Critique film Little Jaffna réalisé par Lawrence Valin
EN SALLE LE 30 AVRIL 2025
LITTLE JAFFNA
Réalisé par Lawrence Valin
Avec : Lawrence VALIN, Kawsie CHANDRA, Puviraj RAVEENDRAN, Vela RAMAMOORTHY
Distribué par Zinc films
Genre : Action, Drame, Policier
Origine : France, Tamoul
Durée : 1 h 40
Synopsis :
Le quartier de « Little Jaffna » à Paris est le cœur d’une communauté
tamoule vibrante, où Michael, un jeune policier, est chargé d’infiltrer
un groupe criminel connu pour extorsion et blanchiment d’argent au
profit des rebelles séparatistes au Sri Lanka. Mais à mesure qu’il
s’enfonce au cœur de l’organisation, sa loyauté sera mise à l’épreuve,
dans une poursuite implacable contre l’un des gangs les plus cachés et
puissants de Paris.
Ma critique :
En 2020, je rédigeais une critique sur The loyal man court, car avec ce court-métrage Lawrence Valin nous montrait l'étendue de son talent, il avait d'ailleurs était nommé aux César pour ce film et avec Little Jaffna, son premier long métrage, il confirme qu'il est un réalisateur sur lequel on peut compter.
Dès le générique l'action est située. On nous parle du Sri-Lanka, connu pour ses émeutes entre Tamouls et soldats Sri-Lankais. On découvre alors Michael vivant à Clermont-Ferrand, qui va venir à Paris et qui travaillant pour la police va tenter de s'infiltrer dans le monde des Tamouls qui habitent à Paris et l'organisation que gère Aya afin de faire parvenir de l'argent aux combattants Tamouls.
J'avoue que dès les premières scènes, pourtant jouées à Paris, ces dernières m'ont fait penser au Sri-Lanka puisque je connais bien ce pays.
En fait, tout un quartier dans le 10ème arrondissement est habité et géré par des Sri-lankais et porte le nom de Little Jaffna.
Les protagonistes sont présentés, et l'on rentre dans le feu de l'action.
Lawrence Valin avait déjà abordé ce sujet avec un court-métrage portant le même titre que ce long, mais ici il va plus loin.
Ce thriller urbain nous propose une véritable immersion dans leur monde et mêle courses poursuites, intrigues, mais aussi les traditions de ce peuple qui perdurent même à Paris, avec ses propres règles, l'identité même des Tamouls, où il ne vaut mieux pas trahir sous peine de le payer très cher comme dans une scène très poignante se déroulant sur le toit d'un immeuble.
De ce fait, le réalisateur nous fait mieux connaître les us et coutumes avec les différentes fêtes de là-bas, mais aussi leurs vêtements, leur manière de manger, bref de tous ces gens expatriés à Paris mais qui veulent continuer à vivre comme au Sri-Lanka.
Michael, né en France, élevé comme tel, va devoir apprendre des règles, et bien que faisant partie de la police, il va connaître des choses inconnues pour lui et il va se trouver quelque part, tiraillé entre deux mondes et devra se remettre en question. Doit-il rester loyal au pays où il a vu le jour, ou rejoindre ceux qui se battent pour une cause et dont faisait partie son père décédé.
Dans le film, il se montre toujours très discret afin d'observer, et l'on peut voir souvent son regard aller de l'un à l'autre pour capter quelque chose d'essentiel pour la suite des évènements.
Filmé en scope, avec beaucoup de couleurs via les habits, les saris qui sont présentés dans ce film, les fêtes qui sont organisées, le réalisateur offre donc un film très coloré. La musique a une place importante et nous transporte dans un autre monde mais aussi dans celui du rap.
Little Jaffna qui a tout du film de gangsters, est un film palpitant, qui tient en haleine, sans temps mort, qui nous offre la possibilité de découvrir un autre peuple et de laisser planer le doute jusqu'à la fin de quel côté penchera Michael.
Ce long métrage peut parfois pêcher dans certaines scènes mais reste une bonne surprise et une belle première œuvre.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Lawrence Valin est scénariste, réalisateur, acteur. Parmi les films dans lesquels il a joué, on peut citer Le beau monde, Lola Pater, Amanda, haut perchés.
En tant que réalisateur, ce dernier a commencé avec deux courts métrage l'un avec un titre éponyme au film de ce jour. Puis il a proposé The loyal man en 2019, dans lequel il jouait également. Avec ce long métrage il retourne au sujet de ses courts, aborder le thème des tamouls.
A noter qu'il a été lauréat de la fondation GAN pour le cinéma en 2023.
A propos des interprètes :
Ce long métrage participait à Reims Polar - Festival International du Film Policier en 2025 où il était nommé.
MA NOTE : 3.6/5
Crédits photos et vidéo : Zinc Films - © Guy Ferrandis
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