder le sujet avec son mari, mais sans jamais aller trop loin et n'ose pas demander une aide dont elle aurait bien besoin.
La réalisatrice a fait le choix de nous livrer ce long métrage sous forme de chapitre avec une citation qui a toujours trait à la maternité.
La tristesse de Maria se ressent au niveau de la manière de tourner en 35 mm de Mar Coll mais aussi par les lumières qui sont souvent indirectes. La musique apporte un côté inquiétant également. Sans oublier l'eau qui a une grande importance que ce soit avec la pluie, le bain du bébé, la mer, etc...
L'interprétation de Laura Weissmahr est solide, et il n'a pas dû être aisé pour elle d'être toujours dans cette tristesse permanente, et après avoir vu le film on comprend pourquoi elle a reçu le le Goya de la révélation féminine.
Avec Salve Maria on se rend compte que devenir mère est un tournant dans la vie d'une femme et avec ce film on comprend toute l'importance que peut prendre un nourrisson en bien ou en mal pour celle qui vient de donner vie et jusqu'au final de ce long métrage assez puissant on s'interroge sur ce que va faire Maria.
Pour en savoir plus :
A propos de la réalisatrice
Mar Coll(Barcelone, 1981) est une écrivaine et réalisatrice de cinéma espagnole. Pour son premier film Tres dies amb la família (2010), elle a reçu le prix Goya, le prix Gaudí et la Biznaga d’Argent (Festival de Málaga) de la Meilleure Réalisation.
Avec son deuxième film Tots volem el millor per a ella (2013), qui a ouvert la Seminci de Valladolid, elle a été nommée pour la Meilleure Réalisation et le Meilleur Scénario aux prix Gaudí. Elle a également réalisé la minisérie Matar al padre (2018) et Això no és Suècia (2023).
Salve Maria marque son retour très attendu au cinéma.
A propos de l'interprète principale
Laura Weissmahr est une actrice espagnole. Elle est également productrice. Avec ce film elle a donc remporté un Goya en Espagne.
Elle était au générique de Cross the line, L'ofrena, Júlia ist et grâce à Salve Maria s'est fait un nom dans le monde du cinéma et sera au générique de nombreux films à sortir.
Festivals et prix :
Meilleure Révélation Féminine (Laura Weissmahr), Goya 2025
Mention Spéciale (Mar Coll), Locarno Film Festival 2024
Junior Jury Award (Mar Coll), Locarno Film Festival 2024
Prix Jules Verne de la Meilleure réalisation, Festival du Cinéma Espagnol de Nantes
Prix Jury Jeune du Meilleur film, Festival du Cinéma Espagnol de Nantes
MA NOTE : 3.7/5
Crédits photos et vidéo : Dulac Distribution
AU CINÉMA LE 20 AOÛT 2025 SALVE MARIA Réalisé par : Mar Coll Scénario de : Mar Coll et Valentina Viso Avec : LAURA WEISSMAHR, O...
Avec : Kathleen Chalfant, Carolyn Michelle, Andy McQueen, H. Jon Benjamin
Distribué par Arizona Distribution
Genre : Drame
Origine : États-Unis
Durée : 1 h 30
Synopsis :
Élégante octogénaire, Ruth Goldman reçoit un homme à déjeuner. Alors
qu’elle pense poursuivre le rendez-vous galant vers une destination
surprise, elle est menée à une résidence médicalisée.
Portée par un appétit de vivre insatiable et malgré sa mémoire capricieuse, Ruth s’y réapproprie son âge et ses désirs.
Ma critique :
Sarah Friedland nous offre un magnifique film sur la vieillesse mais sans jamais tomber dans le patho.
Alors que Ruth est chez elle, vaque à ses occupations, prépare un repas, elle met deux couverts car quelqu'un va venir la voir, et on ressent déjà que quelque chose va se passer.
En effet, Steve son fils - qu'elle ne reconnaît pas toujours - va l'emmener dans un centre spécialisé et on imagine rapidement qu'elle est atteinte d'une maladie qui lui fait perdre la mémoire. Alzheimer, démence, autres...
Elle va donc se retrouver du jour au lendemain, non sans peine pour son fils, dans cet institut où elle va côtoyer d'autres personnes âgées.
Même si elle est désorientée, on voit que dans cet établissement, les gens d'un certain âge, ne sont pas laissés seuls dans leur coin. On les occupe en faisant des dessins, en dansant, en organisant des jeux plutôt que de les laisser seuls dans leur coin.
Il est certain que toutes les maisons de retraite ne sont pas ainsi. Celle-ci a l'air d'être pour des personnes ayant un certain niveau de vie. Le lieu où se trouve Ruth est particulièrement agréable et tous les professionnels de la santé qui y travaillent sont au petit soin pour leurs aînés.
La réalisatrice dépeint bien l'ambiance, mais également les souvenirs de Ruth qui se rappelle parfaitement de son passé, mais va confondre son fils avec une autre personne, et n'est pas toujours dans le présent.
Elle retombe parfois en enfance, ou se remémore des choses qu'elle va vouloir accomplir alors qu'elle les faisait lorsqu'elle était jeune. Ruth est particulièrement créative, surtout en ce qui concerne la nourriture puisqu'elle était cuisinière lorsqu'elle travaillait.
Certaines scènes sont cependant poignantes, car par instant Ruth doit avoir un accès de lucidité et se met à pleurer.
Il y a toutefois des moments qui viennent égayer ce long métrage dans des échanges ou des actions, ce qui fait que l'on n'est pas dans le pathétique comme je le disais plus haut.
D'autres scènes sont surprenantes et peuvent mettre mal à l'aise comme lorsque Ruth confond son fils avec son mari et l'on s'aperçoit que Steve ne sait pas trop comment se comporter, mais le temps aidant il apprendra et l'on ressent tout l'amour qu'il porte à sa mère.
J'espère que ce film touchera un public large, car il ne faut pas se moquer, infantiliser les personnes âgées car c'est le lot de tout le monde au fur et à mesure que les années s'ajoutent au compteur. Que faire contre la vieillesse, contre la maladie, contre l'oubli ? De nombreuses personnes l'oublient et se moquent ou délaissent les séniors ce qui est déplorable.
Il est vrai qu'on a tendance à laisser de côté des personnes dès qu'elles atteignent un certain âge et pourtant elles ont tant à nous apprendre et elles ont le droit de finir leurs jours de manière heureuse, sans soucis, même si elles perdent parfois la tête.
Il faut reconnaître également le travail - pas de tous et toutes - des soignants qui ont parfois fort à faire. Entre habiller, aider à manger, être compréhensifs, et cela tous les jours afin de ne pas brusquer la génération vieillissante vaut un grand coup de chapeau.
Dépendre de quelqu'un n'est pas chose aisée, et cette perte d'autonomie, fait certes peine à voir, mais elle est réelle et avec ce film Sarah Friedland frappe un grand coup, sans compter l'énorme prestation de Kathleen Chalfant qui irradie ce film et le porte sur ses épaules avec une justesse et une interprétation digne des plus grandes.
A feu doux est indéniablement un film sur la vieillesse, mais il est avant tout une œuvre admirable qui traite d'un sujet délicat avec pudeur, et même si parfois il est triste de voir comment on devient avec le temps, la réalisatrice nous offre une réalité sur laquelle il ne faut pas fermer les yeux car c'est peut être celle qui nous attend....
Pour en savoir plus :
A propos de la réalisatrice
SARAH FRIEDLAND est une cinéaste et chorégraphe américaine basée à New York.
Diplômée du département Modern Culture and Media de l’université Brown, Sarah Friedland a débuté sa carrière comme assistante de cinéastes tels que Steve McQueen, Mike S. Ryan et Kelly Reichardt. De 2021 à 2022, elle obtient la bourse Pina Bausch pour son travail chorégraphique et la bourse NYSCA/NYFA pour ton travail sur le cinéma et la vidéo.
En 2023, elle est l’un des 25 nouveaux visages du cinéma indépendant par Filmmaker Magazine. Son travail est présenté dans des lieux tels que le New York Film Festival, New Directors/New Films, Mubi, ou le MoMA.
Sarah travaille autour du vieillissement et de la création depuis huit ans, en tant qu’aidante auprès d’artistes atteints de démence et en tant qu’artiste enseignante animant des films et des ateliers intergénérationnels pour les personnes âgées.
À feu doux (Familiar Touch), son premier long métrage, est triplement primé à la Mostra de Venise en 2024.
A propos des interprètes
Depuis plus de cinquante ans, Kathleen Chalfant, qui joue Ruth, se produit sur scène, au cinéma et à la télévision.
Elle est surtout connue pour son interprétation de Vivian Bearing dans la pièce Wit, récompensée par le prix Pulitzer, pour laquelle elle a reçu les prix Obie, Drama Desk, Lucille Lortel, Outer Critics Circle et Ovation.
Parmi ses rôles salués par la critique, on compte aussi celui d’Hannah Pitt et d’Ethel Rosenberg au sein de la distribution originale Angels in America de Tony Kushner, nominé aux Tony Awards et aux Drama Desk Awards. Kinsey, Duplicity et The Last Day of Disco s’ajoutent à ses films les plus notables. Parmi ses personnages à la télévision, on retrouve Margaret Butler dans la série The Affair, ainsi que dans House of Cards, The Americans, Madame La Secrétaire, Elementary, High Maintenance et toute la série Law and Orders. Kathleen a collaboré avec des cinéastes et chorégraphes expérimentaux de renom, dont Yvonne Rainer, Barbara Hammer et Pam Tanowitz.
Carolyn Michelle, qui tient le rôle de Vanessa, est surtout connue pour ses rôles récurrents dans The Chi et Russian Doll. Elle a également joué dans Colony, House of Cards, Cherish the Day, ainsi que dans des épisodes de Law and Order, Luke Cage et How To Get Away With Murder.
H. Jon Benjamin, est Steve le fils de Ruth dans ce film. Acteur américain il a joué à la télévision et dans de très nombreuses séries dont Archer et Bob's burgers.
Au cinéma on le connait pour ses rôles dans Creative control, Boy kills world.
Festivals et prix :
MOSTRA DE VENISE Lion du futur - Prix Luigi De Laurentiis (Meilleur premier film toutes sections confondues) MOSTRA DE VENISE ORIZZONTI Meilleure réalisation Meilleure actrice (Kathleen Chalfant) VALLADOLID IFF, ESPAGNE Special Fundos prize SÃO PAULO IFF, BRÉSIL Meilleur premier film AMERICAN FILM FESTIVAL, POLOGNE Prix du public MANNHEIM FF, ALLEMAGNE Meilleur scénario GOA FF, INDE Meilleur premier film CHAMPS ELYSÉES FILM FESTIVAL, FRANCE Prix du public - Long métrage américain MONTREURS D’IMAGES AVIGNON 2025, FRANCE Prix du jury VILLA MEDICIS FF (ITALIE), VANCOUVER IFF (CANADA), BFI LONDON (GB), LA ROCHE-SUR-YON IFF (FRANCE), FESTIVAL DU FILM DE CABOURG 2025 (FRANCE), LA ROCHELLE FESTIVAL CINÉMA (FRANCE), AFI FEST (USA), STOCKHOLM IFF (SUÈDE), TALLINN BLACKS NIGHTS FF (ESTONIE), NY NEW DIRECTORS/NEW FILMS (USA), ISTANBUL IFF (TURQUIE), BEIJING IFF (CHINE), JEONJU FF (CORÉE DU SUD)
A savoir que ce film bénéficie du soutien aux films Inédits de l’AFCAE.
MA NOTE : 3.9/5
Crédits photos et vidéo : Arizona Distribution
AU CINÉMA LE 13 AOÛT 2025 A FEU DOUX Titre original : Familiar Touch Réalisé par Sarah Friedland Scénario : Sarah Friedland ...
Avec : Yang SONG, Ning SUN, Weichen LUO, Alice KO, Chenjie TONG, Anke SUN
Distribué par New Story
Genre : Drame
Origine : Chine, France
Durée : 1 h 34
Synopsis :
Qiao, 18 ans, vient de terminer ses examens d’entrée à l’université lorsqu’il apprend la mort de son père, un homme brutal et secret, qui lui a légué sa passion pour la boxe. Des années plus tard, devenu ingénieur, Qiao développe un logiciel d’entraînement de boxe utilisant l’intelligence artificielle. Il modélise un adversaire virtuel reprenant les traits de son père, qui bientôt lui échappe...
Ma critique :
Fortement influencé par le décès de son père, le réalisateur nous emmène dans le monde réel et virtuel et d'une certaine manière rend hommage à son géniteur.
Alors que Qiao se rend à l'enterrement de son père et qu'il doit lire un texte, ce dernier est submergé et s'enfuit. Il va errer dans différents lieux et repenser à son passé.
Avec des flashbacks il se souvient de choses vécues avec lui, alors que sa mère est partie.
On s'aperçoit que le texte qu'il devait lire, écrit par son oncle, ne disait pas exactement ce qu'était son père et que les phrases le décrivant avaient été arrangées, voir déformées en une réalité qui n'est pas celle de Qiao lorsqu'il vivait à ses côtés.
Alors que petit il ne voulait pas boxer, son père féru de ce sport lui a enseigné le combat. Après y avoir pris goût, en vieillissant, puisque ce long métrage mêle Qiao petit et adulte, il se remémore des entraînements, des moments avec lui.
En grandissant, il va créer un logiciel ou le combattant ressemble trait pour trait à son père. Pourquoi vouloir faire revivre son père au travers d'un avatar ? Via ce biais il se reconnecte à son géniteur mais aussi se coupe d'une certaine réalité.
Avec des coupures ponctuelles, ou chaque phrase que Qiao aurait dû prononcer durant la cérémonie, alternent avec des scènes, on se rend compte que son père n'était pas celui que l'on voulait décrire lors de son enterrement. En effet, on découvre un homme, qui certes aimait son fils, mais qui était jaloux, violent, et avait pas mal de défauts, mais sans oublier pour autant certaines qualités.
Le deuil est largement abordé et se mêlent allègrement virtuel, et l'eau qui a une grande importance. Esthétiquement très bien réalisé, Qiu Sheng nous propose un mélange de la Chine moderne et contemporaine.
Il faudra que Qiao arrive à se détacher de sa peine pour avancer dans la vie mais y arrivera t'il ? Et si oui, par quel biais ?
My father's son est une sorte de dernier combat que le réalisateur fait mener à Qiao. Certainement un film exutoire pour le réalisateur qui parvient à nous toucher en nous livrant un film percutant.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Qiu Shengest né à Hangzhou, en Chine. Il a obtenu une licence en ingénierie biomédicale avant de se tourner vers le cinéma. Son premier long métrage Suburban Birds (2018) a été sélectionné au Festival du film de Locarno, et dans plus de 20 autres festivals de cinéma internationaux, tels que le Festival international du film de São Paulo, le BFI, le CPH:PIX et le New Directors/New Films Festival. Son court métrage Double Helix (2021) a remporté le prix du meilleur court métrage au Festival international du film de Shanghai et le prix du meilleur court métrage international au Festival du film de Gand.
Festivals
International
Shanghai International Film Festival (2025)
MA NOTE : 3.6/5
Crédits photos et vidéo : New Story
EN SALLE LE 23 JUILLET 2025 MY FATHER'S SON Réalisé par Qiu Sheng Avec : Yang SONG, Ning SUN, Weichen LUO, Alice KO, Chenjie TONG,...
Réalisé par Col. Lectiu Vigilia : Laura Corominas Espelt, Laura Serra Solé, Clara Serrano Llorens, Gerard Simó Gimeno, Ariadna Ulldemolins Abad et Pau Vall Capdet
Avec : Miquel Mas Martinez, Antonia Fernandez Mir,
Distribué par Outplay Films
Genre : Drame
Origine : Espagne
Durée : 1 h 14
Synopsis :
Bruno
vit avec sa grand-mère Natividad à Barcelone. Cette femme de 86 ans est
la seule famille qu’il ait jamais connu, mais sa dépendance croissante
envers son petit-fils entre de plus en plus en conflit avec son besoin
de liberté et de découverte de soi. Lorsque l’occasion se présente de
placer Natividad dans une maison de retraite, Bruno est contraint de
faire face à une décision à laquelle il n’avait jamais pensé auparavant.
Critique :
Quel émouvant film, avec ce jeune garçon de 18 ans qui s'occupe de sa grand-mère âgée de 86 ans et qui à côté tente de gagner sa vie, joue de la musique et essaie de sortir avec les amis de son âge.
De nos jours, on ne trouve plus guère d'enfants, ou de petits-enfants, prêts à mettre leur vie sur pause, ou parenthèse, afin de s'occuper de gens plus âgés. En effet, il est tellement simple de les mettre dans un Ehpad et d'avoir bonne conscience en leur rendant visite une fois de temps en temps.
On comprend bien que faire à manger, laver sa grand-mère, empiète beaucoup sur la vie de Bruno, mais comme il n'a plus sa mère, il est très attaché à Natividad. Elle a perdu de son autonomie, mais n'en était il pas de même lorsqu'il était petit. Quelque part c'est le juste retour des choses et au cours du visionnage nous n'avons pas l'impression que cela lui coûte, même si parfois il est excédé ou fatigué.
Lorsqu'il reçoit un appel de l'EHPAD, suite à une demande d'une assistante sociale, il y a déjà plusieurs années, il n'en dit rien à sa grand-mère. Cette dernière va un jour l'apprendre, et va se poser le choix d'y aller ou non. La décision lui revient comme elle dit.
Malgré le contexte, le collectif Col·lectiu Vigília apporte, cependant des touches d'humour et de la bonne humeur que ce soit en compagnie de la femme âgée Nati, ou lors de sorties avec les amis de Bruno.
Le lien qui existe entre Bruno est Nati est fort et rentrer dans leur intimité l'est tout autant.
Si l'on a vécu ce genre de situation, on ne peut que comprendre Bruno qui est tiraillé entre son indépendance et qui pourtant n'arrive pas à laisser Nati, sa grand-mère partir. Il a un tel dévouement envers elle qu'il en est très touchant et de mon côté je ne peux qu'approuver ayant fait de même.... mais c'est une autre histoire.
Miquel Mas Martinez qui interprète Bruno, irradie l'écran avec son sourire, son physique et sa manière de se comporter. Quant à la grand-mère, Antonia Fernandez Mir, même agée, elle reste solaire.
Un film simple par la réalisation, même par l'histoire, car c'est un fait ordinaire qui se déroule tous les jours dans le monde et des milliers de fois. Encore faut-il savoir prendre la bonne décision sans blesser la personne et sans l'abandonner comme c'est le cas bien souvent.
Le fait que ce soit un collectif de personnes qui ait apporté différentes idées, nous montre que la recherche d'emploi n'est pas aisée. Ce film aborde également, mais de façon discrète et éphémère la découverte de soi sur le plan sexuel, mais aussi la vieillesse pour ceux qui sont en plein dedans et ceux qui jouent un rôle primordial afin qu'elle se déroule au mieux.
Laisser partir quelqu'un ou pas, est toujours un moment délicat et difficile à passer, mais nous questionne sur ce qui est bien ou non. Ce dialogue entre générations est nécessaire et devrait devenir quelque chose d'ordinaire et de normal. Regardons les anciens différemment et aimons nous les uns les autres c'est primordial.
L'âge imminent, pour les jeunes.... c'est demain.
Pour en savoir plus :
A propos des réalisateur(trice)s - COL·LECTIU VIGÍLIA
L’edat imminent (L’Âge Imminent) est un film réalisé par le Col·lectiu Vigília, composé de Laura Corominas Espelt, Laura Serra Solé, Clara Serrano Llorens, Gerard Simó Gimeno, Ariadna Ulldemolins Abad et Pau Vall Capdet, qui se sont rencontrés pendant leurs études en Communication Audiovisuelle à l’Université Pompeu Fabra (Barcelone).
Le projet a remporté le prix national Malaga Work in Progress 2023 et a été sélectionné au C EU Soon – Mia Market 2023, entre autres. Il est co-réalisé par Gerard Simó, assistant monteur sur Otherness (Amor y Lujo) et ancien membre du jury des Giornate degli Autori, et par Clara Serrano, assistante en développement dans la société de production Distinto Films et actuellement étudiante au Master en Documentaire Créatif à la BSM-UPF.
Note des réalisateur·ice·s
« On nous élève pour devenir
indépendants, pour vivre nos propres vies, et pour apprendre à prendre
soin de nous-mêmes. Mais sur le chemin vers cet objectif, nous sommes
confrontés à une réalité contraire : nos grands-parents qui se font à
nouveau prendre en charge, avec le sentiment d’inutilité que cela peut
leur apporter. Un changement radical dans leur vie et dans la nôtre, qui
soulève inévitablement la question de savoir comment agir dans de
telles situations. L’Âge Imminent est une lettre adressée à nos parents,
grands-parents, aidants. Une histoire sur le fait de prendre soin de
ceux qui prennent soin, vue à travers notre regard de jeunes. Un récit
initiatique centré sur deux moments vitaux qui s’entrechoquent : le
besoin d’indépendance et de découverte de soi de Bruno, et les demandes
croissantes de Nati. Une situation que nous avons vécue nous-mêmes avec
nos grands-parents.
Avec ce film, nous avons réfléchi au processus intime et
difficile qui nous amène à décider comment prendre soin des personnes
dépendantes, en équilibrant le drame implicite du sujet avec des touches
d’humour pour aborder les charges et les responsabilités, mais aussi
l’amour et ce que signifie grandir. Pour nous, il était également
fondamental de mettre sur la table de nouvelles réalités de la société
actuelle, comme la diversité culturelle qui habite la périphérie de
Barcelone, la difficulté d’accéder à une place en résidence publique et
la précarité de l’emploi chez les jeunes.
En tant que jeunes créateurs, nous défendons un cinéma collectif
et horizontal, en suivant l’essence du projet à chaque décision. Nous
avons abordé Bruno et Nati, ainsi que le reste des personnages, par le
biais de l’intimité et d’une approche qui nous permet de toucher leur
essence. Un style de réalisation ouvert à l’exploration du langage
cinématographique, par la suggestion, avec la volonté de susciter des
questions dans l’esprit du public. L’Âge Imminent est un dialogue entre
générations, le moment où la recette de soupe de notre grand-mère
devient la nôtre. À travers la relation de Bruno et Nati, nous explorons
comment l’amour et la fatigue cohabitent dans les relations familiales
et comment, parfois, aimer signifie aussi apprendre à lâcher prise. »
Sélections officielles
Giffoni Film Festival 2024 (Italie)
Cork IFF (Irlande) Mention Speciale
Les Arcs Film Festival (France)
Cheries – Cheris (France)
LUCAS Film Festival (Allemagne)
Human world Human Rights Film Festival (Autriche)
Festival de Gijón (Espagne)
MA NOTE : 3.7/5
Crédits photos et vidéo : Outplay Films
SORTIE EN SALLE LE 12 MARS 2025 L'AGE IMMINENT Titre original : L'edat imminent Réalisé par Col. Lectiu Vigilia : Laura Co...