Critique film d'animation La fabrique des monstres réalisé par Steve Hudson
AU CINEMA LE 17 DÉCEMBRE 2025
LA FABRIQUE DES MONSTRES
Réalisé par Steve Hudson
Distribué par Wild Bunch Distribution
Genre : Animation
Origine : Allemagne, Luxembourg
Durée : 1 h32
Synopsis :
Dans le vieux château de Grottegroin, un savant fou fabrique, rafistole et invente sans cesse des monstres farfelus. P’tit Cousu, sa toute première création oubliée avec le temps, sert de guide aux nouveaux monstres. Jusqu’au jour où un cirque débarque en ville... À la recherche d’une nouvelle attraction, son propriétaire Fulbert Montremonstre tente par tous les moyens d’accéder à cette fabrique de monstres.P’tit Cousu pourrait bien être la star de son futur spectacle...
Ma critique :
La différence, mais aussi l'amitié, et l'amour peuvent être les maîtres mots de ce film d'animation.
Adapté du livre Titch Head - en Français P'tit cousu - de Guy Bass, le réalisateur a écrit un scénario proche des premiers écrits mais en apportant quelques changements.
Dans un petit village, où les habitants craignent les êtres qui vivent non loin dans le vieux château de Grottegroin, vient s'installer un cirque qui veut montrer des êtres qui sortent de l'ordinaire.
Le propriétaire Fulbert ne fait pas recette car ces soi-disant monstres ne le seront jamais autant que ce qu'il passe au château où personne ne met jamais les pieds.
Il décide de s'y risquer afin de tenter d'intégrer certains êtres qui y habitent. Ces derniers sont issus de l'invention d'un savant qui les fait naître et qui les oublie car pas à son goût.
P'tit Cousu fût le premier et accueille ceux qui sont issus de l'imaginaire de cet inventeur.
Ils sont laids, ou du moins différents, peuvent faire peur, mais sont terriblement attachants. On adore leur conception et sont tous diamétralement opposés.
Ici le réalisateur aborde donc l'amitié au travers de tous ces monstres, qui une fois inventés sont livrés à eux-mêmes. En fait, ils auraient besoin d'être aimés par leur créateur et qu'il ne les abandonne pas comme il le fait. Ils ont besoin eux aussi d'une famille, que l'on s'intéresse à eux.
Au niveau de l'animation elle est très réussie, les couleurs qui ont un joli rendu à l'écran, et tous ces différents personnages sont bien créés. Je ne pense pas qu'ils puissent faire peur aux plus jeunes et je me demande même si des figurines, peluches ou autres étaient distribuées sur le marché si elles ne feraient pas un tabac. On apprécie également la musique de Nick Urata.
Steve Hudson nous prouve également que la dissemblance peut faire peur ou bien peut provoquer de l'intolérance.
L'humour est présent dans ce film, mais la tendresse aussi. En effet, outre certaines répliques qui font mouche, on apprécie la relation qui se lie entre le petit garçon P'tit cousu et Créature, mais aussi celle de P'tit cousu avec la petite fille du village qui n'a peur de rien.
Lorsque l'on découvre où se déroule l'action, le château, on peut faire des références à Frankenstein avec P'tit Cousu, mais aussi à certains films de Tim Burton. Quant au savant fou, pour ma part il m'a fait penser, surtout par sa coupe de cheveux je pense, au Dr Emmett Brown dans Retour vers le futur.
On s'identifie forcément à l'un des personnages, ou à un moment de notre existence où l'on a pu ressentir des choses comme celles que vivent les protagonistes du film.
Si vous avez gardé une âme d'enfant, à coup sûr vous allez aimer P'tit Cousu, Créature et tous les autres qui sous leurs airs mauvais ont un cœur tendre.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Steve Hudson est né à Londres. Il a grandi au Royaume-Uni et en Amérique du Sud. Il a travaillé sur scène au Royaume-Uni, en Italie, à Cuba et en Belgique avant de s’installer en Allemagne où il a commencé à apparaître pour la première fois au cinéma et à la télévision. Il a remporté le Prix du cinéma européen du meilleur court métrage pour GOODBYE à la Mostra de Venise.
Il a enchaîné avec son premier film en prise de vues réelles, TRUE NORTH. Il a co-réalisé ensuite la mini-série CRANFORD, primée aux Emmys. Après plusieurs années en tant qu’acteur de doublage et directeur artistique pour le doublage sur des productions très variées, LA FABRIQUE DES MONSTRES est le premier film d’animation réalisé par Steve Hudson.
Note d'intention du réalisateur
" Nous savions dès la première page du fabuleux livre de Guy Bass que nous devions adapter LA FABRIQUE DES MONSTRES en film. Comme LA FABRIQUE DES MONSTRES revisite le mythe de Frankenstein, l’histoire ne nécessitait pas une importante mise en contexte. Que l’on soit jeune ou vieux, nous connaissons tous cette histoire. Il suffit de voir un château menaçant entouré d’éclairs, un savant fou dans son laboratoire, sa pauvre créature sur une table d’autopsie pour savoir qu’il y aura du grabuge dès que les valeureux villageois s’empareront de leurs fourches pour les attaquer. Le genre dans lequel s’inscrit le film nous a donné des références visuelles évidentes. Cela nous a aussi permis de nous amuser avec les éléments peu réalistes de l’histoire de Frankenstein, en les confrontant à des considérations quotidiennes : si le professeur crée des monstres, qui s’occupe d’eux ? Où habitent-ils ? Et surtout, comment font-ils pour cacher leur monstruosité pour que les villageois ne brûlent pas le château ? LA FABRIQUE DES MONSTRES n’est pas du tout un film d’horreur mais une comédie d’aventure qui s’amuse avec les clichés du genre de l’horreur. Nous rendons hommage à tous les clichés des séries B des années 1950, aux classiques du film noir, au réalisateur James Whale et même à l’expressionnisme allemand. Mais ces références ne forment qu’une toute petite part du gâteau. Afin de créer la distanciation comique nécessaire, il était primordial que le film ait un style visuel davantage proche de la comédie que de l’horreur. Nous voulions que le style visuel s’inscrive dans une autre tradition cinématographique particulièrement riche : celle du cinéma muet, avec ses cadres fixes et ses plans larges. La profondeur de champ apporte du drame. Un plan plat favorise la comédie. Lorsqu’il y a de la profondeur de champ, les objets en mouvement changent de taille sans prévenir, et peuvent apparaître dangereux.Dans un plan plat, il est plus facile de lire le mouvement - et celui-ci devient moins menaçant pour le spectateur. Lorsque la caméra est fixe, le cadrage revêt une grande importance.
Il devient l’endroit idéal pour faire éclore la comédie. Les personnages et les objets peuvent apparaître et disparaître à tout moment. Sans caméra qui furète dans tous les sens, notre esprit est constamment stimulé, prêt à être surpris, à l’écoute du moindre bruitage, d’où peut naître des gags. Malgré ce formalisme, ce style visuel met en avant l’interprète. Le jeu pince-sans-rire de Buster Keaton fonctionne uniquement parce que la caméra est aussi imperturbable que lui. Keaton a été la source d’inspiration principale pour notre héros P’tit Cousu. Pour lui, un château rempli de monstres n’est pas synonyme d’émerveillement ou de terreur mais davantage un travail épuisant et sans avenir, dont il n’arrive pas à s’échapper. En s’appuyant sur ce style visuel, nous avons pu nous amuser avec ces différents genres cinématographiques en apportant une distanciation comique à l’aide de travellings, de mouvements de grue, de plans débullés (« dutch angles »), de perspectives forcées, de zooms instantanés. En espérant que cela séduise le public". - Steve Hudson *
A propos de l'auteur du livre
Guy Bass est un auteur primé qui a notamment signé la série à succès STITCH HEAD (traduit sous le titre P’TIT COUSU en France), SCRAP, SKELETON KEYS, SPYNOSAUR et un tas d’autres livres dont les titres ne commencent pas par la lettre « s ». Il a écrit plus de quarante livres ainsi que des pièces - à la fois pour les adultes et pour les enfants. Ses livres ont été traduits en vingt langues et il a multiplié les tournées au Royaume-Uni et à travers le monde pour rappeler l’importance de la lecture. Il vit à Londres avec sa femme. Mais il n’a pas encore de chien.*
Le design
Les livres STITCH HEAD, qui sont destinés aux enfants, sont dessinés par Pete Williamson. Les dessins de Pete, qui sont réalisés à l’encre et en noir et blanc, sont particulièrement inventifs, drôles et profondément empathiques. Ils forment une partie essentielle de l’œuvre d’origine. Un film d’animation 3D destiné à un public familial nécessite cependant une autre esthétique. La dimension macabre des dessins de Pete devait accueillir au cinéma de la couleur et de la lumière. Nous avons conservé les ombres, les recoins inquiétants du château, l’apparence étrange et maladroite des monstres - mais en y ajoutant une dose d’humour, en laissant libre cours à notre créativité. Nous nous sommes beaucoup amusés en ajoutant des couleurs primaires aux dessins déjà existants pour que chaque personnage, chaque accessoire, chaque décor se distinguent et obtiennent sa propre identité - comme P’TIT COUSU *
Les voix françaises
Fulbert Montremonstre : Alain ELOY
P’tit Cousu : Pierre LEBEC
Créature : Martin SPINHAYER
Arabella : Marie BRAAM
Professeur : Joan FAGGIANELLI
Grand-mère : Nathalie HONS
Taj : Thierry JANSSEN
Tej : Nicolas MATTHYS
Jeff : Philippe ALLARD
Steve : Olivier PREMEL
Cassandra Miranda : Nathalie STAS
Docteur Contorsion : Marc WEISS
Les chanteurs
Fulbert Montremonstre : Alain ELOY
P’tit Cousu : Pierre LEBEC
Rikiki : Leopold GAZA
MA NOTE : 3.7/5
2025 Gringo Films, Fabrique d’Images, Senator Film Produktion, Traumhaus Studios, Mia Wallace Productions, Senator Film Köln - Wild Bunch Distribution
* Texte issu du dossier de presse
AU CINEMA LE 17 DÉCEMBRE 2025 LA FABRIQUE DES MONSTRES Réalisé par Steve Hudson Distribué par Wild Bunch Distribution Genre : Animatio...












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