Pianiste autodidacte, les mélodies de Chloé Antoniotti racontent des histoires sans paroles. Originaire d'Aix-les-Bains en Savoie, elle a grandi entourée de paysages montagneux à couper le souffle, une nature grandiose qui nourrit son imaginaire et inspire ses compositions.

Bouquet II prolonge l’univers floral initié sur son premier EP “Bouquet”, tout en gagnant en maturité et en profondeur. 

L’écriture s’est façonnée dans un cadre intime, chez ses parents, face aux montagnes, à un moment charnière de sa vie personnelle. Marqué par une rupture amoureuse, cet EP puise sa force dans ce repli créatif, lorsque la musique devient un refuge.

Baignée depuis l’enfance dans un environnement musical, Chloé grandit au rythme des mélodies jouées par sa mère et son grand-père au piano. Héritant de leur oreille absolue, elle se nourrit de cette transmission familiale. Mais depuis la disparition de son grand-père, le piano du salon reste muet, sa mère délaissant l’instrument. Après quelques années de harpe, de flûte traversière, Chloé a quitté le conservatoire pour se tourner vers ce piano qu’elle a toujours affectionné. Un héritage qu’elle s’est appropriée, un outil qu’elle a appréhendée seule mais qui fait résonner ses histoires d’un bout à l’autre de la vallée.

De relief, les compositions de Chloé ne manquent pas. Cinématographique à souhait, l’univers de l’artiste est empreint de nostalgie. Elle nourrit son imaginaire des films de Miyazaki et la musique de Joe Hisaishi, de Xavier Dolan ou des compositeurs Max Richter et Michel Legrand, tout en puisant dans la délicatesse et l'intimité de Hania Rani ou d’Erik Satie. Par le nom d’une fleur, c’est tout un paysage qui s’esquisse.

Pour apporter plus de profondeur à ses compositions, elle explore les sonorités de différents synthétiseurs, principalement un Juno-106 et un Moog. Ils apportent un son vintage avec leur chaleur analogique et leurs textures imparfaites. Sa musique s’inscrit ainsi dans une lignée évoquant la French Touch de Sébastien Tellier ou encore la finesse indie d’Andrea Laszlo De Simone.

Elle est aussi profondément influencée par la chanson française (Aznavour, Barbara, Françoise Hardy, Polnareff, Gainsbourg, Brassens), qui façonne son approche mélodique et son goût pour les mélodies intemporelles, ce qui a motivé ses collaborations avec la jeune scène pop française dont Eugénie et Zélie par exemple.

Filmée depuis le plafond de son appartement, l’artiste a profité d’un joli succès sur les réseaux sociaux; elle qui envisageait ces vidéos comme une recherche artistique et une carte de visite pour éventuellement travailler sur des musiques de film.

C’est bien le silence des montagnes qu’il a fallu retrouver pour attaquer son second EP. Dans ce deuxième bouquet, la pop instrumentale Chloé Antoniotti a eu besoin de retrouver face à elle les horizons sur lesquels se posent les nuages, sans que jamais la virtuosité ne prime sur l’émotion. 

A travers sa musique beaucoup d'émotions et l'on croit traverser le temps d'un morceau un film enchanteur.

 Crédits photos : @ Tanguy Delavet - Zoé Cavaro