Critique film The shameless réalisé par Konstantin Bojanov
EN SALLE LE 14 MAI 2025
THE SHAMELESS
Réalisé par Konstantin Bojanov
Avec : Anasuya Sengupta, Omara Shetty, Mita Vashisht, Auroshikha Dey, Rohit Kokate, Kiran Bhivagade
Distribué par L'Atelier Distribution
Genre : Drame
Origine : Suisse, France, Bulgarie
Durée : 1 h 54
Synopsis :
Dans
la nuit, Nadira/Renuka fuit Dehli après avoir poignardé un policier. Elle se
cache dans une communauté de prostituées du nord de l’Inde où elle
rencontre Devika, une jeune fille que sa mère veut marier de force.
Difficile de dire à qui je décernerais un prix d'interprétation, même si j'ai un petit faible pour Anasuya Sengupta, car les prestations sont admirables aussi bien de la part de Anasuya Sengupta en femme forte, se moquant des conventions et du quand dira t'on. Plus masculine que féminine, marquée par un lourd passé, elle possède une telle puissance que n'a pas au départ Devika.
Cette dernière interprétée par Omara Shetty est douce au début et résiliente. Très féminine, elle va tomber sous le charme de Renuka beaucoup plus âgée qu'elle. La morale lui dit d'écouter sa mère, mais une partie d'elle-même lui dit de suivre son instinct et de s'affranchir de ce que l'on veut lui faire subir. Elle dégage une réelle présence et une prestance indéniable.
Le réalisateur pose sa caméra au plus proche des actrices, et offre au niveau de la lumière un superbe clair/obscur. De plus, au niveau musical il mêle chants traditionnels avec du rap qui montre l'évolution d'une Inde qui se réveille et qui ne veut pas rester ancrée dans un passé poussiéreux. En effet, on s'aperçoit que la culture hindie conserve des traditions vieilles de plusieurs centaines d'années et que l'évolution se fait très lentement.
Il reste également très soft au niveau de ce qu'il montre, en filmant les scènes d'amour et même du sexe, car il suggère plus qu'il ne montre. Pourtant certaines scènes sont d'une réelle violence et nous prouvent à quel point une grande brutalité est infligée aux femmes par des hommes sans scrupules.
Il mêle également quelques moments surnaturels, comme lorsque Devika allume le feu et le fixe. Elle est comme fascinée par cet élément et a des visions qui la font paraître folle aux yeux de sa famille.
Un gros travail a également été fait au niveau des costumes, des bijoux, du maquillage.
Avec une fin inattendue, mais réussie, ce long métrage qui ose dénoncer de nombreux faits et montrer une réalité malheureusement encore d'actualité dans ce pays. Au bout du chemin, en luttant, il y a parfois la liberté, peut être pas celle que l'on attendait, mais il suffit de prendre son destin en main et de vouloir continuer pour une vie meilleure.
Pour en savoir plus :
A propos du réalisateur
Né en 1968, Konstantin Bojanov est un réalisateur, scénariste et artiste visuel bulgaro-américain multi récompensé. Diplômé de l’École nationale des Beaux-Arts de Sofia, en Bulgarie, il a obtenu un master au Royal College of Art de Londres.
Bojanov a débuté sa carrière de cinéaste avec les documentaires célébrés par la critique Lemon Is Lemon (2001) et Invisible (2005). Son premier long-métrage de fiction, Avé (2011), a marqué les esprits lors de la
Semaine de la Critique au Festival de Cannes et a remporté plus de 20 prix internationaux. Son deuxième film, Light Thereafter (2017), avec Barry Keoghan, a été présenté en Compétition Officielle au Festival de Rotterdam et a été nommé pour le Huevos Tiger Award.
Parallèlement au cinéma, les œuvres artistiques de Bojanov ont été exposées dans de nombreuses galeries et musées à travers le monde.
A propos des interprètes
Anasuya Sengupta est une artiste polyvalente qui excelle dans le jeu d’acteur, la performance, la direction artistique et l’illustration. Son parcours artistique prend sa source à Kolkata, en Inde, où elle a exploré avec passion le théâtre et les arts vivants durant ses années scolaires et universitaires.
Au fil des années, Anasuya a exploré divers arts et artisanats, convaincue que la maîtrise d’une discipline enrichit les autres. En 2008, elle passe naturellement de la scène au cinéma, déployant ses talents aussi bien devant que derrière la caméra. Dotée d’un sens aigu du détail et d’une vision artistique affirmée, elle s’impose pendant plus d’une décennie comme directrice artistique dans des films et des publicités.
Parallèlement, elle approfondit son travail d’illustratrice, repoussant sans cesse les limites de son expression créative. Qu’elle travaille seule ou en collaboration, ses œuvres témoignent d’une recherche constante d’intensité et de sens.
Tout au long de sa carrière, Anasuya n’a cessé de cultiver son jeu d’actrice. Forte de son expérience derrière la caméra, elle a toujours cru que les rôles viendraient à elle au moment opportun. Lorsqu’elle revient au jeu, ses deux décennies dans l’industrie cinématographique se révèlent un atout inestimable.
Son approche de l’interprétation, nourrie en profondeur par son riche parcours artistique, témoigne d’une capacité unique à établir des passerelles entre les disciplines. Anasuya Sengupta incarne, au travers d’une carrière guidée par un goût constant pour l’expérimentation, la recherche et l’engagement, la force et le potentiel illimité de la créativité et de la transdisciplinarité.
Omara
Shetty est originaire de la petite ville de Kalwa, située dans le
district de Thane, en périphérie de Mumbai. À l’âge de cinq ans, Omara a
entamé son parcours artistique en apprenant le Bharatanatyam, une danse
classique indienne. Elle s’y est intensément formée pendant plus de
huit ans.
Diplômée
en journalisme de l’Université de Mumbai, elle a travaillé pour DNA
India et Aajtak. Elle a su jongler entre son engagement en tant que
bénévole au sein d’une ONG pendant la journée et ses répétitions le
soir, tout en trouvant en parallèle le temps d’écrire, de créer et de
réaliser. Elle a poursuivi sa formation artistique au Attakkalari Centre
for Movement Arts à Bangalore, où elle a exploré des disciplines
variées comme le Kalaripayattu, le ballet, la danse contemporaine, entre
autres.
D’abord
réticente à s’exposer sous le feu des projecteurs, elle s’est
progressivement laissée séduire par l’univers des auditions. Elle a
ainsi obtenu le rôle principal dans The Shameless de Konstantin Bojanov,
un film sélectionné au Festival de Cannes dans la catégorie Un Certain
Regard.
Omara
n’aspire pas qu’à être actrice, elle veut également réaliser des films
et créer de la musique. Elle travaille actuellement sur un long-métrage
en phase de préproduction, ainsi que sur une version intégrale de la
chanson rap qu’elle a écrite pour The Shameless.
Festival et prix :
Il a valu le Prix d’interprétation féminine d'Un Certain Regard à la comédienne principale, Anasuya Sengupta, lors du Festival de Cannes 2024 et elle a également remporté le prix de la meilleure actrice au Festival Chéries-chéris.
Quant au film, nommé dans de nombreux festivals il a remporté Le prix spécial du jury comme meilleur réalisateur au Festival Face à Face à Saint-Etienne.
MA NOTE : 3.9/5
Crédits photos et vidéo : L'Atelier Distribution - URBAN FACTORY
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