THE CHEF

Synopsis : 

«Magic Friday» : le vendredi avant Noël, la soirée la plus fréquentée de l’année. Dans un restaurant gastronomique de Londres, côté cuisine, à quelques minutes du coup de feu, tout le personnel est en ébullition. Mais les problèmes s’accumulent autour du chef étoilé Andy Jones et de sa brigade. S’ajoute à cela la pression constante d’une clientèle toujours plus exigeante qui menace de mener le restaurant à sa perte…

Une plongée au cœur des cuisines d'un grand restaurant Londonien, c'est ce que nous propose dès le 19 janvier 2022 Philip Barantini avec The Chef. Également acteur, bien que regardant très peu de séries, on a pu le voir dans  "Chernobyl". A noter que durant une période lui-même a travaillé en cuisine et qu'il connait bien le milieu.

Stephen Graham est Le Chef Andy McLeod de ce restaurant de renom. Un jeu excellent et l'on sent le poids qui pèse sur épaules et que cet homme n'en peut plus.

A ses côtés l'excellente Vinette Robinson (dévouée Carly), Jason Flemyng (détestable Alastaire Skye), Ray Panthaki (incontrôlable Freeman).

Cette brigade fait son possible pour satisfaire les clients, mais des tensions, il y en a beaucoup en ce soir de "Magic Friday". Entre un contrôle sanitaire, une gérante ni connaissant rien à la profession qui met la pression à l'équipe, une mésentente parmi les cuisiniers, un chef qui a des ennuis extérieurs et professionnels, une famille imbuvable, exigeante et raciste, un immonde critique qui croit que tout lui est dû, une femme allergique à certains aliments, de pitoyables instagrameurs qui se croient tout permis sous prétexte qu'ils ont tant de followers et qui commandent des plats qui ne sont pas à la carte, des retards et un je-m’en-foutisme de son métier, la soirée va être mouvementée du début à la fin de service.

Filmé au plus près des cuisines, ce film en huit clos, est prenant et montre le mal-être de certains personnages, la pression qui se passe dans un restaurant et la tension que l'on peut mettre afin que tout soit parfait. 

Mais voilà parfois ça dérape et rien ne se passe comme prévu. Chacun se rejette la faute et les clients se montrent de plus en plus exigeants.

Le stress est omniprésent et à son plus haut niveau. Tourné en plan-séquence, et en très peu de temps, de plus en plusieurs fois, faute au Covid, le réalisateur dit lui-même : 

"The Chef a pour objectif de dépeindre le stress monstrueux que subissent les équipes d'un restaurant au Royaume-Uni, autant en salle qu'en cuisine. Dans le court métrage que j'avais réalisé en 2019 nous voulions mettre en scène une cuisine de restaurant tout au long d'une soirée très animée, en nous concentrant sur la figure du Chef en proie à ses addictions, à l'alcool et la cocaïne. 

Dans ce long métrage, nous souhaitions étoffer ce point de départ en y ajoutant les interactions avec tous les autres membres de la brigade et employés du restaurant et en observant comment chacun réagit au stress.

Il en résulte un plan séquence en temps réel et en huis clos, lors d'une soirée intense. Pour notre casting talentueux et hétéroclite, mené par Stephen Graham, nous avons ajouté au scénario des dialogues immersifs et authentiques afin d'être le plus juste possible quant aux conditions de travail réelles des personnes employées dans ce type de restaurant. Ainsi le film traite de dépression, d'addiction, de racisme, de harcèlement, et d'homophobie, le tout dénonçant un secteur qui mériterait d'être repensé.

Notre ambition est de modifier la perception du consommateur lambda sur la restauration et son personnel, grâce à un récit immersif où chacun peut s'identifier aux personnages". - Philip Barantini, réalisateur et co-scénariste.

Un film comme on n'a rarement vu dans le service de la restauration. Sans temps mort, avec pour titre original "Boiling point", ce qui veut tout dire puisque de l'ébullition il y en a en cuisine, au sens propre comme au figuré dans chaque plat contrôlé et ou train de mijoter, en salle, parmi les clients, et The Chef nous donnera tout sauf faim, surtout lorsque ça tourne vinaigre en cuisine. 

A noter que la façon de tourner est un véritable exercice de style et pour cela un grand bravo au réalisateur qui nous immerge dans les cuisines de façon remarquable.

A la fin du service la note sera salée et tout le monde va en prendre pour son grade. Le menu n'est pas celui espéré par les clients mais le film est à la hauteur du monde de la grande restauration, c'est à dire  impitoyable. 

On ne jettera pas de l'huile sur le feu sur cette histoire très prenante. A voir parmi les films à sortir cette semaine.