Cinéma, critique film documentaire Trans memoria réalisé par Victoria Verseau
Victoria a présenté des expositions personnelles en Suède et à l’étranger, et ses films ont été diffusés dans le monde entier. Son premier long-métrage, Trans Memoria, est présenté en avant-première au Festival International du Film de Karlovy Vary dans la compétition Proxima 2024.
Note d'intention de la réalisatriceÀ travers cette histoire, nous racontons toutes les trois notre expérience de transition, notre avenir et notre féminité. Le récit alterne entre le passé et le présent, mêlant souvenirs reconstruits, images documentaires de nous trois es-sayant de faire le film en retournant dans la ville isolée de Thaïlande où Meril et moi nous sommes rencontrées, et mon journal intime filmé de 2012. L’histoire fragmentée de Meril reste une présence constante, son absence se faisant sen-tir tout au long. Ce film est un processus de deuil, une manière de me rapprocher de mon souvenir de Meril.
Je voulais comprendre qui nous étions et comment cela avait pu se terminer ainsi. Le film explore les questions existentielles de sens et de la relation des femmes trans à la mortalité. Il parle des changements physiques de la transition, mais aussi du voyage intérieur, moins tangible. C’est un film fait par et sur des personnes trans, visant à offrir une représentation honnête de nos vies.
LES QUESTIONS QUE JE ME SUIS POSÉES EN DÉMARRANT LE PROJET, LES RÉPONSES QUE J’AI OBTENUES DURANT LE PROCESSUS ET APRÈS AVOIR FINI LE FILM.
En entreprenant ce projet, je me suis demandé si je pourrais m’identifier à la vie après la transition. L’effort de devenir femme était extraordinaire et loin de la vie quotidienne. Cette lutte était devenue une part essentielle de mon identité. Étrangement, j’ai ressenti un grand vide après avoir réalisé mon rêve. Après la transition, je n’avais plus besoin de me battre de la même manière, j’avais atteint mon but et j’ai commencé à me demander qui j’étais sans cette lutte. Serais-je capable d’accepter la perte de Meril et de comprendre pourquoi elle avait choisi de disparaître ? La réalisation de ce film pourrait-elle m’apporter une réponse, me permettre de comprendre qui j’étais devenue ? Ce projet pourrait-il mieux préparer Athena et Aamina à ce qui pourrait les attendre ?
Maintenant que le film est terminé, j’ai trouvé quelques réponses. Ce projet m’a sauvée. Quand j’étais au plus mal, la seule chose qui me faisait continuer était le sentiment que cette histoire devait être racontée. Cela a donné un sens et un but à ma vie. Contrairement à Meril, je ne pouvais pas disparaître ; j’avais une raison de persévérer.
LE DÉFI DE RACONTER
Je voulais qu’Aamina et Athena fassent partie de l’histoire. Dans ce film, elles offrent leurs perspectives sur la vie et la transition. À travers nos voix, le film présente trois perspectives très différentes, montrant que les récits trans sont aussi divers et uniques que les individus qui les vivent.
Athena et Aamina remettent parfois en question le film, ce que je trouve crucial. Je ne peux échapper au sentiment qu’il y a une forme d’exploitation dans les documentaires lorsqu’on partage les histoires des autres, même la sienne. Quelqu’un doit être prêt à partager son histoire devant la caméra. Le film a son empreinte unique, dans la manière dont il aborde les questions d’identité et de quelle perspective.
Dans le film, des disputes et des tensions fréquentes surgissent entre nous trois. Nous sommes toutes en processus de devenir, mais le film nous fige dans le temps, ce qui ne correspond pas au fait d’être en transition. Aamina lutte avec le mélange de documentaire et de fiction, soulignant la nécessité d’une représentation fidèle sans sensationaliser ou exotiser les femmes trans.
À la fin du film, Aamina a choisi de se retirer du projet. Ses sentiments concernant son implication avaient changé, et elle ne voulait plus soutenir ce qu’elle voyait comme une représentation négative de la chirurgie. Accepter sa critique a été difficile, mais je pense que cela contribue à la discussion continue sur les récits tragiques des trans dans le cinéma. Y a-t-il une différence quand le créateur du récit est lui-même transgenre et vise à fournir une représentation sincère de ses propres expériences ? Je le crois, et j’espère que ce film suscitera un débat autour de la transition de genre. Je voulais qu’une vraie histoire émerge, embrassant les complexités de la vie. Le récit tourne autour de la transition et du changement constant qui l’entoure, ce qui a parfois rendu difficile de lui donner une forme définitive ". - Victoria Verseau
Les protagonistes
- Athena Love
- Aamina Larsson
- Victory Verseau
Festivals et prix :
Festival International du Film de Karlovy Vary – Première mondiale en compétition Proxima (République tchèque)
IDFA – Best of Fests (Pays-Bas)
Frameline: Festival LGBTQ+ de San Francisco (Etats-Unis)
Lussas – États généraux du film documentaire (France)
TLVFest – Lauréat de la compétition documentaire internationale (Israël)
Queer Lisboa – Mention spéciale (Portugal)
Festival international du film Love & Anarchy (Finlande)
Festival international du film de Reykjavik (Islande)
Festival du film de Hof (Allemagne)
Cinemondes (France)
Kasseler Dokfest – Lauréat du Golden Key (Allemagne)
Nordische Filmtage Lübeck (Allemagne)
Festival international du film de Cork (Irlande)
Festival international du film de Leeds (Royaume-Uni)
Entrevues – Festival international du film de Belfort – Prix One + One et Mention spéciale (France)
Chéries-Chéris (France)
Festival du Film Queer Slovak (Slovaquie)
IQMF (Pays-Bas)
Aux Écrans du Réel – Prix du Jury (France)
Festival Premiers Plans d’Angers – Compétition Diagonales (France)
Festival international du film de Tromsø (France)
Festival du Film de Göteborg – Meilleur Documentaire Nordique (Suède)
Festival du Film Travelling (France)
Festival du film Documentaire Tempo – Mention honorable (Suède)
SXSW (Etats-Unis)
Festival du film documentaire de Thessalonique (Grèce)
CPH:Dox (Danemark)
BFI Flare: Festival LGBTQIA+ de Londres (Royaume-Uni)
IFA – Festival international du film d’Assen (Pays-Bas)
BFI Flare : Festival du film LGBTQIA+ de Londres (Royaume-Uni)
Wicked Queer : Festival du film LGBT+ de Boston (États-Unis)
Festival Millennium Docs Against Gravity (Pologne)
Zagrebdox – Mention spéciale Prix Movies that Matter (Croatie)
One World Romania – Festival international du film sur les droits humains et documentaire (Roumanie)
Festival Pink Apple (Suisse)
Festival du film queer de Malmö (Suède)
Porto Femme (Portugal)
Diaspora Film Festival (Corée du Sud)
XPOSED Queer Film Festival Berlin – Prix du public (Allemagne)
Fondazione Prada x Mix Milan (Italie)Porto Femme (Portugal)
Diaspora Film Festival (Corée du Sud)
FICDH – Festival international du film sur les droits humains (Argentine)
Naxos.Kino (Allemagne)
The Arnzer Cinema (Londres, Royaume-Uni)
Cinema Queer (Mexique)
TIQFF – Festival International du Film Queer (Taiwan)
Festival International du Film Queer Hamburg (Allemagne)
Pink Screens (Belgiuque)
Hamburg Int. Queer Film Festival (Allemagne)
La bande annonce :
Crédits photos et vidéo : Outplay Films


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