à décembre 28, 2025

Critique film La dernière valse réalisé par Anselm Chan

décembre 28, 2025 Add Comment

AU CINÉMA LE 31 DÉCEMBRE 2025

LA DERNIÈRE VALSE

Titre original : Po · Dei juk

Réalisé par Anselm Chan

Avec : Dayo Wong, Michael Hui, Michelle Wai, Catherine Chau, Chu Pak-Hong

Distribué par Trinity CinéAsia

Genre : Drame

Origine : Hong Kong

Durée : 2 h 20

Synopsis :

Après la pandémie, Dominique, wedding planner criblé de dettes, est contraint de reprendre une entreprise de pompes funèbres. Ses cérémonies funéraires, à la fois inventives et touchantes, rencontrent un succès inattendu. Mais il doit composer avec Maître Man, prêtre taoïste respecté et gardien farouche des traditions. Au fil des funérailles, Dominic apprend peu à peu le code d’éthique de Maître Man et découvre la véritable portée de chaque adieu.

critique film La dernière valse réalisé par Anselm Chan

Il y a des films qui vont vous toucher en plein cœur, ce fût le cas pour moi avec La dernière valse qui m'a littéralement subjuguée et qui a joué sur ma corde sensible.

Dominic qui tenait une agence de mariage avant le Covid, a vu son entreprise s'effondrer. En couple, il a de nombreux crédits mais aussi des dettes qui s'accumulent.

L'oncle Ming de sa compagne, qui veut prendre sa retraite lui propose de reprendre son établissement de pompes funèbres qu'il détient pour moitié avec Maître Man.

Dominic qui n'a jamais travaillé dans ce milieu, mais qui voit là un bon moyen de se faire de l'argent accepte, même si au départ, il accumule les bourdes.

De son côté il s'occupe de mettre en place tout ce qui est cérémonial et Maître Man, prêtre taoïste, s'occupe de faire passer l'âme du défunt de l'autre côté. Il est certain qu'ils n'ont pas les mêmes valeurs, et que pour l'un l'argent ne compte guère alors que l'autre veut en gagner un maximum.

Ce long métrage met bien en évidence les écarts qui peuvent se creuser entre générations. Maître Man veut préserver les traditions et fait tout pour que les morts puissent se réincarner et aller dans l'au-delà sereinement.

Dominic, après avoir compris que l'argent ne fait pas tout, va plus se sentir concerné par ceux qui restent et faire son maximum pour atténuer la peine des personnes endeuillées. Petit à petit, il va devenir plus humain qu'il ne l'était.

Maître Man ne comprend pas trop sa démarche mais il voit que Dominic a de la profondeur d'esprit et qu'il fait de son mieux.

On va voir les deux se transformer, car l'un comme l'autre vont s'apporter quelque chose. On peut garder des traditions tout en les faisant évoluer. D'ailleurs autant l'un est habillé à l'européenne, alors que l'autre continue de porter des vêtements traditionnels.

Un autre aspect qui est abordé est celui des femmes. En effet, on voit bien que les mentalités n'ont pas changées à Hong-Kong, et bien que la fille de Mr Man aurait aimé devenir comme son père, elle n'a pas pu car elle était impure. En effet, en étant femme et qu'elle a des menstruations, c'est donc son frère qui est promis à lui succéder. Ce dernier est plus préoccupé par le devenir de son fils et faire plaisir à son épouse jusqu'à changer de religion.

On aborde donc la différence. Celle que peut faire Maître Man envers son fils et sa fille. Ce dernier a toujours raison et sa fille ressent une intense douleur car elle pense que son père ne l'aime pas car il ne lui prouve jamais et qu'elle a toujours tort.

Ce film met donc bien en évidence les inégalités entre hommes et femmes et les conflits que cela peut engendrer.

Se pose aussi le cas de l'abandon comme a pu l'être Dominic par son père. Même si la scène est furtive lorsqu'on l'apprend, on comprend mieux sa réaction lorsque sa compagne lui annonce être enceinte.

De nombreuses histoires vont donc venir se greffer et s'entremêler les unes aux autres et nous livrer cette œuvre puissante.

Bien entendu les funérailles sont largement abordées. De la mort de la personne, en passant par son habillement, son maquillage à la morgue, jusqu'à la mise en bière sont largement décrites, sans compter les cérémonies qui s'ensuivent.

Nous avons tous vécu un deuil, qu'il soit proche ou moins proche, et ce film vient nous rappeler que nous ne sommes que de passage sur terre et que lorsque vient le moment des adieux nous voulons tous que ce soit fait de la manière la plus honorable possible. Entre modernité et tradition, ici se pose le cas de savoir ce que l'on désire.

Au niveau de la réalisation Anselm Cham nous offre aussi bien des images qui reflètent bien les différentes mentalités et religions mais aussi ose aborder des sujets durs comme la mort, le deuil, tout en y apportant quelques touches d'humour et sur des sujets aussi délicats ce n'est pas chose aisée.

Quant aux comédiens ils excellent tous dans des rôles diamétralement opposés.

Il est certain que La dernière Valse ne peut que nous marquer, et l'on voit que suivant le pays les coutumes ne sont pas les mêmes

J'apprécie de plus en plus le cinéma asiatique et celui-ci ne déroge pas à la règle, car après avoir connu un large succès dans son pays, reçu de nombreux prix, il devrait toucher un public intéressé par ce genre d’œuvre.

Ce long métrage authentique qui nous montre la vie telle qu'elle est, a tellement de fond, et nous prouve que rien n'est aisé dans la vie. Il faut savoir montrer ses sentiments avant qu'il ne soit trop tard et que nous ne sommes décidément que de passage sur terre alors osons dire de notre vivant ce que nous ressentons à ceux que nous aimons.