à mai 21, 2024

(Critique) Film Foudre réalisé par Carmen Jaquier

mai 21, 2024 Add Comment

SORTIE EN SALLE LE 22 MAI 2024

FOUDRE

Réalisé par Carmen Jaquier

Avec : Lilith Grasmug, Mermoz Melchior, Benjamin Python, Noah Watzlawick

Distribué par La vingt-cinquième heure

Genre : Drame

Origine : Suisse

Durée : 1 h 32

Synopsis :

Été 1900, au cœur d'une vallée du sud de la Suisse. Elisabeth, 17 ans, est sur le point de prononcer ses vœux après 5 ans passés au couvent. La mort soudaine de sa sœur l'oblige à retourner dans la ferme familiale pour assumer son nouveau rôle d'aînée. Élisabeth se retrouve vite asphyxiée par cette vie de labeur et obsédée par les mystères qui entourent la disparition de sa sœur. Elle va alors chercher à s'affranchir de son statut et de ses nouveaux engagements.

A propos de la réalisatrice :

Née à Genève, Carmen Jaquier apprend le graphisme, avant de réaliser ses premiers courts-métrages puis d’intégrer l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL). Son film de diplôme Le Tombeau des filles reçoit le Pardino d’argento au Festival du film de Locarno (2011). Elle explore ensuite l’image et le montage au sein du collectif Aamen et réalise deux courts-métrages Les Vagues et Le Bal des Sirènes. Ses films La Rivière sous la langue et Heimatland (long-métrage collectif) sont sélectionnés au Festival du film de Locarno en 2015. Elle signe également l’image du film A Bright Light - Karen and the Process d’Emmanuelle Antille, présenté au Festival Visions du réel (2018). Foudre est son premier long-métrage.

A propos des interprètes :

Lilith Grasmug interprète Élisabeth. On peut la retrouver actuellement à l'écran dans La Morsure. On a pu également la voir Les passagers de la nuit, Oranges sanguines, et on la retrouvera au générique de Langue étrangère.

Mermoz Melchior qui joue Joseph, est un acteur Français que l'on a pu voir dans Le maître qui laissait les enfants rêver et Taxi 4. Il était alors très jeune. Puis on a pu le remarquer à la télévision. C'est son premier grand rôle au cinéma.

Ce qui frappe en premier lieu, c'est la beauté de la lumière. De jour, nous sommes dans les montagnes avec de magnifiques couleurs, tandis que lorsque le soir arrive, les personnages, les visages sont éclairés par la lueur des bougies, du feu, et certaines scènes ressemblent à des tableaux.

La musique est également très poétique à certains moments dans cette œuvre.

Les femmes sont largement mises en avant, et l'on voit qu'elles subissent énormément. A l'époque où se déroule le film, elles devaient obéir, travailler dur, n'avaient pas le droit d'avoir de biens, de secrets et justement Élisabeth tout comme sa sœur Innocente, cherche à se libérer de cette éducation et de l'enfermement dans lequel on les maintient.

La religion catholique est largement abordée dans ce long métrage, que ce soit en premier lieu au couvent, puis à l'église où se rend la famille, mais aussi dans les sentiments. Les parents, la communauté religieuse sont très stricts, et parfois nous sommes même surpris à quel point la religion régissait tout comme pour la scène où l'une des sœurs d’Élisabeth doit aller prier car elle vient de devenir "femme", comprenez d'avoir ses premières menstruations.

Dans cette famille, ce village, il y a dieu et le diable. Mieux vaut prendre le bon chemin.

La réalisatrice fait le choix de faire le parallèle entre l'amour et celui que l'héroïne porte à dieu.

Foudre est un film sur le questionnement de soi, sur le rôle que doivent avoir les parents par rapport à leurs enfants, et leur dans inculquer la vie.

Il est beaucoup question de sexualité et de ce que l'héroïne va découvrir au travers d'un carnet laissé par sa sœur qui va être un élément déclencheur dans sa manière d'aborder sa vie et le désir qu'elle peut ressentir.

Même si la première partie de Foudre est plus prenante que la suite, n'en reste que ce film nous parle de l'émancipation qu'avait, et que devrait toujours avoir, chaque femme de ce monde.