Alors que j'écris cette critique, il serait temps que ce petit bijou sorte en salle, car SOUND OF METAL, vaut la peine d'être visionné sur grand écran.

Réalisé par Darius Marder, il est distribué par un nouveau venu "Tandem Films", une société française qui va nous surprendre dans ses choix.

Synopsis :

Ruben et Lou, ensemble à la ville comme à la scène, sillonnent les Etats-Unis entre deux concerts. Un soir, Ruben est gêné par des acouphènes, et un médecin lui annonce qu’il sera bientôt sourd. Désemparé, et face à ses vieux démons, Ruben va devoir prendre une décision qui changera sa vie à jamais.

Riz Ahmed (Ruben) est magnétique et époustouflant dans ce rôle de musicien atteint d'acouphènes jusqu'à en perdre l’ouïe.

Peroxydé, déployant une énergie folle lorsqu'il joue de la batterie, il va se retrouver face à une réalité qui va changer sa vie.

Pas la peine d'en dire des tonnes par rapport à son interprétation, le film vaut par son histoire, le son, mais beaucoup par cet acteur qui ne va pas manquer de faire parler de lui, à coup sûr, lors de remises de prix.... A suivre.

Olivia Cooke (Lou) est sa partenaire de cœur et de scène. Bien que voulant le soutenir, elle ne pourra rien pour Ruben. Pourtant dépendants l'un à l'autre, ce calvaire que va vivre Ruben va mettre à mal leur couple. Y subsistera t'il le film le dira.

Déstabilisés au début par le son, on peut l'être, car après une scène musicale d'anthologie, qui nous en met plein les oreilles, le réalisateur a eu l'idée de nous mener dans le système auditif de Ruben afin de nous permettre d'entendre ce qu'il entend, et de vivre ce qu'il vit au quotidien. Effectivement nous ne sommes pas habitués à suivre un long métrage de cette manière, mais on se familiarise vite et c'est en cela que le film est d'autant plus intéressant. 

D'ailleurs à préciser : 

 
Le réalisateur de cette œuvre a souhaité favoriser l’accessibilité du film à tous les publics. Les dialogues du film sont donc sous-titrés et accompagnés de descriptions sonores.
Les spectateur·trice·s entendant·e·s et les spectateur·trice·s sourd·e·s et malentendant·e·s peuvent ainsi partager ensemble cette expérience dans une même salle de cinéma.

On ne peut pas rester insensible à Sound of Metal, déjà par la lumière, la photographie, mais surtout par le mixage du son qui relève d'un gigantesque travail  accompli sur ce film.

Le silence vaut-il mieux que le bruit ou le contraire ? Les sourds sont peut être plus bruyants qu'on peut le penser, sans leur manquer de respect, le réalisateur nous le prouve.

Ce long métrage, tellement puissant, nous bouleverse et même si quelques scènes, comme celles de la rencontre avec Mathieu Almaric sont moins intenses, ce film va crescendo.

Bien qu'abordant le problème de la surdité, Sound of Metal, résonne comme un grand film et nous offre un son extrême comme rarement entendu au cinéma. L'un des premiers longs-métrages à visionner en ce début d'année 2021.