Critique film Ollie réalisé par Antoine Besse
EN SALLE LE 21 MAI 2025
OLLIE
Réalisé par Antoine Besse
Avec : Kristen Billon, Théo Christine, Emmanuelle Bercot, Cédric Kahn
Distribué par Wayna Pitch
Genre : Drame
Origine : France
Durée : 1 h 42
Synopsis :
À
13 ans, Pierre revient vivre à la ferme de son père après le décès
brutal de sa mère. Harcelé à l'école, il se réfugie dans sa passion : le
skate. Il rencontre Bertrand, un marginal qui cache un passé d'ancien
skateur, et qui le prend sous son aile. Ensemble, ils vont tenter de se
reconstruire.
Ma critique :
Ollie est un film que je n'attendais pas particulièrement, surtout qu'il aborde le thème du skate, et pourtant il m'a touchée plus que je ne pouvais l'imaginer.
Bien qu'abordant ce sport, il traite également de la perte d'un être cher et de la manière dont on peut se relever. D'autres thèmes comme le harcèlement scolaire, l'amitié, les problèmes agricoles sont décrits aussi.
Pierre, jeune garçon de 13 ans qui a perdu sa mère, et qui vit auprès de son père avec qui il n'échange guère s'occupe de la ferme avec lui, va à l'école quelque peu à reculons car il est victime de harcèlement, heureusement qu'il a le skate qui lui est salutaire afin d'exprimer via un mode d'expression cette douleur qui est enfouie par rapport à la mort de sa maman.
Alors que son père engage des cueilleurs pour ses vergers, un marginal du nom de Bertrand va intriguer le jeune Pierre.
Bertrand n'est pas comme tous ceux du pays, avec des dreadlocks, un pantalon beaucoup trop grand, une manière de se comporter, faisant la fête, buvant beaucoup et se droguant il n'entre pas dans le moule, surtout lorsque l'on vit dans un monde rural comme celui de Pierre.
Il va découvrir que le jeune garçon fait du Skate et contre rémunération lui donner des cours, ayant été lui-même skateur.....
Le réalisateur va nous mener petit à petit afin de découvrir le passé de Bertrand qui culpabilise énormément suite à un passé qu'il cache au fond de lui. Ce dernier n'arrive pas à panser ses plaies, ni à exprimer ce qu'il ressent, c'est pourquoi il se noie dans des paradis artificiels.
Théo Christine est impressionnant dans ce rôle et nous subjugue dans chacune de ses scènes. Il va très loin dans son jeu et s'investit totalement afin de nous livrer une performance de très haute qualité.
En adolescent paumé, Pierre joué par Kristen Billon, est excellent également. Skateur renommé dans son sport et dans sa catégorie, il permet de jolis plans de ce sport. Ce dernier n'a plus de repère en arrivant chez son père et grâce à Bertrand il va assumer sa passion mais il être salutaire également à Bertrand également d'une certaine manière.
En fait les deux protagonistes, outre le fait de la différence d'âge, sont complètement différents. L'un est calme, introverti tout en étant déjà mature, quant à l'autre il est dans un autre monde, souvent à côté de la plaque, un instable, limite "chien fou", du moins un être qui est devenu ainsi à cause de quelque chose qui s’est produit dans sa vie.
En nous menant vers une culture urbaine, que pour ma part je connais peu, le réalisateur a réussi à me captiver. En effet, il nous montre comment ces sportifs avec leurs codes, leur manière de s'habiller, leur démarche, leurs attitudes, le langage (d'où le nom du titre Ollie) et qui ont une culture à part.
Il nous immerge dans le monde rural également mais surtout celui du skate est plus présent et avec une histoire profonde, d'amitié Ollie nous procure beaucoup d'émotions.
A noter qu'avec ce film, Antoine Besse s'inspire quelque peu de son passé et rend hommage à une personne décédée. Il nous prouve avec ce long métrage confirme son talent de réalisateur et nous offre une jolie esthétique aussi bien au niveau des figures de skate, que des paysages et avec une musique envoûtante de La Pavane de Fauré, ainsi qu'avec une chanson de la regretté Césaria Evora, il nous transporte dans une histoire qui prendra tout son sens et son ampleur au fur et à mesure du visionnage.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Basé à Paris, Antoine Besse est un réalisateur de 33 ans. Il se fait remarquer en 2014 avec son premier court-métrage : « Le Skate moderne ». À mi-chemin entre fiction et réalité, ce film inspiré par « La Vie moderne » de Raymond Depardon se lit comme un documentaire fantasmé sur la vie des skateurs des champs.
Entre 2014 et 2016, « Le Skate moderne » remporte plus de 14 prix à travers le monde (Saint-Pétersbourg, Grenoble, Hambourg, Lille, São Paulo...) ainsi qu’une trentaine de sélections, dont une aux César 2017. En 2015, Antoine Besse revient avec « Courbes », un long documentaire autour de la surf culture. Il réalise en parallèle plus d'une vingtaine de clips et publicités chez Big Productions. Un an plus tard, il se voit confier la réalisation de la série «Red Creek» pour Canal +, incarnée par Lou De Lâage. La série est sélectionnée aux Globes de Cristal, Série Mania et Colcoa.
En 2019, le réalisateur est de retour avec «404», un court-métrage d’anticipation produit par Dazed. Il sort dans la foulée des clips pour les rappeurs Nekfeu (« Sous les nuages »), Kobo («Nostalgie») et Rad Cartier (« Cartier dimension »). En 2021, en plein Covid, il réalise «BTS» (Behind The Scenes), une mini-série expérimentale sur les coulisses d’un shooting caritatif qui part à la dérive portée par Laura Felpin et Alexis Manenti. Il réalise ensuite «Caro Nostra» une série de genre pour France Télévisions.
Antoine Besse propose donc « Ollie » son premier long-métrage, produit par Rezo Productions, et écrit actuellement « Nightbird », son deuxième long-métrage dans le monde du surf caribéen.
A propos des interprètes
Kristen Billon qui joue Pierre, est champion de France U16 de skateboard. Un talent qu’il met au service de son jeu en incarnant le colérique Brieuc dans Quand tu seras grand (2023), d’Andréa Bescond & Eric Métayer. Un personnage radicalement différent du discret Pierre, dans Ollie (2025) d’Antoine Besse. Avec ce film, Kristen Billon décroche son premier rôle principal dans le premier film de skate européen.
Son père Jean-Marc, interprété par Cédric Kahn, même s’il est avant tout un réalisateur reconnu pour des films comme La prière, Vie sauvage, Fête de famille, ou Le Procès Goldman, la carrière de ce dernier en tant qu’acteur commence dès 1995. Il tournera entre autres pour Joachim Lafosse (L'Économie du couple), Mélanie Laurent (Le Bal des Folles), Pawel Pawlikowski (Cold War) ou encore Cédric Jimenez (Novembre).
Théo Christine est un marginal du nom de Bertrand dans ce long métrage. Il se fait remarquer en 2021 en incarnant JoeyStarr dans le biopic Suprêmes d’Audrey Estrougo. Il enchaîne en 2022, avec Garçon Chiffon de Nicolas Maury. L’année suivante, il décroche le premier rôle dans Vermines de Sébastien Vaniček. En 2024, il obtient sa première nomination au César pour son interprétation de Sammy dans Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel.
Emmanuelle Bercot qui est Lisa et qui fait plus quelques apparitions, mène une triple carrière entre scénariste (Polisse, Elle s’en va) réalisatrice (La tête haute, La fille de Brest, De son vivant) et actrice (Goliath, De grandes espérances). Son rôle de Tony, en quête de reconstruction dans Mon roi, lui vaut le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes.
MA NOTE : 3.9/5
Festivals et prix :
Film Francophone Angoulême
Biarritz Film Festival Nouvelles Vagues
Les Arcs Film Festival
Arras Film Festival
FIFF Namur - Prix du jury junior pour Antoine Besse
Paris Courts devant IDF
Festival Ciné Junior - GRAND PRIX, PRIX DES COLLÉGIENS, PRIX JURY JEUNE
Crédits photos et vidéo : Wild Bunch Distribution
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