Critique film Le maître du Kabuki réalisé par Sang-il Lee

 film Le maître du Kabuki réalisé par Sang-il Lee

 AU CINÉMA LE 25 DÉCEMBRE 2025
 
LE MAÎTRE DU KABUKI 
Titre original : Kokuho
Réalisé par Sang-il Lee 
Scénario : Satoko Okudera
Avec : Ryō Yoshizawa, Ryusei Yokohama, Soya Kurokawa, Keitatsu Koshiyama, Mitsuki Takahata, Nana Mori, Shinobu Terajima, Min Tanaka, Ken Watanabe 
Distribué par Pyramide Films
Genre : Drame
Origine : Japon
Durée : 2 h 54
 
Synopsis :
 
Nagasaki, 1964 - A la mort de son père, chef d’un gang de yakuzas, Kikuo, 14 ans, est confié à un célèbre acteur de kabuki. Aux côtés de Shunsuke, le fils unique de ce dernier, il décide de se consacrer à ce théâtre traditionnel. Durant des décennies, les deux jeunes hommes évoluent côte à côte, de l’école du jeu aux plus belles salles de spectacle, entre scandales et gloire, fraternité et trahisons... L'un des deux deviendra le plus grand maître japonais de l'art du kabuki.  
  film Le maître du Kabuki réalisé par Sang-il Lee
 
Ma critique
 
Si vous ne connaissez pas l'art du Kabuki, grâce à ce film, à la fin du visionnage vous en saurez beaucoup.
 
Adapté d’après le roman KOKUHO de Shuichi Yoshida, Le maître du Kabuki nous entraîne au Japon dans les années 1960.
 
Alors qu'ils célèbrent un événement dans la maison de ses parents, et que ces derniers reçoivent un des maîtres du Kabuki, Hanjiro, Kikuo alors adolescent effectue une sorte de danse et Hanjiro trouve un certain don à cet enfant. 
 
C'est alors que font irruption des hommes qui tuent la famille de Kikuo. Ce dernier va se retrouver confié à Hanjiro, cet acteur qui domine cet art, ainsi qu'à sa femme et va faire la connaissance de son fils Shunsuke, qui lui aussi, puisque dans ce pays la descendance doit prendre le relai, apprend cette forme d'expression.
 
Les années vont s'égrener et Kikuo et Shunsuke forment petit à petit un duo et se produisent sur des scènes japonaises. 
 
Des faits vont venir se greffer et même si dans la logique Shunsuke devrait prendre la relève de son père, est-ce que ce sera le cas ? 
 
On va voir les années défiler et suivre avec grand intérêt ce que ces deux protagonistes vont devenir. Le parcours de chacun sera bouleversé par des ennuis, des joies, et jamais simple. 
  film Le maître du Kabuki réalisé par Sang-il Lee
 
On peut appréhender en voyant que le film fait près de 3 h de s'ennuyer mais on ne voit pas le temps passer. En effet, le réalisateur fait en sorte que les parties où le Kabuki est joué ne soient jamais trop longues et l'on vient à vouloir en savoir plus sur cette forme de pratique.
 
Né dans les années 1600, le Kabuki est du théâtre traditionnel japonais, qui mêle comme une sorte de danse, de jeu, où la musique et les chants accompagnent les hommes qui évoluent, car les femmes, encore de nos jours, sont interdites sur scène.
 
Ces messieurs, fardés et habillés avec des vêtements traditionnels s'adonnent des heures entières, avec une certaine dextérité à cette forme d'expression. On les nomme des onnagata. 
 
On va voir, qu'outre le fait qu'une descendance doit prendre le flambeau, que des règles strictes sont imposées. Le kabuki est exigeant, demande une discipline de sportif, beaucoup d'entraînement, un savoir faire certain, un don, et qu'il n'est pas aisé de réussir à maîtriser ce dernier. Y consacrer sa vie peut devenir un sacerdoce. 
 
Sang-il Lee filme au plus près les personnages, il nous plonge dans ce monde avec une réelle sincérité et l'on découvre aussi les dessous de cet univers uniquement masculin. 
 
film Le maître du Kabuki réalisé par Sang-il Lee
 
Avec une mise en scène très soignée, l'art du détail, et de formidables acteurs qui ne sont pas doublés et s'adonnent au Kabuki, on peut dire que les deux jeunes gens sont éblouissants dans leurs costumes mais également dans leur jeu. Ils ont réussi à acquérir cette sorte de féminité qui prédomine dans le Kabuki.  
 
Le réalisateur a bien dû se renseigner et dirige avec brio les interprètes pour nous offrir, certes un film de 3h, mais qui nous fait découvrir à la fois un art, mais aussi une histoire avec de nombreux rebondissements. 
 
Le Kabuki, et être onnagata, est certes de l'entraînement mais aussi un talent que l'on possède ou non. Qui des deux entre Kikuo et Shunsuke réussira le mieux. Vous le découvrirez en allant découvrir ce long métrage qui devient au fur et à mesure une représentation en tant que telle de cet art.
  film Le maître du Kabuki réalisé par Sang-il Lee
    
Pour en savoir plus :
 
A propos du réalisateur 
 
Né en 1974, Sang-il Lee est un réalisateur japonais d’origine coréenne. 
 
Il étudie à l’Institut japonais de  l’image animée, école de cinéma fondée par Shōhei Imamura. En 2000, son film de fin d’études, Chong, est très remarqué. 
 
Depuis, il a réalisé 10 longs métrages, dont en 2013 Unforgiven, présenté au festival du Venise, remake du western Impitoyable de Clint Eastwood. 

film Le maître du Kabuki réalisé par Sang-il Lee
 
Note d'intention du réalisateur 
 
" Il y a environ 15 ans, j’ai eu l’idée de faire un film sur les onnagata [acteurs qui jouent des rôles féminins] dans les représentations de kabuki. LE MAITRE DU KABUKI (KOKUHO) est né de cette envie. J’ai fait beaucoup de recherches et me suis plongé dans l’univers du kabuki. Je voulais écrire une histoire inspirée d’un acteur ayant réellement existé, mais je ne savais pas comment la développer.

J’ai ensuite eu l’occasion de parler de mon idée avec le romancier Shūichi Yoshida - dont j’avais adapté auparavant le roman VILLAIN au cinéma - et cela a semblé l’intéresser. Quelques années plus tard, j’ai appris qu’il écrivait un roman sur le kabuki, qui serait publié en feuilleton dans un journal : KOKUHO (qui signifie TRESOR NATIONAL). Cela m’a intrigué. J’étais curieux de voir comment Yoshida allait dépeindre ce monde et quelle histoire il allait raconter. Je n’ai pas immédiatement pensé à adapter le roman au cinéma. Puis j’ai vu l’enthousiasme croître autour de ce projet jusqu’à ce qu’il devienne réalité. J’étais néanmoins certain d’une chose : le film ne pouvait se faire que si l’on trouvait un acteur capable d’incarner le protagoniste, Kikuo, car c’est lui qui porterait tout le film. 
 
C’est alors que j’ai eu la chance de rencontrer Ryō Yoshizawa. Sans lui, j’aurais abandonné le projet. Ryō Yoshizawa est le film. J’ai décidé de me concentrer sur le parcours chaotique de Kikuo, sur ses choix de vie et là où ils l’ont mené. Fils d’un chef de gang, Kikuo a une vie façonnée par les bénédictions et les malédictions de l’héritage familial, alors qu’il se dédie au monde du kabuki. C’était le fil narratif de mon film, mais ce qui comptait encore plus, c’était de montrer sa connexion profonde avec Shunsuke. Leur relation est faite d’un équilibre yin/yang et leurs âmes semblent fusionner sur scène. 
 
Nous avons développé le scénario en choisissant soigneusement des scènes de spectacles de kabuki pour illustrer les hauts et les bas vécus par les deux hommes et comment ils finissent par ne faire qu’un dans une forme de communion. Mon intérêt initial pour les onnagata explique sans doute ma fascination pour le kabuki. Il y a une qualité intemporelle chez eux, une représentation androgyne de l’altérité. Ils sont atypiques, raffinés dans leur sensualité. Et si je peux me permettre… cette sensualité peut surprendre. Je ne sais pas d’où elle vient. Peut-être de l’entraînement physique intense que le kabuki exige, ou du fait que cet art se transmet de génération en génération.

Mais j’étais catégorique : je ne voulais pas employer des acteurs professionnels de kabuki pour doubler Ryō Yoshizawa et Ryūsei Yokohama [qui joue Shunsuke] lorsqu’ils danseraient. J’étais convaincu que faire interpréter les scènes de kabuki par ces deux acteurs eux-mêmes donnerait vie à l’adaptation cinématographique et la rendrait authentique. Ils ont été formidables et ont comblé toutes mes attentes. Le personnage de Kikuo est en quête, tout au long de sa vie, d’un « paysage » insaisissable. J’en suis venu à croire que c’est ce même paysage que Ryō Yoshizawa a dû entrevoir en affrontant ce rôle exigeant
". - Sang-il Lee *

film Le maître du Kabuki réalisé par Sang-il Lee
 
A propos des interprètes principaux 
 
Ryô Yoshizawa est un acteur Japonais d'une trentaine d'années. 
 
Après avoir fait ses armes dans des séries, on peut le voir dans les films comme Tokyo Revengers, Gintama, River's Edge, Marmalade boy, Le bleu du ciel dans ses yeux, Awake, Black night parade, In love and deep water, Living in two worlds, etc...
 
Gagnants de nombreux prix on peut citer : Meilleur nouvel acteur pour son rôle dans River's Edge, de nombreuses récompenses pour la série Kingdom. En 2020 il reçoit le prix 44ème Elan d'or Awards pour ses différentes prestations. 
 
Pour Le maître du Kabuki il a été nommé comme meilleur acteur aux Hochi films Award.  
 
Ryusei Yokohama est lui aussi un comédien Japonais. Avec une carrière cinématographique moins dense, il a plus été connu comme chanteur et mannequin jusqu'à présent. 
 
On peut tout de même citer des rôles importants dans des films dans lesquels il a joué : Go away, ultramarine, Your eyes tell, The village, Faceless, Shoutai. Il a participé à de nombreuses séries télévisées. A noter qu'il a également joué dans de nombreuses pièces de théâtre. 
 
Pour le maître du Kabuki il a été nommé comme meilleur second rôle aux Hochi films Award.  
        
film Le maître du Kabuki réalisé par Sang-il Lee
 
Festivals :
 
Festival de Cannes 2025, Quinzaine des cinéastes 
 
Festival du cinéma Japonais contemporain en France 
 
15ème Festival version originale à Gujan-Mestras 
 
13ème Festival du Film de Muret
 
Festival Kinotayo 2025
 
Représentant du Japon aux Oscar 2026 
    
film Le maître du Kabuki réalisé par Sang-il Lee
 
 MA NOTE : 3.8/5
 
 

 Copyright photos © SHUICHI YOSHIDA/ASP ©2025 "KOKUHO" Film Partners - Pyramide Films 

* Texte issu du dossier de presse 

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